9 févr. 2012

tarte aux pommes...


Il était une fois
deux pommes qui s 'aimaient
pas assez pour en faire une symphonie
pourtant
c'était un couple à croquer
ils eurent beaucoup de petits pépins adorables
mais le destin ayant une dent contre eux
les engloutit jusqu'au trognon
moralité : la vie à deux
c'est pas de la tarte


Fleur de farine et pommes douces,
Il va neiger,
Je pense aux arbres pleins de mousse
Au vieux berger.
Graisse légère et sucre blanc,
Des étincelles
Sautent du feu rouge et tremblant
Comme des lèvres de demoiselle.
La neige va couvrir ce soir
Les fronts des hommes,
On entend pleurer dans le noir
La tarte aux pommes.
Elle se dore au fond du four
Gonflé d'arômes.
Je pense à l'hiver, au ciel lourd
Et je pense à la tarte aux pommes.

Pierre Gamarra

D'un geste rageur
parce qu'elle était en colère
elle avait lacéré cette pomme
déjà coupée et dénudée par lui.
Malgré leurs cris
qu'elle n'entendait pas
les morceaux continuaient à sourire.
Alors elle flancha
les ramassa un à un
les sucra de ses pleurs
les dressa dans la belle tourtière
et les fit mijoter
longtemps
jusqu'à ce qu'ils s'enrobent d'or
et elle de sérénité



Par-chemin détourné,
cachez vite cette tarte fifi-scellée par une art-tisane...
elle est trop xxxxxxx happy-tissante!!!!

Une bouchée de réconfort,ça goûte le bonheur!


"Petite Pomme

La petite pomme s'ennuie
De n'être pas encor cueillie.
Les grosses pommes sont parties.
Petite pomme est sans amie.
Comme il fait froid dans cet automne,
Les jours sont courts, il va pleuvoir.
Comme on a peur au verger noir
Quand on est seule et qu'on est pomme.
Je n'en peux plus, viens me cueillir,
Tu viens me cueillir, Isabelle.
Ah! que c'est triste de vieillir
Quand on est pomme et qu'on est belle!
Prends-moi doucement dans ta main
Laisse-moi me ratatiner
Bien au chaud sur ta cheminée
Et tu me mangeras demain."
Géo Norge


De l'arbre tomba la pomme toute écarlate
une main la ramassa avant qu'elle n'éclate
un couteau la dénuda ôtant les pépins
Et ainsi une tarte toute jaune devint...


La promenade de Picasso

Sur une assiette bien ronde en porcelaine réelle
une pomme pose
Face à face avec elle
un peintre de la réalité
essaie vainement de peindre
la pomme telle qu'elle est
mais
elle ne se laisse pas faire
la pomme
elle a son mot à dire
et plusieurs tours dans son sac de pomme
la pomme
et la voilà qui tourne
dans une assiette réelle
sournoisement sur elle-même
doucement sans bouger
et comme un duc de Guise qui se déguise en bec de gaz
parce qu'on veut malgré lui lui tirer le portrait
la pomme se déguise en beau bruit déguisé
et c'est alors
que le peintre de la réalité
commence à réaliser
que toutes les apparences de la pomme sont contre lui
et
comme le malheureux indigent
comme le pauvre nécessiteux qui se trouve soudain à la merci de n'importe quelle association bienfaisante et charitable et redoutable de bienfaisance de charité et de redoutabilité
le malheureux peintre de la réalité
se trouve soudain alors être la triste proie
d'une innombrable foule d'associations d'idées
Et la pomme en tournant évoque le pommier
le Paradis terrestre et Ève et puis Adam
l'arrosoir l'espalier Parmentier l'escalier
le Canada les Hespérides la Normandie la Reinette et l'Api
le serpent du Jeu de Paume le serment du Jus de Pomme
et le péché originel
et les origines de l'art
et la Suisse avec Guillaume Tell
et même Isaac Newton
plusieurs fois primé à l'Exposition de la Gravitation Universelle
et le peintre étourdi perd de vue son modèle
et s'endort
C'est alors que Picasso
qui passait par là comme il passe partout
chaque jour comme chez lui
voit la pomme et l'assiette et le peintre endormi
Quelle idée de peindre une pomme
dit Picasso
et Picasso mange la pomme
et la pomme lui dit Merci
et Picasso casse l'assiette
et s'en va en souriant
et le peintre arraché à ses songes
comme une dent
se retrouve tout seul devant sa toile inachevée
avec au beau milieu de sa vaisselle brisée
les terrifiants pépins de la réalité.
Jacques Prévert
Paroles - Gallimard - 1949
envoyé par  Claudie


