2 août 2014

le pianiste...




Et voilà qu'il en tremble
À quatre mains sur le clavier
Son âme mise à nu
Au fond de l'instrument
Distribuant l'ivresse
Redoublant d'ardeur
Il fait battre les coeurs...
C'est de la joie concert....





Duo noir et blanc
Allegretto andante
frissons sur la peau


24 juil. 2014

arabesques...




"Avec le pampre de la vigne, Un bout de cotillon lui fis
Mais la belle était si petite, Qu'une seule feuille a suffi"
Georges Brassens


Vrilles dansantes
et pesanteur défiée
la vigne gracieuse



...Autrefois, ses pampres sans nombre
S'entrelaçaient autour du puits,
Père et mère goûtaient son ombre,
Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits...
Alphonse de Lamartine

envoyé par Denise


Autrefois, le rossignol ne chantait pas la nuit. Il avait un gentil filet de voix et s’en servait avec adresse du matin au soir, le printemps venu. Il se levait avec des camarades, dans l’aube grise et bleue, et leur éveil effarouché secouait les hannetons endormis à l’envers des feuilles de lilas.
Il se couchait sur le coup de sept heures, sept heures et demie, n’importe où, souvent dans les vignes en fleur qui sentent le réséda, et ne faisait qu’un somme jusqu’au lendemain.
Une nuit de printemps, le rossignol dormait debout sur un jeune sarment, le jabot en boule et la tête inclinée, comme avec un gracieux torticolis. Pendant son sommeil, les cornes de la vigne,  ces vrilles cassantes et tenaces, dont l’acidité d’oseille fraîche irrite et désaltère, les vrilles de la vigne poussèrent si drues, cette nuit là, que le rossignol s’éveilla ligoté, les pattes empêtrées de liens fourchus, les ailes impuissantes.
Il crut mourir, se débattit, ne s’évada qu’au prix de mille peines, et de tout le printemps se jura de ne plus dormir, tant que les vrilles de la vigne pousseraient.
Dès la nuit suivante, il chanta, pour se tenir éveillé :
Tant que la vigne pousse, pousse, pousse,
Je ne dormirai plus !                                                                            
Tant que la vigne pousse, pousse, pousse…(...)
Colette
Les vrilles de la vigne




Arabesques graciles et légères
dans le vent de l'été
dansent les vrilles de la vigne
pour célébrer
l'opulence des grappes
et la saveur du vin nouveau
qui mûrit au soleil
en attendant de couler du pressoir
dans de vieux fûts de chêne
le pampre tout entier
s'en trouve magnifié 


Ivre de lumière
le pampre trace des courbes
le vin sera bon

Miss Yves

Volutes et volupté...
Poème dit-vin
Promesses de vent-d'anges...

Claire Fo

Acte I
Vrilles en liberté
S, C et leur crochet
Les lianes batifolaient
Ne sachant où s’accrocher.

Acte II
Les grappes alourdies par l’été
Avaient tâche annoncée
Leur capital soleil à compléter
Avant d’être déclarées dorées à souhait.

Maïté Aliénor


"La Vigne" (à Jean-Yves B. autrefois calligraphe)



Mon cher Jean-Yves,
S'il m'arrive, certes, de penser à toi, j'ai aujourd’hui une raison plus particulière de Ie faire ; c'est que je suis en contrariété avec ma vigne. Eh quoi ! toujours monter vers le soleil ! Moi qui la voudrais rampante et docile à habiller ma tonnelle !

