19 nov. 2013

fais du feu...





"Il a neigé à Port-au-Prince
Il pleut encore à Chamonix
On traverse à gué la Garonne
Le ciel est plein bleu à Paris

Ma mie l'hiver est à l'envers
Ne t'en retourne pas dehors
Le monde est en chamaille
On gèle au sud, on sue au nord..."






"Quand j'étais malade, mon père faisait du feu dans ma chambre. Il apportait un très grand soin à dresser les bûches sur le petit bois, à glisser entre les chenets la poignée de copeaux. Manquer un feu eût été une insigne sottise. Je n'imaginais pas que mon père pût avoir d'égal dans cette fonction qu'il ne déléguait jamais à personne. En fait, je ne crois pas avoir allumé un feu avant l'âge de dix-huit ans. C'est seulement quand je vécus dans la solitude que je fus le maître de ma cheminée. Mais l'art de tisonner que j'avais appris de mon père m'est resté comme une vanité. J'aimerais mieux, je crois, manquer une leçon de philosophie que manquer mon feu du matin."

[Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, Paris : Gallimard, 1949, p. 25]



"Aux dents de la crémaillère pendait le chaudron noir. La marmite sur trois pieds s'avançait dans la cendre chaude. Soufflant à grosses joues dans le tuyau d'acier, ma grand-mère rallumait les flammes endormies. Tout cuisait à la fois : les pommes de terre pour les cochons, les pommes de terre plus fines pour la famille. Pour moi, un œuf frais cuisait sous la cendre. Le feu ne se mesure pas au sablier : l'œuf était cuit quand une goutte d'eau, souvent une goutte de salive, s'évaporait sur la coquille. Je fus bien surpris quand je lus dernièrement que Denis Papin surveillait sa marmite en employant le procédé de ma grand-mère. Avant l'œuf, j'étais condamné à la panade. Un jour, enfant coléreux et pressé, je jetai à pleine louchée ma soupe aux dents de la crémaillère : " mange cramaille, mange cramaille ! ". Mais les jours de ma gentillesse, on apportait le gaufrier. Il écrasait de son rectangle le feu d'épines, rouge comme le dard des glaïeuls. Et déjà la gaufre était dans mon tablier, plus chaude aux doigts qu'aux lèvres. Alors oui, je mangeais du feu, je mangeais son or, son odeur et jusqu'à son pétillement tandis que la gaufre brûlante craquait sous mes dents. Et c'est toujours ainsi, par une sorte de plaisir de luxe, comme dessert, que le feu prouve son humanité. Il ne se borne pas à cuire, il croustille. Il dore la galette. Il matérialise la fête des hommes. Aussi haut qu'on puisse remonter, la valeur gastronomique prime la valeur alimentaire et c'est dans la joie et non pas dans la peine que l'homme a trouvé son esprit. La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin."

[Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, Paris : Gallimard, 1949, pp. 37-38] 





Dans l'âtre flamboyant le feu siffle et détone,
Et le vieux bois gémit d'une voix monotone.
Il dit qu'il était né pour vivre dans l'air pur,
Pour se nourrir de terre et s'abreuver d'azur,
Pour grandir lentement et pousser chaque année
Plus haut, toujours plus haut, sa tête couronnée,
Pour parfumer avril de ses grappes de fleurs,
Pour abriter les nids et les oiseaux siffleurs,
Pour jeter dans le vent mille chansons joyeuses,
Pour vêtir tour à tour ses robes merveilleuses,
Son manteau de printemps de fins bourgeons couvert,
Et la pourpre en automne, et l'hermine en hiver.
Il dit que l'homme est dur, avare et sans entrailles,
D'avoir à coups de hache et par d'âpres entailles
Tué l'arbre ; car l'arbre est un être vivant.

Jean Richepin, La plainte du bois

Le poème ne s'arrête pas là, après avoir justifié son "crime" l'auteur termine par
 "Et toi qui regrettais le grand ciel et l'air pur,
Ô vieux bois, tu deviens un morceau de l'azur.".




