25 nov. 2013

automne-hiver...


 Mon amie Lili est photographe. Elle est amoureuse d'un lieu qu'elle fréquente en toutes saisons: le Plan d'eau de Michelbach .Elle a bien voulu me prêter ses images pour vous les montrer. Mon billet précédent vous montre un autre point de vue du même plan d'eau.



Il a neigé


Il a neigé dans l’aube rose,
Si doucement neigé,
Que le chaton noir croit rêver.
C’est à peine s’il ose
Marcher.

Il a neigé dans l’aube rose,
Si doucement neigé,
Que les choses
Semblent avoir changé.

Et le chaton noir n’ose
S’aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
A cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés. 
 Maurice Carême


Automne givré
méli-mélo blanc et roux
Y a plus de saisons
Miss Yves


Rouges feuilles mortes
qui revivent dans l'écrin
de satin blanc pur

Des cristaux de neige
écrins de joaillerie
pour les feuilles d'or

Miss Yves


Il a neigé sur nos chagrins
Sur la feuille de l'érable
Sur la fontaine gelée
Il a neigé sur nos rêves
Quand le sommeil est bousculé
Quand le cœur se resserre
Comme l'oiseau qui se cache
Dans le buisson effeuillé...

Il a neigé dans le jardin
La nature sereine
Se moque bien de nos attentes
Et du frisson de nos espoirs

Marine D 


23 nov. 2013

au petit matin...



Créatures de la nuit
Maintenant alanguies...
Bonne nuit...
Créatures du jour
À vos amours
Bonjour!



J'aime les petits matins
Il ne se passe rien..
Mais tout se prépare
La nature se pare...



Croissant de paix pour déjeuner
Moment de tranquille-été
La-soi-fée boit à l'étang
Prendre tout son temps...



Il est au début de l’automne…

Il est au début de l’automne
Un temps trop court d’enchantement
Que nos jours de cristal jalonnent
Et dont les soirs sont rayonnants.

Où passait la serpe vaillante,
Le grand vide de la saison,
Et l’araignée a, patiente,
Tissé son fil sur le sillon.

Bien que l’hiver soit loin, morose,
L’air se vide, I’oiseau se tait ;
Sur la plaine qui se repose,
Le ciel répand sa pureté.
Théodore TUTCHEV

envoyé par Denise



Au petit matin
Éblouie, figée
Par la couleur d'orée

Véronica


Au petit matin
Dans la courbe des eaux
Pas un souffle.
S’en va sans bruit
Le train double
Des buissons
Vers l’horizon
Tandis que le salue
Le fin feuillage
Des arbrisseaux
Dans l’aurore
A peine rosissante.

Maïté Aliénor


21 nov. 2013

automne...



Automne
La terre grasse et les labours
Les nuages gris d'un ciel lourd
La forêt habillée de flammes
La mélancolie dans les âmes

Le raisin qu'on foule au pressoir
Un hululement dans le soir
Le chasseur guetteur à l'espère
Le coeur meurtri qui désespère
Les pommes au verger cueillies
La vie au temps qui passe et fuit

C'est le bonheur auquel je crois

Qu'il fasse chaud qu'il fasse froid
Amichel


Chemin de terre
Entre les vignes
La pluie dessine
Deux fines rivières
Qui s'en vont vers
Une colline
Bientôt l'hiver
Nous fera signe...

La Licorne




L'automne

De boue le chemin est devenu.
Les arbres encore vivement vêtus.
La pluie récente parfume l’air.
Un million de feuilles se couchent par terre.
A la descente de la brume,
le bois secret s’allume.
L’enchantement est divin,
le temps n’a plus de fin.
Errer dans le bois,
voler du passé,
ramasser du thym
gentiment faire du thé.
Rarement le silence reste
dans ce ruisseau fascinant.
Caresser tout le savoir
dans les bras de maintenant.
Chloe Douglas,

Chemin gadouilleux
dans l'herbe il vaut mieux marcher
pour ne pas glisser

Tilia


Suivre son chemin
Humide et tout tracé
Nez en l'air,
Bottes aux pieds

Christine



La gadoue
Pétula Clark
envoyé par Enitram


Chemin de terre de boue
Se faufile entre les vignes
Pour aller on ne sait où
Si tu veux tu me fais signe

Den


"On a tous un p'tit côté canard
Aussitôt que l'on voit une mare
Non seulement on ne l'évite pas
Mais on y va tout droit patauger dans la joie

La gadoue la gadoue la gadoue lé
C'est jamais que de la terre et de l'eau
La gadoue la gadoue la gadoue lé
ça fait shplof ça fait flock c'est trop beau"

envoyé par Odile


En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.