En H, en X et en damiers
les pommes retournées
ont habillé la tarte dorée.
A pleines dents
les gourmands
vont se régaler!


La pomme en tarte ...c'est « trognon » !

Dans la main d’Ève
de paradis on rêve
sur la tête de Newton
on pense gravitation
mais la pomme que l'on préfère
c'est celle des sœurs Tatin
tout le restant indiffère
une tarte ou bien rien
basta les pépins d’Éden
et la bosse des mathématiques
une tarte bien faite c'est certain
a un goût de paradis
et de génie aussi
c'est la fête
d'une cuisine alchimique


Trois pommes tranchées
Sur lit de pâte sablée
Un bien bon dessert

6 févr. 2012

village...


"Quand par le dur hiver...

Sonnet

Quand par le dur hiver tristement ramenée
La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit,
Laissez geindre du temps la face enchifrenée.
Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit !

Par le rêveur oisif, la douce après-dinée !
Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit
Au bonheur ! - il ne veut devant sa cheminée
Qu'un voltaire bien doux, pouvant railler le froid !

Il tisonne son feu du bout de sa pincette ;
La flamme s'élargit, comme une étoile jette
L'étincelle que l'oeil dans l'ombre fixe et suit ;

Il lui semble alors voir les astres du soir poindre ;
L'illusion redouble ; heureux ! il pense joindre
A la chaleur du jour le charme de la nuit !"
Jules Verne


Perspective de vie

S'élever un instant au-dessus du temps...
Écouter respirer le feu dans les cheminées...
Ne pas sentir le froid...revenir le coeur en émois....


La frileuse

Le vent d'hiver
frappe à la porte
n'ouvrez pas
que diable l'emporte
le cœur frissonne
crépite le feu
le chat dort frileux
la pendule sonne
l'hiver est un gueux
en manteau de neige
qui mendie les rêves
de vos jours fiévreux


Villages endormis sous la neige magique
Maisons aux volets clos mystères de la vie
Votre âme s'éblouit en instant poétique
comme une fleur s'ouvre offerte à sa mie


Piste blanche
Le long des vignes :
Accès direct
Aux toits du village


Ding ding dong
Les cloches sonnent
au village où toutes les maisons
se tiennent chaud.
Neige craie
Et toits d’ardoise
A demi cachés
Inutile de faire le gros dos !
L’hiver a tout recouvert
Qui a dit que morte saison s’ensuit ?
Sous la neige crépite la vie
Et de blanches fourmis
S’agitent sous les pieds de vigne.
Ne les voyez-vous pas se hâter
En rangs serrés et plonger
Vers ce village où il fait bon hiverner ?
Ils en pleureront bientôt de leur sève remontée
Et dans un joyeux embrouillamini (eux aussi)
Ils croiseront leurs bois de l’année
Un cep, un piquet, un cep, un piquet
Au pas cadencé de l’hiver il faut aller
Rappeler quel vin se prépare en grand secret
Quand vous reposez près de la cheminée.


Troncs d’hiver

Ils s’étaient alignés
Dans un ordre parfait
Pour laisser s’infiltrer la neige
Qui rejoindrait plus bas
La vallée et ses villages
Aux couleurs pâlies
Par le ciel
Seuls les toits
Jusqu’ici
Semblaient résister
À l’appel inéluctable
Du blanc …


Le vieux bonhomme hiver a jeté son manteau
Recouvrant terre et toits de son velours neigeux
Plus un frémissement même dans les ruisseaux
La nature est figée dans un silence pieux.

2 févr. 2012

l'étang est gelé..


