18 févr. 2012

mes bleus ...


"Compose avec ce bleu.
Cette histoire t'appartient. Tu ne pourras jamais te défaire de tout le vague qui s'accumule en toi : tu t'y emploieras, c'est assez. Dresse-toi sur tes faiblesses autant que sur tes forces : ne résiste pas à celui que tu es. Sache reconnaître combien le ciel est pauvre tandis que la terre mélange la misère à la beauté. Dans les yeux de ses semblables, l'infini n'est jamais monotone. Tes limites sont certaines : fais en sorte qu'elles soient vraiment tiennes. Ne fais pas de l'oubli un mauvais usage. Garde en réserve de l'espérance pour les heures de disette : il te faudra quelque jour rendre des comptes."
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu

J'ai découvert cet auteur chez Naline  : un espace dédié à la beauté en images et en mots. J'aime m'y promener, être ravie par ses  images et me nourrir de ses mots et des citations qu'elle associe à ses images !


_____

Se promener dans les carrés d'un si beau bleu
Y sentir la terre et le ciel s'y mélanger
Ouvrir en douceur le vitrail des gens heureux
Et quitter en silence ce lieu parfumé.


Le bleu dans tous ses états....
C'est leste..............céleste
ou mots roses,...........morose
mis aux autistes,........myosotis
ou faiseurs d'ennui......bleu nuit
Celui de nos vices,......novice
si en forme,.............cyan
est à scier..............acier
C'est l'amer du sud......mer du sud
ou loutre de mer.........outremer
et aussi l'art d'oise....ardoise
que tu recroises,........turquoise
mais passe-t-elle?.......pastel
Le bleuet merveilleux....Le bleu est merveilleux


Sauter à pieds joints
D'un carré super bleu
Dans un autre carré bleu
Un peu moins bleu :
Jeu bleu de marelle bleue
Quide la Terre jusqu'au Ciel
Nous en fait voir...
que d'une seule couleur :
BLEU


♪♫♪♫♪
"Plus bleu que le bleu de tes yeux
Je ne vois rien de mieux
Même le bleu des cieux"...
♪♫♪♫♪♫
Charles Aznavour


Part bleue
c'est évident
l'or du temps
est couleur de ciel bleu
comme un rêve heureux
azulejos de souvenirs
carreaux d'instants


Du bleu ?

Du bleu ? J’en ai plein mon enfance
Où fleurissaient des champs immenses
De lin.
Du bleu ? J’en ai dans ma rivière
Où je trempais, dans la lumière
Mes mains.

J’ai aussi du bleu de bleuets
Mûri au creux chaud des juillets
De lune,
Du bleu de fable et de faisan
Que l’on peut aller cueillir sans
Fortune.

Du bleu de ciel et d’ancolie,
J’en ai l’âme toute remplie
Aussi,
Et, débordant de tous mes coffres,
Du bleu de Chat botté que j’offre
Maurice Carême


Il existe un pays où même la nuit tout est bleu, jusqu’au liseré des étoiles, jusqu’à la coque des bateaux, jusqu’au murmure des fleurs, jusqu’aux circonvolutions de ton cœur.

15 févr. 2012

Bon Anniversaire Marguerite


                Merci Marguerite pour ton  beau jardin !
             Bon Anniversaire Marguerite-Cergie-Lucie  !


S'il faut compter les marguerites pour savoir l'âge de Marguerite...
Et puis, ce n'est pas la peine.
Jeune comme elle est.
20 ans tout juste...
Merci pour elle.


Pourtant...

Un premier pétale à la naissance de l'étoile
un deuxième pour les premiers mots retenus
un troisième pour les premiers pas attendus
un quatrième pour l'élégante prise de voile

Jusqu'à vingt à l'effeuillage Margot consentit...



Quelques marguerites
Offertes à Marguerite
Apportent joie et bonheur
C'est le langage des fleurs


Pour gagner l'amour de ma mie
un bouquet de marguerites
a suffit
fleurs virginales aux cœurs d'or
cueillies dans les prés verts quand
le vent dort
elles ont le parfum des champs
d'où l'alouette s’élève et au soleil
offre son chant
sur leurs corolles se reposent
les papillons, baisers ailés qui
sur elles se posent
beaucoup passionnément à la folie toujours
sans peu ni pas du tout chaque pétale lui dira
mon amour



Marguerites déployées
En blanc bouquet
Au petit cœur ardent
Jaune l’œil de la prairie
Marguerites, filles du vent
Vous souvenez-vous
De cette Margot
Ma grand-mère
Qui les aimait tant.
Elle chantait pour
Entraîner les enfants
Et les marguerites se courbaient
Dans les vagues des prés.
Quelques herbes folles
Au printemps
Et puis un bouquet
Au parfum des champs
Pour ne pas oublier
Que d’autres Marguerite
Ont grandi
Et que c’est leur fête
Entre deux brins de raphia.



