6 févr. 2012

village...


"Quand par le dur hiver...

Sonnet

Quand par le dur hiver tristement ramenée
La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit,
Laissez geindre du temps la face enchifrenée.
Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit !

Par le rêveur oisif, la douce après-dinée !
Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit
Au bonheur ! - il ne veut devant sa cheminée
Qu'un voltaire bien doux, pouvant railler le froid !

Il tisonne son feu du bout de sa pincette ;
La flamme s'élargit, comme une étoile jette
L'étincelle que l'oeil dans l'ombre fixe et suit ;

Il lui semble alors voir les astres du soir poindre ;
L'illusion redouble ; heureux ! il pense joindre
A la chaleur du jour le charme de la nuit !"
Jules Verne


Perspective de vie

S'élever un instant au-dessus du temps...
Écouter respirer le feu dans les cheminées...
Ne pas sentir le froid...revenir le coeur en émois....


La frileuse

Le vent d'hiver
frappe à la porte
n'ouvrez pas
que diable l'emporte
le cœur frissonne
crépite le feu
le chat dort frileux
la pendule sonne
l'hiver est un gueux
en manteau de neige
qui mendie les rêves
de vos jours fiévreux


Villages endormis sous la neige magique
Maisons aux volets clos mystères de la vie
Votre âme s'éblouit en instant poétique
comme une fleur s'ouvre offerte à sa mie


Piste blanche
Le long des vignes :
Accès direct
Aux toits du village


Ding ding dong
Les cloches sonnent
au village où toutes les maisons
se tiennent chaud.
Neige craie
Et toits d’ardoise
A demi cachés
Inutile de faire le gros dos !
L’hiver a tout recouvert
Qui a dit que morte saison s’ensuit ?
Sous la neige crépite la vie
Et de blanches fourmis
S’agitent sous les pieds de vigne.
Ne les voyez-vous pas se hâter
En rangs serrés et plonger
Vers ce village où il fait bon hiverner ?
Ils en pleureront bientôt de leur sève remontée
Et dans un joyeux embrouillamini (eux aussi)
Ils croiseront leurs bois de l’année
Un cep, un piquet, un cep, un piquet
Au pas cadencé de l’hiver il faut aller
Rappeler quel vin se prépare en grand secret
Quand vous reposez près de la cheminée.


Troncs d’hiver

Ils s’étaient alignés
Dans un ordre parfait
Pour laisser s’infiltrer la neige
Qui rejoindrait plus bas
La vallée et ses villages
Aux couleurs pâlies
Par le ciel
Seuls les toits
Jusqu’ici
Semblaient résister
À l’appel inéluctable
Du blanc …


Le vieux bonhomme hiver a jeté son manteau
Recouvrant terre et toits de son velours neigeux
Plus un frémissement même dans les ruisseaux
La nature est figée dans un silence pieux.

2 févr. 2012

l'étang est gelé..


"L'étang gelé

L'étang gelé
Fige mes pensées
Sous les eaux glacées
Où dorment échevelées
Des branches enlacées

Le poème de l'instant
Glisse dans le silence
De la page blanche
Où même le temps
Est prisonnier de l'étang"

Françoise Urban-Menninger


Cette nuit L'etang a gelé
Est ce la lune
qui l'a paré
de sa lumière argentée ?


Aux ombres de lune rousse répond
La courbe des fagots de cristal.
A demi-moiré le temps d’hiver s’habille
De gel d’ambre et d’or chuchotant.
Le bleu s’insinue à grande coulée là où
se lève le souffle de l’eau emprisonnée.
Il laisse sa traîne frôler la transparente
Et vaine offensive de voilage pudique
De tant de beauté fallacieusement délicate.


en vague de miel
il pourrait nous tenter
le lac tout irisé


L'étang est gelé
mais il a fixé
son reflet doré
l'étang est gelé
en couleur mordorée
le soleil va le cajoler


l'étang gelé
je l'ai vu
étant gelé ...aussi!
ce qu'étant je l'ai... quitté .


Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
.....
Tous les étangs gisent gelés,
.....
Pleurez, oiseaux de février

Émile Nelligan



L'étang est gelé
de pépites d'or parsemé
où verse mon coeur
Sa mélodie enchantée!
Claudie


Ondes cristallisées
c'est la poésie de février
qui capturent les rêves ...


Quand le froid de l'hiver soudain fige les choses
La nature est piégée comme dans un étau
Mais au printemps bientôt refleuriront les roses
Et le ciel sera bleu et le ciel sera beau.
© Marie LC, 5 février 2012




30 janv. 2012

complètement allumée...


Feuille rousse, feuille folle
Tourne, tourne, tourne et vole !
Tu voltiges au vent léger
Comme un oiseau apeuré.
Feuille rousse, feuille folle !
Sur le chemin de l’école,
J’ai rempli tout mon panier
Des jolies feuilles du sentier.
Feuille rousse, feuille folle !
Dans le vent qui vole, vole,
J’ai cueilli pour mon cahier
La feuille rousse qui dansait.

Luce FILLOL


Juste un dernier baiser
mon soleil adoré....
Tiens-moi fort la main
car bientôt c'est la fin...
Je reposerai en terre
pour toujours me taire....