"L'étang gelé

L'étang gelé
Fige mes pensées
Sous les eaux glacées
Où dorment échevelées
Des branches enlacées

Le poème de l'instant
Glisse dans le silence
De la page blanche
Où même le temps
Est prisonnier de l'étang"

Françoise Urban-Menninger


Cette nuit L'etang a gelé
Est ce la lune
qui l'a paré
de sa lumière argentée ?


Aux ombres de lune rousse répond
La courbe des fagots de cristal.
A demi-moiré le temps d’hiver s’habille
De gel d’ambre et d’or chuchotant.
Le bleu s’insinue à grande coulée là où
se lève le souffle de l’eau emprisonnée.
Il laisse sa traîne frôler la transparente
Et vaine offensive de voilage pudique
De tant de beauté fallacieusement délicate.


en vague de miel
il pourrait nous tenter
le lac tout irisé


L'étang est gelé
mais il a fixé
son reflet doré
l'étang est gelé
en couleur mordorée
le soleil va le cajoler


l'étang gelé
je l'ai vu
étant gelé ...aussi!
ce qu'étant je l'ai... quitté .


Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
.....
Tous les étangs gisent gelés,
.....
Pleurez, oiseaux de février

Émile Nelligan



L'étang est gelé
de pépites d'or parsemé
où verse mon coeur
Sa mélodie enchantée!
Claudie


Ondes cristallisées
c'est la poésie de février
qui capturent les rêves ...


Quand le froid de l'hiver soudain fige les choses
La nature est piégée comme dans un étau
Mais au printemps bientôt refleuriront les roses
Et le ciel sera bleu et le ciel sera beau.
© Marie LC, 5 février 2012




30 janv. 2012

complètement allumée...


Feuille rousse, feuille folle
Tourne, tourne, tourne et vole !
Tu voltiges au vent léger
Comme un oiseau apeuré.
Feuille rousse, feuille folle !
Sur le chemin de l’école,
J’ai rempli tout mon panier
Des jolies feuilles du sentier.
Feuille rousse, feuille folle !
Dans le vent qui vole, vole,
J’ai cueilli pour mon cahier
La feuille rousse qui dansait.

Luce FILLOL


Juste un dernier baiser
mon soleil adoré....
Tiens-moi fort la main
car bientôt c'est la fin...
Je reposerai en terre
pour toujours me taire....


"Une feuille d'or,
une feuille rousse,
un frisson de mousse,
sous le vent du nord.
Quatre feuilles rousses,
quatre feuilles d'or,
le soleil s'endort
dans la brume douce.
Mille feuilles rousses,
que le vent retrousse.
Mille feuilles d'or
sous mes arbres morts."

Alain Debroise


A la feuille morte
que vent emporte
le soleil s'il veut
peut mettre le feu
ou la couvrir d'or
si le froid l'endort
un bijou exquis
sur la terre gît
lumière d'automne
dans le jour atone
on dirait que brûle
la forêt où hurle
le loup affamé
des contes de fée
l'âme des poètes
pour lui faire fête
blottie dans un livre
la laissera vivre


Une feuille dorée sur un chemin de rêve
un pas tranquille en allée forestière
des arbres si heureux de s'incliner sans trêve
devant ce qui fut leur parure altière


Rattachée à sa tige ou bien posée à terre
Elle est force sauvage ou bien fragilité
La feuille de l’automne qui de l’arbre est tombée
M’émeut plus que tout autre en sa vie éphémère.


Lumen tes veines sublimes
battent au froid de février
quand meurent tes cousines,
tu continues d'éclairer ...



26 janv. 2012

la belle que voilà...


l'aubergine qui veut plaire à sa maîtresse
en lui offrant son coeur pour un frémissement
ne sait comment entrer avec délicatesse
attendant sagement l'occasion du moment.


Belle au BOIS dormant
à l'auberge Inn évidemment
Carrosse de Cendrillon
fruit(?) de la passion...


La belle cucurbite que voilà
est- ce citrouille de gala
un ail géant que Gulliver
de ses voyages rapporta
vient-elle du jardin d’Éden
pour ce légume pas de dédain
autant que soleil en hiver
on aime la vue de ses rondeurs
qui promettent tant de bonheur
félicités goûteuses roboratives
délices d'une cuisine festive
dont fifi nous dit le secret
c'est la surprise du jardinier
aubergine est cette cucurbitacée


Avec sa collerette
de fine dentelle
Voici la belle.