Tu ne vois pas le rapport ? C’est que, précisément, en surveillant ces vrilles indépendantes qui refusent de m'obéir, je crois voir dans l'ombre verte comme le lacis d'une belle écriture.
En voici une qui projette son arc tendu terminé en crochet. N’est-ce-pas le jambage d'un A ? Une autre se divise en fourche ; ce pourrait être un y. Dans une boucle bien serrée je reconnais la cédille d’un grand C dessiné dans l'air. Un I et un L se sont agrippés, un V se renverse. Toute une phrase en lettres majuscules parle une langue indéchiffrable. Une guirlande de mots inconnus déploie ses paraphes sur le bleu du ciel. Il y a un message dans l’entrelacement de ces vrilles et, à mon avis, il signifie : "pourvu que Jean-Yves n'ait pas laissé

retomber sa plume, et que dans le monde affairé de Paris, il trouve encore du temps pour couvrir de courbes et de boucles les pages blanches comme il savait si bien le faire".
C'est le vœu que je forme pour toi.
À bientôt j'espère.
Marthe Seguin-Fontes

"Lettres de mon Jardin"

envoyé par Odile


Courbes et volutes
exposition d'Art Nouveau
vois ce vert divin

Miss Yves

La vigne vrille
elle tortille ses crochets
s'arrime pour durer
elle sait que dans son corps
circule un trésor

Marine Zoup


19 juil. 2014

papillonner...



Le Papillon

Lorsque le sucre élaboré dans les tiges surgit au fond des fleurs, comme des tasses mal lavées, — un grand effort se produit par terre d'où les papillons tout à coup prennent leur vol

Mais comme chaque chenille eut la tête aveuglée et laissée noire, et le torse amaigri par la véritable explosion d'où les ailes symétriques flambèrent,
Dès lors le papillon erratique ne se pose plus qu'au hasard de sa course, ou tout comme.

Allumette volante, sa flamme n'est pas contagieuse. Et d'ailleurs, il arrive trop tard et ne peut que constater les fleurs écloses. N'importe : se conduisant en lampiste, il vérifie la provision d'huile de chacune. Il pose au sommet des fleurs la guenille atrophiée qu'il emporte et venge ainsi sa longue humiliation amorphe de chenille au pied des tiges.

Minuscule voilier des airs maltraité par le vent en pétale superfétatoire, il vagabonde au jardin.
Francis Ponge




Le papillon

Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté!
Alphonse de Lamartine


« La pauvre fleur disait au papillon céleste :
- Ne fuis pas !
Vois comme nos destins sont différents. Je reste,
Tu t'en vas ! »
(...)
« Tu fuis, puis tu reviens ; puis tu t'en vas encore
Luire ailleurs.
Aussi me trouves-tu toujours à chaque aurore
Toute en pleurs ! »
Victor Hugo,
Les Chants du crépuscule



J'ai vu ton manège
du bout des cils papillonnante
- monsieur roucoule


"Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur."
Jules Renard




Pimpanicaille, le roi des papillons,
Se faisant la barbe s'est coupé le menton
Un deux trois de bois
Quatre cinq six de buis
Sept huit neuf de bœuf
Dix onze douze de bouse
Va-t-en à Toulouse.

envoyé par Miss Yves 




Flamme oscillante
dansant dessus la plante
Papillon s'envole

Josette

Mirage volage
sous les ailes du désir
parfum éphémère

Miss Yves

L'éclat de l'émail
ferait se pâmer la fleur
Monarque au jardin

Miss Yves



« On raconte que le battement d'une aile de papillon à Honolulu suffit à causer un typhon en Californie.
Or, vous possédez un souffle plus important que celui provoqué par le battement d'une aile de papillon, n'est-ce-pas ? »
Bernard Werber 

envoyé par Simone




Fleur immobile
Belle et fragile
Attend celui qui, d'un coup d'aile,
La touchera au cœur...
Écartant un moment ses dentelles
Avant de repartir papillonner ailleurs...