Leurs idylles sont moroses.
- Soleil ! aimons ! - Essayons.
O terre, où donc sont tes roses ?
- Astre, où donc sont tes rayons ?

Il prend un prétexte, grêle,
Vent, nuage noir ou blanc,
Et dit : - C'est la nuit, ma belle ! -
Et la fait en s'en allant ;

Comme un amant qui retire
Chaque jour son coeur du noeud,
Et, ne sachant plus que dire,
S'en va le plus tôt qu'il peut.

Victor Hugo

envoyé par Marie-Paule


19 nov. 2013

fais du feu...





"Il a neigé à Port-au-Prince
Il pleut encore à Chamonix
On traverse à gué la Garonne
Le ciel est plein bleu à Paris

Ma mie l'hiver est à l'envers
Ne t'en retourne pas dehors
Le monde est en chamaille
On gèle au sud, on sue au nord..."






"Quand j'étais malade, mon père faisait du feu dans ma chambre. Il apportait un très grand soin à dresser les bûches sur le petit bois, à glisser entre les chenets la poignée de copeaux. Manquer un feu eût été une insigne sottise. Je n'imaginais pas que mon père pût avoir d'égal dans cette fonction qu'il ne déléguait jamais à personne. En fait, je ne crois pas avoir allumé un feu avant l'âge de dix-huit ans. C'est seulement quand je vécus dans la solitude que je fus le maître de ma cheminée. Mais l'art de tisonner que j'avais appris de mon père m'est resté comme une vanité. J'aimerais mieux, je crois, manquer une leçon de philosophie que manquer mon feu du matin."

[Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, Paris : Gallimard, 1949, p. 25]



"Aux dents de la crémaillère pendait le chaudron noir. La marmite sur trois pieds s'avançait dans la cendre chaude. Soufflant à grosses joues dans le tuyau d'acier, ma grand-mère rallumait les flammes endormies. Tout cuisait à la fois : les pommes de terre pour les cochons, les pommes de terre plus fines pour la famille. Pour moi, un œuf frais cuisait sous la cendre. Le feu ne se mesure pas au sablier : l'œuf était cuit quand une goutte d'eau, souvent une goutte de salive, s'évaporait sur la coquille. Je fus bien surpris quand je lus dernièrement que Denis Papin surveillait sa marmite en employant le procédé de ma grand-mère. Avant l'œuf, j'étais condamné à la panade. Un jour, enfant coléreux et pressé, je jetai à pleine louchée ma soupe aux dents de la crémaillère : " mange cramaille, mange cramaille ! ". Mais les jours de ma gentillesse, on apportait le gaufrier. Il écrasait de son rectangle le feu d'épines, rouge comme le dard des glaïeuls. Et déjà la gaufre était dans mon tablier, plus chaude aux doigts qu'aux lèvres. Alors oui, je mangeais du feu, je mangeais son or, son odeur et jusqu'à son pétillement tandis que la gaufre brûlante craquait sous mes dents. Et c'est toujours ainsi, par une sorte de plaisir de luxe, comme dessert, que le feu prouve son humanité. Il ne se borne pas à cuire, il croustille. Il dore la galette. Il matérialise la fête des hommes. Aussi haut qu'on puisse remonter, la valeur gastronomique prime la valeur alimentaire et c'est dans la joie et non pas dans la peine que l'homme a trouvé son esprit. La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin."

[Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, Paris : Gallimard, 1949, pp. 37-38] 





Dans l'âtre flamboyant le feu siffle et détone,
Et le vieux bois gémit d'une voix monotone.
Il dit qu'il était né pour vivre dans l'air pur,
Pour se nourrir de terre et s'abreuver d'azur,
Pour grandir lentement et pousser chaque année
Plus haut, toujours plus haut, sa tête couronnée,
Pour parfumer avril de ses grappes de fleurs,
Pour abriter les nids et les oiseaux siffleurs,
Pour jeter dans le vent mille chansons joyeuses,
Pour vêtir tour à tour ses robes merveilleuses,
Son manteau de printemps de fins bourgeons couvert,
Et la pourpre en automne, et l'hermine en hiver.
Il dit que l'homme est dur, avare et sans entrailles,
D'avoir à coups de hache et par d'âpres entailles
Tué l'arbre ; car l'arbre est un être vivant.