12 févr. 2012

solitude...



Pom, pom, pom
qui l'eût cru
en la voyant glisser
sur la piste enneigée
en la voyant freiner
de ses écailles agrippées?

Pom, pom, pom
qui l'eût cru
elle si fière perchée
à se retrouver abandonnée
semblait piquer du nez!

Pom, pom, pom
en voilà des façons
de traîner en rond
l'hiver et son bourdon.
Pom, pom, pom

aiguise tes crampons
et dirige-toi à tâtons
sans écouter le qu'en-dira-t'on.


En son écume d'hiver
la glace était la reine
Une pomme égarée
pleurait son sapin
solitaire en cette plaine
comme un jour sans fin.


La petite pomme de pin
s'ennuie

On s'ennuie sans ami

la petite pomme
Esseulée

Rêve... de voyager

Hop! roulé-boulé

Petite pomme rejoint la rive
de l'autre côté de l'étang gelé

Hop! roulé-boulé


Pomme dans le froid
Pas de tarte pour Gérard
Suis le fruit du pin ;-)


Qui veut suivre,
dans sa passion de vivre,
sur une mer de givre,
ce petit bâteau ivre?


Allez,on dérive....


une pomme un peu poire :>))

Une pomme de pin
aimait une pomme d'api
dans quelque verger tapie
elle se mit en chemin
vers l'élue de son cœur
en espérant bonheur
las pour passer la glace
il lui fallut force audace
le froid était grand cet hiver
et le vent la poussait de travers
las las rien ne servit qu'en ce temps elle parte
la belle api cueillie fut prise pour faire tarte
moralité
si l'on est trop pomme on est poire
et l'amour risque de n'être que déboire


9 févr. 2012

tarte aux pommes...


Il était une fois
deux pommes qui s 'aimaient
pas assez pour en faire une symphonie
pourtant
c'était un couple à croquer
ils eurent beaucoup de petits pépins adorables
mais le destin ayant une dent contre eux
les engloutit jusqu'au trognon
moralité : la vie à deux
c'est pas de la tarte


Fleur de farine et pommes douces,
Il va neiger,
Je pense aux arbres pleins de mousse
Au vieux berger.
Graisse légère et sucre blanc,
Des étincelles
Sautent du feu rouge et tremblant
Comme des lèvres de demoiselle.
La neige va couvrir ce soir
Les fronts des hommes,
On entend pleurer dans le noir
La tarte aux pommes.
Elle se dore au fond du four
Gonflé d'arômes.
Je pense à l'hiver, au ciel lourd
Et je pense à la tarte aux pommes.

Pierre Gamarra

D'un geste rageur
parce qu'elle était en colère
elle avait lacéré cette pomme
déjà coupée et dénudée par lui.
Malgré leurs cris
qu'elle n'entendait pas
les morceaux continuaient à sourire.
Alors elle flancha
les ramassa un à un
les sucra de ses pleurs
les dressa dans la belle tourtière
et les fit mijoter
longtemps
jusqu'à ce qu'ils s'enrobent d'or
et elle de sérénité



Par-chemin détourné,
cachez vite cette tarte fifi-scellée par une art-tisane...
elle est trop xxxxxxx happy-tissante!!!!

Une bouchée de réconfort,ça goûte le bonheur!


"Petite Pomme

La petite pomme s'ennuie
De n'être pas encor cueillie.
Les grosses pommes sont parties.
Petite pomme est sans amie.
Comme il fait froid dans cet automne,
Les jours sont courts, il va pleuvoir.
Comme on a peur au verger noir
Quand on est seule et qu'on est pomme.
Je n'en peux plus, viens me cueillir,
Tu viens me cueillir, Isabelle.
Ah! que c'est triste de vieillir
Quand on est pomme et qu'on est belle!
Prends-moi doucement dans ta main
Laisse-moi me ratatiner
Bien au chaud sur ta cheminée
Et tu me mangeras demain."
Géo Norge


De l'arbre tomba la pomme toute écarlate
une main la ramassa avant qu'elle n'éclate
un couteau la dénuda ôtant les pépins
Et ainsi une tarte toute jaune devint...