La Licorne



Le grillon
Un pauvre petit grillon
Caché dans l'herbe fleurie
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L'insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L'azur, le pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit-maître, il court de fleurs en fleurs ;
Prenant et quittant les plus belles.
Ah ! Disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout et pour moi rien.
Je n'ai point de talent, encor moins de figure ;
Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici bas :
Autant vaudrait n'exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d'enfants ;
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper.
L'insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient et le prend par la tête.
Il ne fallait pas tant d'efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh ! Oh ! Dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux vivons caché.
Florian 

envoyé par Miss Yves




" Fais comme nous disent-ils ...Ne sois rien qu' une conscience éveillée capable de capter tout ce qui peut la nourrir .
La grosse patte du lion ne peut capturer le papillon . 
Face à la mort , aux pouvoirs , à tout ce qui enferme , sclérose ou pétrifie , sois un papillon ..."
Henri Gougaud

envoyé par Mathilde 

 

15 juil. 2014

je m'appelle Mimi...


Doux minou
tigré et satisfait
de sa belle allure
de sa douce fourrure
le manteau bigarré
plus beau qu'un tigre
plus soyeux que la panthère
plus fier qu'Artaban !


Le chat

Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.


Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.

Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux !
...
Charles Baudelaire

envoyé par Denise




O joie ,au coeur de juillet:
Ton petit messager tigré,
Pour annoncer ton retour,
Est un véritable amour !

Miss Yves


" J' aime les chats parce que j' aime ma maison .
Et qu' ils en deviennent peu à peu l' âme invisible "
Jean Cocteau
envoyé par Mathilde


Le Chat

Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Guillaume Apollinaire

envoyé par Colo



Mimì
Mi chiamano Mimì,
…...
Son tranquilla e lieta
….
Mi piaccion quelle cose
che han sì dolce malìa,
che parlano d'amor, di primavere,
che parlano di sogni e di chimere,
quelle cose che han nome poesia...
Lei m'intende?
---La Bohème- 

envoyé par Amichel 




7 juin 2014

pause...



 champêtre...

Parfum champêtre
tes yeux sont des bleuets 

concert de grillons
Marine Zoup


Descendu du ciel
Posé le temps d'une pause
Dans un champ de bleu

Miss Yves




Voici des fleurs des champs
au beau soleil cueillies
bleuets et marguerites
brassées aux mains d'enfants
pris aux prés aux taillis
simples mais toujours favorites
les fleurs des champs
dans ce bouquet offert
sont souvenirs d'antan
libres moments d'hier
odeurs qui jamais ne s'oublient
couleurs qui jamais ne se fanent
après sieste d'après-midi
laissant les chardons aux ânes
le bonheur rit dans les champs
« cours s'y vite, cours s'y vite ! »   

Amichel





Un bleuet surpuissant
qui en met plein la vue
Un bouquet ravissant
aux clochettes menues




Dis donc Marguerite
Tu dis que tu le mérites
Ce chapeau bleu à plumes!
Prends-en pour ton rhume
Il est déjà réservé
Pour Élizabeth...sa majesté!


Boléro jaune et tutu blanc,
Fleur d'été et fleur des champs,
Reine des prés, grande ou petite,
Temps heureux,
Marguerite
Je t'aime un peu.

Ton compagnon, le gentil coquelicot
Chemise rouge passion en papier crépon
Et le coeur en gilet noir,
Duo bizarre, du coup,
Marguerite,
je t'aime beaucoup


Les amoureux t'effeuillent allongés dans les champs,
Tu as pour ami de blé les épis,
Jaune boléro, blanc tutu,
Rouge coquelicot et épis d'or,
Sur les talus ou dans les champs,
Marguerite
je t'aime passionnément.

S'est invitée une fleur couleur ciel d'été.
Blanc tutu, rouge coquelicot,
Bleu bleuet et jaune doré,
Vous enchantez les champ et les prés
Des couleur du Pays,
Marguerite,
Je t'aime à la folie.

Puis vient le temps de la moisson
et de la fin des beaux jours.

Les blés sont coupés, vient le temps des labours,
On ne te reverra qu'à la prochaine saison
Alors, là, et surtout,
Marguerite
Je ne t'aime pas du tout.

Claude


Ah mon beau chapeau
Majesté Elisabeth
Ah mon beau chapeau
Majesté Elisabeth
(à fredonner sur l'air de "Ah mon beau château")

Nanegrub


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