Jean Richepin, La plainte du bois

Le poème ne s'arrête pas là, après avoir justifié son "crime" l'auteur termine par
 "Et toi qui regrettais le grand ciel et l'air pur,
Ô vieux bois, tu deviens un morceau de l'azur.".




La danse et la chanson du feu extrait de L'Amour Sorcier de Carlos Saura
 et dansé par les extraordinaires Antonio Gades et Cristina Hoyos
envoyée par Colo




"Sans doute le feu réchauffe et réconforte. Mais on ne prend bien conscience de ce réconfort que dans une assez longue contemplation; on ne reçoit le bien-être du feu que si l'on met les coudes aux genoux et la tête dans les mains. Cette attitude vient de loin.  L'enfant près du feu la prend naturellement."
Gaston Bachelard




Je fis un feu, l'azur m'ayant abandonné,
Un feu pour être, son ami,
Un feu pour m'introduire dans la nuit d'hiver
Un feu pour vivre mieux.
Paul Eluard
envoyé par 


J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge

J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge.
Toute petite, en noir, dans le grand fauteuil rouge,
Tranquille auprès du feu, ma vieille mère est là ;
Elle songe sans doute au mal qui m'exila
Loin d'elle, l'autre hiver, mais sans trop d'épouvante,
Car je suis sage et reste au logis, quand il vente.
Et puis, se souvenant qu'en octobre la nuit
Peut fraîchir, vivement et sans faire de bruit,
Elle met une bûche au foyer plein de flammes.
Ma mère, sois bénie entre toutes les femmes.
François Coppée

envoyé par Denise


Monsieur... m'avait dit:
"Fais du feu"
Alors je fis feu!
Il devint "feu" monsieur...

Autrefois, flamboyant
Je le vois descendre
Tas de cendres
Me voilà larmoyant!

J'ai tant cheminer
Fini la cheminée!
J'ai froid...effroi
Sans chaleur, c'est la châle heure....

Claire Fo


« Si l'on n'est pas brûlé par le feu, on est noirci par la fumée. »


La flamme peut détruire.
Maîtrisée, elle illumine.

 Christian Jacq 
envoyé par Simone



Dans la cheminée un grand feu de bois
m'endort à demi me berce et m'enchante
mon cœur se libère des peurs qui le hantent
les flammes crépitent les bûches rougeoient

Leurs étincelles sont des étoiles filantes
des fleurs éphémères qui dansent devant moi
éveillant mon esprit aux veillées d'autrefois
aux contes de neige délicieuses épouvantes

Je me souviens de l'enfant écoutant ces histoires
ces légendes d'antan évoquant pour mémoire
la nuit froide des loups sous la lune blafarde

On est bien près de l'âtre dehors rode la peur
quand le vent mord qu'aboie le chien de garde
comme on aime avoir peur dans sa douce chaleur  

Amichel


16 nov. 2013

espèce de garnement...



attends que je t'attrape !




Quoi, quoi, quoi ? c'est moi l'oie
Et je voudrais que l'on me croie.
Pierre Gamarra


Il a chié
dans le jardin tout blanc
le chat errant
Masaoka Shiki  


Voici la mère l'oie
Qui fait régner la loi
Elle avance à grands pas
Il faut punir ce chat
L'indécent se promène
Et,le gazon malmène!!!
Qu'il court à sa litière
Il faut sauver la terre!
Inutile de l'arroser...
Elle a déjà la rosée!


Tout penaud, Ramina
Toute faraude, ma Mère L'oye,
De Quoi ? De Quoie?

Miss Yves


Pipi d'chat
Ou caca d'oie :
Pas de quoi
En faire un plat ! 

La Licorne


Marchant d'un air décidé,
Ma Mère l'Oie
Ne s'en laisse pas conter...

"Oie ! Oie ! Oie !
Chassons ce malotru
Qui dépose sans gêne
Ses fientes malvenues...
Souillant mon oxygène
Et mon gazon bien dru !"

Jouant les fières gardiennes
Le volatile vexé
Traverse son domaine
Et d'un coup bien placé
Pique l'énergumène
Au milieu du fessier...

Imaginez la scène...
Le beau roux humilié
S'enfuit à perdre haleine
Et jure , quelle aubaine,
Qu'il n'y reviendra plus !

MORALE :
Petit chat qui défèque
Si tu n'es pas chez toi
Prends garde aux coups de bec
Cruels des ayants-droit !

La Licorne


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