La promenade de Picasso

Sur une assiette bien ronde en porcelaine réelle
une pomme pose
Face à face avec elle
un peintre de la réalité
essaie vainement de peindre
la pomme telle qu'elle est
mais
elle ne se laisse pas faire
la pomme
elle a son mot à dire
et plusieurs tours dans son sac de pomme
la pomme
et la voilà qui tourne
dans une assiette réelle
sournoisement sur elle-même
doucement sans bouger
et comme un duc de Guise qui se déguise en bec de gaz
parce qu'on veut malgré lui lui tirer le portrait
la pomme se déguise en beau bruit déguisé
et c'est alors
que le peintre de la réalité
commence à réaliser
que toutes les apparences de la pomme sont contre lui
et
comme le malheureux indigent
comme le pauvre nécessiteux qui se trouve soudain à la merci de n'importe quelle association bienfaisante et charitable et redoutable de bienfaisance de charité et de redoutabilité
le malheureux peintre de la réalité
se trouve soudain alors être la triste proie
d'une innombrable foule d'associations d'idées
Et la pomme en tournant évoque le pommier
le Paradis terrestre et Ève et puis Adam
l'arrosoir l'espalier Parmentier l'escalier
le Canada les Hespérides la Normandie la Reinette et l'Api
le serpent du Jeu de Paume le serment du Jus de Pomme
et le péché originel
et les origines de l'art
et la Suisse avec Guillaume Tell
et même Isaac Newton
plusieurs fois primé à l'Exposition de la Gravitation Universelle
et le peintre étourdi perd de vue son modèle
et s'endort
C'est alors que Picasso
qui passait par là comme il passe partout
chaque jour comme chez lui
voit la pomme et l'assiette et le peintre endormi
Quelle idée de peindre une pomme
dit Picasso
et Picasso mange la pomme
et la pomme lui dit Merci
et Picasso casse l'assiette
et s'en va en souriant
et le peintre arraché à ses songes
comme une dent
se retrouve tout seul devant sa toile inachevée
avec au beau milieu de sa vaisselle brisée
les terrifiants pépins de la réalité.
Jacques Prévert
Paroles - Gallimard - 1949
envoyé par  Claudie


En H, en X et en damiers
les pommes retournées
ont habillé la tarte dorée.
A pleines dents
les gourmands
vont se régaler!


La pomme en tarte ...c'est « trognon » !

Dans la main d’Ève
de paradis on rêve
sur la tête de Newton
on pense gravitation
mais la pomme que l'on préfère
c'est celle des sœurs Tatin
tout le restant indiffère
une tarte ou bien rien
basta les pépins d’Éden
et la bosse des mathématiques
une tarte bien faite c'est certain
a un goût de paradis
et de génie aussi
c'est la fête
d'une cuisine alchimique


Trois pommes tranchées
Sur lit de pâte sablée
Un bien bon dessert

6 févr. 2012

village...


"Quand par le dur hiver...

Sonnet

Quand par le dur hiver tristement ramenée
La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit,
Laissez geindre du temps la face enchifrenée.
Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit !

Par le rêveur oisif, la douce après-dinée !
Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit
Au bonheur ! - il ne veut devant sa cheminée
Qu'un voltaire bien doux, pouvant railler le froid !

Il tisonne son feu du bout de sa pincette ;
La flamme s'élargit, comme une étoile jette
L'étincelle que l'oeil dans l'ombre fixe et suit ;

Il lui semble alors voir les astres du soir poindre ;
L'illusion redouble ; heureux ! il pense joindre
A la chaleur du jour le charme de la nuit !"
Jules Verne


Perspective de vie

S'élever un instant au-dessus du temps...
Écouter respirer le feu dans les cheminées...
Ne pas sentir le froid...revenir le coeur en émois....


La frileuse

Le vent d'hiver
frappe à la porte
n'ouvrez pas
que diable l'emporte
le cœur frissonne
crépite le feu
le chat dort frileux
la pendule sonne
l'hiver est un gueux
en manteau de neige
qui mendie les rêves
de vos jours fiévreux


Villages endormis sous la neige magique
Maisons aux volets clos mystères de la vie
Votre âme s'éblouit en instant poétique
comme une fleur s'ouvre offerte à sa mie


Piste blanche
Le long des vignes :
Accès direct
Aux toits du village


Ding ding dong
Les cloches sonnent
au village où toutes les maisons
se tiennent chaud.
Neige craie
Et toits d’ardoise
A demi cachés
Inutile de faire le gros dos !
L’hiver a tout recouvert
Qui a dit que morte saison s’ensuit ?
Sous la neige crépite la vie
Et de blanches fourmis
S’agitent sous les pieds de vigne.
Ne les voyez-vous pas se hâter
En rangs serrés et plonger
Vers ce village où il fait bon hiverner ?
Ils en pleureront bientôt de leur sève remontée
Et dans un joyeux embrouillamini (eux aussi)
Ils croiseront leurs bois de l’année
Un cep, un piquet, un cep, un piquet
Au pas cadencé de l’hiver il faut aller
Rappeler quel vin se prépare en grand secret
Quand vous reposez près de la cheminée.


Troncs d’hiver

Ils s’étaient alignés
Dans un ordre parfait
Pour laisser s’infiltrer la neige
Qui rejoindrait plus bas
La vallée et ses villages
Aux couleurs pâlies
Par le ciel
Seuls les toits
Jusqu’ici
Semblaient résister
À l’appel inéluctable
Du blanc …


Le vieux bonhomme hiver a jeté son manteau
Recouvrant terre et toits de son velours neigeux
Plus un frémissement même dans les ruisseaux
La nature est figée dans un silence pieux.

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