Sous son jupon rebondi
de légume à point mûri
Elle joue la fantaisie.

Rose pâle et blanc nacré
Sera-t-elle plus sucrée
que l'aubergine, son aînée?
 

belle, que voilà!
accroc (à crocs) je suis
tant elle est craquante
dans sa chair pulpeuse
Claudie 


 De rose et de gris
Couleurs tendres en harmonie
Si belle à croquer

22 janv. 2012

à deux...


"C’est tout un art d’être un canard

C’est tout un art
d’être un canard
canard marchant
canard nageant
canards au sol vont dandinant
Canards sur l’eau vont naviguant
Etre canard
C’est absorbant
Terre ou étang
C’est différent
Canards au sol s’en vont en rang
Canards sur l’eau s’en vont ramant
Etre canard
Ça prend du temps
C’est tout un art
C’est amusant
Canards au sol vont cancanant
Canards sur l’eau sont étonnants
Il faut savoir
Marcher, nager
Courir, plonger
Dans l’abreuvoir
Canards le jour sont claironnants
Canards le soir vont clopinant
Canards aux champs
Ou sur l’étang
C’est tout un art
D’être un canard."
Claude Roy


A deux c'est beaucoup mieux pour nager en silence
A deux c'est beaucoup mieux quand on est amoureux
Il suffit de nager avec grâce en cadence
Plumes au vent en mouvements harmonieux


Si fiers d'eux
Deux par deux
Rêvant d'oeufs......


Ils vont, les petits canards,
Tout au bord de la rivière,
Comme de bons campagnards.

Barboteurs et frétillards,
Heureux de troubler l’eau claire,
Ils vont, les petits canards.

Ils semblent un peu jobards,
Mais ils sont à leur affaire
Comme de bons campagnards

Dans l’eau pleine de têtards,
Où tremble une herbe légère,
Ils vont, les petits canards.

Marchant par groupes épars,
D’une allure régulière
Comme de bons campagnards ;

Amoureux et nasillards,
Chacun avec sa commère,
Comme de bons campagnards
Ils vont, les petits canards !

(Rosemonde Gérard

 
Zébrures coin coin
A petits becs devant derrière
Ils s’en vont par deux
Glissant dans les mille feux de l’action.
Le soleil dore et roussit le soir sur l’eau
Eux impassibles glissent insensibles
Aux coups de fusil qui à la tombée de la nuit
Viennent trouer les plumes.
Or dans le bassin improvisé
Où le soleil s’est volontairement noyé
Compère et commère canard
Cancanent cœur à cœur à qui mieux mieux
En brodant le silence qui se tapit autour d’eux.
Un petit bec, s’iouplaît entre chien et loup
Juste pour clore à l’unisson la fin du jour.


Ils marchent de guingois nos deux petits canards
Mais quand ils sont dans l'eau comme ils sont élégants
Sur cette eau mordorée ils rament doucement
Dans la lumière du jour ou la douceur du soir.


à deux, gommons les distances
c'est mon coeur qui bat sous ton aile
reliés par les ondulations
à deux, une invisible danse !


Reflets colorés
Deux compères en goguettes
Canards à l'orange


19 janv. 2012

faire la sieste...


Le chat n'est que fourrure quand il est en sommeil
Mais de s'abandonner il fait toujours semblant
La moustache fébrile et l'oeil en éveil
Sieste en demi-teinte en un tableau charmant


Rien n'est plus doux,
Rien ne donne à la peau une sensation plus délicate,
Plus raffinée,
Plus rare,
Que la robe tiède et vibrante d'un chat. 
Guy de Maupassant
                                                                                              


Ce chat,c'est Réal....
un vrai régal
avec son côté tigré
mielleux et bien grillé...
un bol de tendresse,
un soupçon de paresse
un goût de caresse
tout en finesse....