La danse et la chanson du feu extrait de L'Amour Sorcier de Carlos Saura
 et dansé par les extraordinaires Antonio Gades et Cristina Hoyos
envoyée par Colo




"Sans doute le feu réchauffe et réconforte. Mais on ne prend bien conscience de ce réconfort que dans une assez longue contemplation; on ne reçoit le bien-être du feu que si l'on met les coudes aux genoux et la tête dans les mains. Cette attitude vient de loin.  L'enfant près du feu la prend naturellement."
Gaston Bachelard




Je fis un feu, l'azur m'ayant abandonné,
Un feu pour être, son ami,
Un feu pour m'introduire dans la nuit d'hiver
Un feu pour vivre mieux.
Paul Eluard
envoyé par 


J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge

J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge.
Toute petite, en noir, dans le grand fauteuil rouge,
Tranquille auprès du feu, ma vieille mère est là ;
Elle songe sans doute au mal qui m'exila
Loin d'elle, l'autre hiver, mais sans trop d'épouvante,
Car je suis sage et reste au logis, quand il vente.
Et puis, se souvenant qu'en octobre la nuit
Peut fraîchir, vivement et sans faire de bruit,
Elle met une bûche au foyer plein de flammes.
Ma mère, sois bénie entre toutes les femmes.
François Coppée

envoyé par Denise


Monsieur... m'avait dit:
"Fais du feu"
Alors je fis feu!
Il devint "feu" monsieur...

Autrefois, flamboyant
Je le vois descendre
Tas de cendres
Me voilà larmoyant!

J'ai tant cheminer
Fini la cheminée!
J'ai froid...effroi
Sans chaleur, c'est la châle heure....

Claire Fo


« Si l'on n'est pas brûlé par le feu, on est noirci par la fumée. »


La flamme peut détruire.
Maîtrisée, elle illumine.

 Christian Jacq 
envoyé par Simone



Dans la cheminée un grand feu de bois
m'endort à demi me berce et m'enchante
mon cœur se libère des peurs qui le hantent
les flammes crépitent les bûches rougeoient

Leurs étincelles sont des étoiles filantes
des fleurs éphémères qui dansent devant moi
éveillant mon esprit aux veillées d'autrefois
aux contes de neige délicieuses épouvantes

Je me souviens de l'enfant écoutant ces histoires
ces légendes d'antan évoquant pour mémoire
la nuit froide des loups sous la lune blafarde

On est bien près de l'âtre dehors rode la peur
quand le vent mord qu'aboie le chien de garde
comme on aime avoir peur dans sa douce chaleur  

Amichel


16 nov. 2013

espèce de garnement...



attends que je t'attrape !




Quoi, quoi, quoi ? c'est moi l'oie
Et je voudrais que l'on me croie.
Pierre Gamarra


Il a chié
dans le jardin tout blanc
le chat errant
Masaoka Shiki  


Voici la mère l'oie
Qui fait régner la loi
Elle avance à grands pas
Il faut punir ce chat
L'indécent se promène
Et,le gazon malmène!!!
Qu'il court à sa litière
Il faut sauver la terre!
Inutile de l'arroser...
Elle a déjà la rosée!


Tout penaud, Ramina
Toute faraude, ma Mère L'oye,
De Quoi ? De Quoie?

Miss Yves


Pipi d'chat
Ou caca d'oie :
Pas de quoi
En faire un plat ! 

La Licorne


Marchant d'un air décidé,
Ma Mère l'Oie
Ne s'en laisse pas conter...

"Oie ! Oie ! Oie !
Chassons ce malotru
Qui dépose sans gêne
Ses fientes malvenues...
Souillant mon oxygène
Et mon gazon bien dru !"

Jouant les fières gardiennes
Le volatile vexé
Traverse son domaine
Et d'un coup bien placé
Pique l'énergumène
Au milieu du fessier...

Imaginez la scène...
Le beau roux humilié
S'enfuit à perdre haleine
Et jure , quelle aubaine,
Qu'il n'y reviendra plus !

MORALE :
Petit chat qui défèque
Si tu n'es pas chez toi
Prends garde aux coups de bec
Cruels des ayants-droit !

La Licorne


14 nov. 2013

la petite église...


"La petite église" 
paroles C Fallot



Au coeur de la nature
Palpite le divin
Au choeur de la chapelle
Un chant au milieu des champs:
Ne tuons pas la beauté du monde....

