14 mai 2011

Instinct ou déterminisme...



L'horloge biologique, on le sait, fonctionne avec les saisons.
Une observation répétée chaque année m'épate et m'intrigue : la saison des nids tourne toujours, globalement, autour de Pâques, mais la précocité de la végétation, tout comme son retard, reste tributaire des caprices du temps, variable quant à lui d'une année à l'autre, parfois avec d'énormes différences de températures, d'ensoleillement...




Quoi qu'il en soit, à chaque printemps, les préparatifs des naissances (garnissage intérieur des nichoirs, ponte, couvaison) semblent s'organiser et s'enchaîner pour permettre aux œufs d'éclore précisément en même temps que les bourgeons de chêne où les parents trouvent leur nourriture favorite...




Faut-il voir, dans cette synchronisation parfaitement rodée, le simple "effet du hasard" ? 
Le choix précis des mésanges pour cette nourriture de démarrage disponible au moment précis du besoin vital serait-il simplement "opportuniste" ?... Peut-on aller jusqu'à penser que le "planning familial des mésanges" serait en relation directe avec le planning des chênes ou celui des chenilles ?... ce qui reviendrait à voir là un enchaînement de déterminismes naturels surprenants ?…

L'instinct animal est fabuleux et la nature n'en finit pas de nous étonner...





"Chaque oiseau trouve son nid beau."
Proverbe québécois 




..au nid soit qui mal y pense
au bon moment il faut s'y mettre
nid trop tôt nid trop tard




L'oiseau construirait-il son nid s'il n'avait son instinct de confiance au monde ?
Gaston Bachelard






Gosiers grands ouverts
Pile poil au bon moment
La Nature est bien faite

9 mai 2011

La force des fragiles...

Finis les festins de boules de gras et graines de tournesol servis en hiver à la table des jardins !
Le printemps venu, après la ponte et la couvaison des oeufs, chacun des parents mésanges effectue, sans répit, du matin au soir, jusqu'à 800 tours par jour* pour nourrir les petits becs affamés (*observations et comptage d'ornithologues assidus).

Dans les conditions les plus favorables, on peut compter deux couvées successives par saison dans le même nid (de 8 à 10 petits chez les charbonnières, de 12 à 15 chez les bleues). Au bout de 18 à 20 jours de nourrissage intensif, les poussins mésanges, nus et aveugles à leur sortie de l'œuf, sont prêts pour l'envol.









Le nourrissage comporte des régimes progressifs :
- pour le "1er âge" : chenilles vert fluo (couleur feuillage tendre), grouillantes, dodues et bien mœlleuses, une manne glanée dans les bourgeons naissants de chêne, nourriture de choix pour le démarrage ;
- pour le "2e âge" : papillons, mouches, moustiques attrapés en vol, araignées, coléoptères, souvent débarrassés de leurs parties coriaces, pattes, ailes ou élytres…
Un travail sans relâche qui, parallèlement au développement spectaculaire des petits, provoque l'épuisement croissant des parents…

- à gauche : mésange "moustachue", lors de la construction du nid ;
- au milieu : mésanges "nourricières", à l'entrée du nichoir ;
- à droite : mésange "nettoyeuse", sortant un sac de fientes en quittant le nichoir.






Prises de bec
au nid
sans querelles
mais ange
moustachu
nourricier
nettoyeur
mais ange
infatigable
aux battements d'ailes
         des 800 tours par jour … !!!




"L'oiseau chante, même si la branche sur laquelle il est perché craque, parce qu'il sait qu'il a des ailes."
José Santos Chocano

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