"Une feuille d'or,
une feuille rousse,
un frisson de mousse,
sous le vent du nord.
Quatre feuilles rousses,
quatre feuilles d'or,
le soleil s'endort
dans la brume douce.
Mille feuilles rousses,
que le vent retrousse.
Mille feuilles d'or
sous mes arbres morts."

Alain Debroise


A la feuille morte
que vent emporte
le soleil s'il veut
peut mettre le feu
ou la couvrir d'or
si le froid l'endort
un bijou exquis
sur la terre gît
lumière d'automne
dans le jour atone
on dirait que brûle
la forêt où hurle
le loup affamé
des contes de fée
l'âme des poètes
pour lui faire fête
blottie dans un livre
la laissera vivre


Une feuille dorée sur un chemin de rêve
un pas tranquille en allée forestière
des arbres si heureux de s'incliner sans trêve
devant ce qui fut leur parure altière


Rattachée à sa tige ou bien posée à terre
Elle est force sauvage ou bien fragilité
La feuille de l’automne qui de l’arbre est tombée
M’émeut plus que tout autre en sa vie éphémère.


Lumen tes veines sublimes
battent au froid de février
quand meurent tes cousines,
tu continues d'éclairer ...



26 janv. 2012

la belle que voilà...


l'aubergine qui veut plaire à sa maîtresse
en lui offrant son coeur pour un frémissement
ne sait comment entrer avec délicatesse
attendant sagement l'occasion du moment.


Belle au BOIS dormant
à l'auberge Inn évidemment
Carrosse de Cendrillon
fruit(?) de la passion...


La belle cucurbite que voilà
est- ce citrouille de gala
un ail géant que Gulliver
de ses voyages rapporta
vient-elle du jardin d’Éden
pour ce légume pas de dédain
autant que soleil en hiver
on aime la vue de ses rondeurs
qui promettent tant de bonheur
félicités goûteuses roboratives
délices d'une cuisine festive
dont fifi nous dit le secret
c'est la surprise du jardinier
aubergine est cette cucurbitacée


Avec sa collerette
de fine dentelle
Voici la belle.

Sous son jupon rebondi
de légume à point mûri
Elle joue la fantaisie.

Rose pâle et blanc nacré
Sera-t-elle plus sucrée
que l'aubergine, son aînée?
 

belle, que voilà!
accroc (à crocs) je suis
tant elle est craquante
dans sa chair pulpeuse
Claudie 


 De rose et de gris
Couleurs tendres en harmonie
Si belle à croquer

22 janv. 2012

à deux...


"C’est tout un art d’être un canard

C’est tout un art
d’être un canard
canard marchant
canard nageant
canards au sol vont dandinant
Canards sur l’eau vont naviguant
Etre canard
C’est absorbant
Terre ou étang
C’est différent
Canards au sol s’en vont en rang
Canards sur l’eau s’en vont ramant
Etre canard
Ça prend du temps
C’est tout un art
C’est amusant
Canards au sol vont cancanant
Canards sur l’eau sont étonnants
Il faut savoir
Marcher, nager
Courir, plonger
Dans l’abreuvoir
Canards le jour sont claironnants
Canards le soir vont clopinant
Canards aux champs
Ou sur l’étang
C’est tout un art
D’être un canard."
Claude Roy


A deux c'est beaucoup mieux pour nager en silence
A deux c'est beaucoup mieux quand on est amoureux
Il suffit de nager avec grâce en cadence
Plumes au vent en mouvements harmonieux


Si fiers d'eux
Deux par deux
Rêvant d'oeufs......


Ils vont, les petits canards,
Tout au bord de la rivière,
Comme de bons campagnards.

Barboteurs et frétillards,
Heureux de troubler l’eau claire,
Ils vont, les petits canards.

Ils semblent un peu jobards,
Mais ils sont à leur affaire
Comme de bons campagnards

Dans l’eau pleine de têtards,
Où tremble une herbe légère,
Ils vont, les petits canards.

Marchant par groupes épars,
D’une allure régulière
Comme de bons campagnards ;

Amoureux et nasillards,
Chacun avec sa commère,
Comme de bons campagnards
Ils vont, les petits canards !

(Rosemonde Gérard

 
Zébrures coin coin
A petits becs devant derrière
Ils s’en vont par deux
Glissant dans les mille feux de l’action.
Le soleil dore et roussit le soir sur l’eau
Eux impassibles glissent insensibles
Aux coups de fusil qui à la tombée de la nuit
Viennent trouer les plumes.
Or dans le bassin improvisé
Où le soleil s’est volontairement noyé
Compère et commère canard
Cancanent cœur à cœur à qui mieux mieux
En brodant le silence qui se tapit autour d’eux.
Un petit bec, s’iouplaît entre chien et loup
Juste pour clore à l’unisson la fin du jour.


Ils marchent de guingois nos deux petits canards
Mais quand ils sont dans l'eau comme ils sont élégants
Sur cette eau mordorée ils rament doucement
Dans la lumière du jour ou la douceur du soir.


à deux, gommons les distances
c'est mon coeur qui bat sous ton aile
reliés par les ondulations
à deux, une invisible danse !


Reflets colorés
Deux compères en goguettes
Canards à l'orange


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