Claire Fo


Eglise ou maquette
posée là dans sa candeur
au coeur du pré vert

Miss Yves


"la vie est là simple et tranquille"
un clocher élancé
qui pointe vers le ciel
"toujours bleu au dessus des nuages "
des arbres et un champs encore vert
le cœur écoute avec recueillement
le silence des anges  

Amichel


...Si tu entres dans l'église
Va, mais regarde doucement
Sous la vieille voûte grise
Ce petit nid innocent...
Victor Hugo

envoyé par Denise 


Je sais une église au fond d'un hameau
Dont le fin clocher se mire dans l'eau
Dans l'eau pure d'une rivière.
Et souvent, lassé, quand tombe la nuit,
J'y viens à pas lents bien loin de tous bruits
Faire une prière.

C. Fallot
envoyé par Tilia 

 


11 nov. 2013

ciel...



"Au dessus des nuages, le ciel est toujours bleu"
Leslie Walton


Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.

la vie est là
Simple et tranquille.

Verlaine
envoyé par Simone


Très haut dans le ciel sont mes aspirations les plus élevées. Il se peut que je ne sois pas en mesure de les atteindre,
  mais je peux regarder en haut pour voir leur beauté, croire en elles et tenter de les suivre.
Louisa May Alcott
envoyé par Denise


J'irai au champs-paître en-tendre
Un champs qui m'en chante
Tous mes rêves en mirage...
Que des oiseaux de passage....
Je les laisserai passer...
Me reste à contempler
Tout ce bleu infini
L'entrée du paradis....

Claire Fo 


Nuages qu'un beau jour à présent environne,
Au-dessus de ces champs de jeune blé couverts,
Vous qui m'apparaissez sur l'azur monotone,
Semblables aux voiliers sur le calme des mers ;

Vous qui devez bientôt, ayant la sombre face
De l'orage prochain, passer sous le ciel bas,
Mon cœur vous accompagne, ô coureurs de l'espace !
Mon cœur qui vous ressemble et qu'on ne connaît pas.

Jean Moréas
envoyé par Tilia 


Il existe un pays où même la nuit tout est bleu, 
 jusqu’au liseré des étoiles, 
jusqu’à la coque des bateaux, 
.jusqu’au murmure des fleurs,
  jusqu’aux circonvolutions de ton cœur.
Saravati


NUAGES
par Django Reinhardt
envoyé par Miss Yves 


9 nov. 2013

savoir se poser...



papotages amitiés
les chaises abandonnées
se souviennent


Qui , cahin-caha , menait
Une vie de bâton de chaise
Souhaite enfin se poser .

Oui, mais où?

Chère Gudule: chaise curule?
Chaise gondole, j'en raffole!
Estampillée Frères Allot
Pour potasser Ionesco...
Quant au style Chippendale,
Trop chic pour casser la dalle.

Caquetoire ou caqueteuse:
Parfaite pour papoter !
Le rocking-chair, tu préfères?
Chaise Windsor - Ah! Non! J 'en sors:
Bien trop snob et trop poseuse!
Fuis en l'été la chauffeuse.

Prends plutôt un tabouret
Pose -toi sur ce sofa
Dépose sur l'ottoman
Tes pieds , d'un air nonchalant.

Ne sois entre deux chaises:
La chaise à bras te tend les siens
Sur le sofa prends tes aises
La boudeuse te convient.

Tout ça pour choir sur un banc ?
Miss Yves



Un jour j'ai vu une chaise
toute seule sur le trottoir
Une putain de belle chaise toute blanche en fer
Avec des lanières de plastique tendues
Une vraie chaise de bar à putes
une chaise à l'état brut
Qui avait dû en voir et en recevoir des culs
Des gros lourdingues à fessier mou
Des p'tits malingres reserrés du trou
Ou des jolis voluptueux qui vous attirent le bout des yeux
Pour mieux leur passer les menottes

Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'œil du voisin

Jacques Higelin


"La chaise est toujours assise"
Achille Chavée
proposée par Miss Yves


Des chaises au jardin
Papotages et bavardages
Photo de famille

Christine


Hier c'était la fête!!!
Aujourd'hui c'est la défaite
Je suis un peu défaite....

J'en suis toute dérangée
Il faut tout ranger
Replacer en rangées

Tout ça peut bien attendre...
Je préfère m'étendre...
Rester dans tes bras tendres....

Claire Fo


Poulailler"s Song par Alain Souchon
"Dans les poulaillers d'acajou,
Les belles basses-cours à bijoux,
On entend la conversation
D'la volaille qui fait l'opinion"

envoyé par Odile b


Savoir se poser
sur une chaise blanche
devant un parterre
de fleurettes roses
tellement impatientes
d'envahir le pavé gris
Et vive la pause!

Enitram


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