Les chats

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Charles Baudelaire
envoyé par Claudie


et si on dansait le chat chat chat ..

charivari

un chat lit
au château
quand passe
un chapelet
de chameaux
un chat pitre
chatouille
un chat roi
qui charrie
un chat teigne
quel chat laid !
chasseur
d'un chat rond
châtain
Pour avoir donné ma langue au chat
je suis chat moi aussi
chaland sans chapeau
qui passe par là !


Petite annonce:
Cherche chat Monseigneur
Pour chasser souris à son heure.
Charmante pelisse aux muscles puissants
Pourrait s'enrober en rêvant
Car les souris friponnes
courent partout dans la zone
Montent au filet à leur aise
loin du chat si benaise.
"charmant chat couché"
Après la sieste il faut s'étirer
Bondir,rugir
et estourbir
Ces sacrées rouées
qui sans s'affoler
Se font le ventre rond
Quand des dormeurs le chat est champion.


Quand on est chat on est pas vache
On ne regarde pas passer les trains
En mâchant des pâquerettes avec entrain
On reste derrière ses moustaches
(Quand on est chat on est chat)

Quand on est chat on est pas chien
On ne lèche pas les vilains moches
Parce qu'ils ont du sucre plein les poches
On ne brûle pas d'amour pour son prochain
Quand on est chat on est pas chien
On passe l'hiver sur le radiateur
(Quand on est chat, on est pas chien).

On passe l'hiver sur le radiateur
A se chauffer doucement la fourrure
Au printemps on monte sur les toits
Pour faire taire les sales oiseaux
On est celui qui s'en va tout seul
Et pour qui tous les chemins se valent
(Quand on est chat, on est chat).
(Jacques Roubaud)


La belle vie que voici :

Du soir au matin
Allongé les yeux fermés
Sieste prolongée

Qu'il est doux de ne rien faire !

Ronronronron ronronronron

15 janv. 2012

faire un dessin...


"Il ne faut pas peindre ce qu'on voit, il faut peindre ce qu'on sent. La ligne du dessin doit toujours être un peu la ligne du coeur... prolongée."
Henri Jeanson


"Les peintres ne peignent pas seulement ce que les yeux voient. Ils peignent aussi le silence ou le bruit, la sérénité ou l'angoisse, des parfums, des saveurs, des hantises... "
Henri Perruchot


Même le peintre est las de ces deux amoureux
transformant le sourire en austérité
négligeant sans pudeur la jeune femme aimée
Son chapeau las d'être vissé ferment les yeux.


"J'ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant"
Picasso


Mine de rien
Avec aplomb
Capter la joie


photo très pour traits ...

sur une place plein d'attraits
ils se font tirer le portrait
caricaturer très
par un maître du trait
mais fifi en retrait
par photo triturée
les a portraiturés


Dessins à la main
Caricatures vont bon train
"Au fil" des souris


12 janv. 2012

raconter une histoire à son chat...


"Le chat et le soleil

Le chat ouvrit les yeux
le soleil y entra
le chat ferma les yeux
le soleil y resta

voila pourquoi le soir
quand le chat se réveille
j'aperçois dans le noir
deux morceaux de soleil "
Maurice Carême


Un chat noir se prélassant à l'ombre des fleurs
entendit une voix raconter une histoire
il reconnut alors avec un grand bonheur
la petite princesse au regard plein d'espoir
     Herbert


Au temps
innocent
où l'on donnait sa langue au chat
Un chat pacha
dans l'herbe et les fleurs
couché
écoutait
rêveur
l'histoire d'un sien parent lointain
que lui lisait avec entrain
une enfant blonde
avec qui il aimait
se reposer
après avoir joué
à la ronde
où à chat perché
c'était le conte
du rusé
chat botté
au service à ce qu'on raconte
du prétendu marquis de Carabas
Ah !quels délices pour un chat
d’ouïr si mirifiques exploits
de gent féline d'autrefois
il en faisait des entrechats
mentalement cela va de soi
...c'était au temps heureux d'enfance
au temps des vacances
hors du monde
ingrat
une enfant blonde
et un chat


Petite fille blonde
partie dans ton monde
de livre, d'histoire
et de mémoire
ne vois-tu pas que la queue du chat
S'en va par-ci, s'en va par-là
et puis sa tête se penche
ses yeux implorent
la caresse,
l'ivresse
de la main douce
comme la mousse
sur son dos plein se soleil.
Tu lis,
je souris
Moi le chat
toi la blonde
Vagabonde
Aux hortensias
regarde-moi
caresse-moi
Je te suivrai
partout
par le bout de mon nez
c'est juré
Par le bout de mes moustaches
ou je me fâche.


Chat à l'écoute
Histoire à dormir debout
Doux ronronnement

          Au Pays des merveilles,
       la Belle et la bête
      écoutent la Mère Michel crier au
    Chat botté d'aller jouer avec les
   les Trois petits cochons et
      les septs nains,
          sans réveiller la Belle au bois dormant...



Il était une fois
Tra déri déra
Un petit CHAT
Qui sautillait de joie
A l'idée de danser le CHA CHA CHA
CHAbada, CHAbada
Avec son amie Nana

Mais, c'était sans compter
Avec LE RAT
Ce RA-batjoie
Qui fit tant de CHAT RI VA RI
Pour RAvir Nana
Que le chat en perdit son émoi

Alors, Nana fit venir petite souris grise
Pour appâter LE RAT
Et, notre scéléRAT dans le panneau tomba!
Et pendant qu'il dansait avec elle, la polka
Notre petit chat put danser le CHA CHA CHA avec Nana

Morale de l'histoire

RIT RAT BIEN QUI RIT RA LE DERNIER
Claudie

8 janv. 2012

poisson d'eau douce ?




radiographie
ou photographie
Dans l'eau nage
moitié carpe
moitié harpe
une charpe
de passage
transparence
d'apparences


 Est-ce un goût
Jonc ?


C'est un peigne à coiffer la rivière ?

De l'eau, du soleil et un petit vent
voilà le roseau et sa révérence végétale
qui n'aurait jamais fait naitre assurément
un poisson d'eau sans Fifi et sa focale


La branche
Cette branche pendante et gracile de saule,
Qui vibre parce que l’eau vibrante la frôle,
Ayant voulu sans doute écouter de plus près
Ce qui dit le ruisseau dans son tumulte frais,
Se pencha, d’une souple inflexion de tige,
Un peu d’abord, puis trop, – maladresse ou vertige !
Et l’eau, par une feuille, en courant, la retint :
Si bien qu’elle, à présent, dont c’était le destin
De vivre, avec toujours le même geste calme,
Dans l’azur, d’une indolente de palme,
Elle doit s’agiter sans cesse, trembloter,
Sangloter quand il plaît à l’eau de sangloter,
Se secouer gaîment si l’eau devient rieuse,
Et s’épuiser en longs émois, la curieuse,
Qu’estiment bien punie alors ses vertes sœurs,Un poisson d'eau douce
ou des pousses qui s'trémoussent
avec leur jolie frimousse
Mais qui n’a nul regret des tranquilles douceurs,
Mais qui secrètement les raille et les méprise,
Mais qui se sent, et malgré le courant qui la brise,
Et l’affole, et malgré l’implacable ruisseau
Qui ne lui fait jamais grâce d’un seul sursaut,
Heureuse d’être celle avec qui communique
Le flot, et de savoir ce qu’il dit, elle unique !
Edmond Rostand


Un roseau penchant
sur le bord de la rivière
se mirait tant dans l'eau
qu'il se voyait en carpeau.


un poisson vert aux arêtes en belle flèche
nageait en transparence entre ciel et mer
Des yeux le regardaient comme une fée de l'air
qui de son trajet ne vendit jamais la mèche.


"Mais où se trouve...
Le petit oiseau,
Pour que je puisse
L'aimer d'amour tendre ?"


Un poisson d'eau douce
ou des pousses qui s'trémoussent
avec leur jolie frimousse
Claudie


les eaux s'arrêtent
et voilà les os d'arêtes...
de poissons d'eau
 


simple et léger
il était ventru
l'eau brassait son corps
autant qu'il en voulait


C’est la lyre des muses
Dont la douce mélodie
Dans l’eau claire se diffuse
Et pousse à la rêverie!



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