2 sept. 2014

Mathias, Jesper et les autres...



Le singe imite l'homme. C'est pour cela qu'on dit qu'il fait des grimaces
Emile Pontich


31 août 2014

au bord de l'eau...


Grâce à ma fille  je vous emmène pour quelques temps en Suède...


Sous le ciel neigeux
se fardent les maisonnettes
Reflets bleu turquoise

Un vermillon vif
pour parer l'hiver si blanc
Maison de poupée

Devant le fjord vert
elles se tiennent par la main
apprêtées de rouge

Miss Yves


28 août 2014

tenir bon la rampe...




Escale liée à la rampe...
Est-ce qu'aller par là rend peureux ?
Escalier et rampe : heureux !


La pente est raide
tu m'as pris par la main
aurais-je la force ?

Marine Zoup


Devant un escalier...Au départ on a les marches dans la tête.
A la fin on les a dans les jambes
Anonyme 
proposé par Miss Yves


"Celui qui rampe ne tombe jamais."
Stoyan Mikhailovsk
" L' humour est au mal de vivre ce que la rampe est à l' escalier ..."
Grégoire Lacroix

L'escalier, il n'y fallait pas songer: ça se monte encore ces choses-là, 
 mais à la descente, il y aurait de quoi se rompre cent fois les jambes.
Alphonse Daudet
envoyé par Denise 




L'escalier qui va à la cave, on le descend toujours. (...) L'escalier qui monte à la chambre, on le monte et on le descend. (...) Enfin, l'escalier du grenier plus raide, plus fruste, on le monte toujours. Il a le signe de l'ascension vers la plus tranquille solitude. Quand je retourne rêver dans les greniers d'antan, je ne redescends jamais. 
La poétique de l'espace
Gaston Bachelard


Quand je monte, je monte, je monte, je monte chez toi
J'ai le cœur qui saute, qui saute, qui saute de joie
Et dans le petit escalier
Qui n'en finit pas de monter
Oh j'aime, j'aime, j'aime, j'aime venir chez toi
Même, même, même si c'est haut chez toi
Aussi ne t'étonne pas
Si j'ai le cœur qui bat
Quand je monte, je monte, je monte, je monte chez toi
Gerard Darmon

envoyé par Claire Fo 


"Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier" 
 Georges Clémenceau 
envoyé par Odile



23 août 2014

le verger...



de mon voisin...


LE PEINTRE JARDINIER
À tous les peintres,
Vous, les artistes, vous qui pensez faire des tableaux pour la postérité, êtes persuadés que l'état de peintre se situe très au-dessus de celui du jardinier, courbé vers la terre. Vous composez votre modèle. Vous groupez sur un torchon froissé deux ou trois pommes, un pot vernissé ou une bouteille de vin. Puis vous étalez la couleur sur la toile et vous vous efforcez de représenter le sujet avec toute l'efficacité de votre talent. Ensuite vous donnez une dernière couche de vernis. Enfin, vous l'entourez d'un cadre pour le mettre en valeur. Votre "Nature morte" est achevée.
Il n'y a pas de quoi regarder de haut celui qui travaille sur la nature vivante. Votre toile, fixée à jamais, restera ce qu'elle est. Pendant ce temps, les soins attentifs du jardinier feront éclore les fleurs et s'arrondir les fruits. Ses outils ne sont ni la brosse, ni le couteau à palette, mais la bêche, l'arrosoir, le sécateur.
Lui aussi compose un tableau. La différence est que ce tableau n'est jamais figé. Il change au cours de la saison, imperceptiblement de jour en jour, les tiges s'allongent, les feuilles s'élargissent, les racines s'enfoncent. D'instant en instant, il se modifie et le jardin de l'automne n'est plus du tout celui du printemps.
Prenons l'exemple des pommes. Elles passent du bourgeon à la fleur, de la fleur au fruit, du vert au rouge, jusqu'à la cueillette. "C'est exact, me direz-vous, mais ces pommes seront mangées, il n'en restera rien !"
Eh bien, justement ! Le jardinier en acceptant qu'elles ne soient pas éternelles, ajoute à ses qualités de créateur, celles de la modestie et de l'effacement.
Marthe Seguin-Fontes
Extrait de Lettres de mon jardin
Editions du Chêne




LE JARDINIER PHILOSOPHE
à Eugène B.
L'état de jardinier conduit-il à devenir philosophe, ou bien faut-il être philosophe pour embrasser l'état de jardinier ?
En un mot, la sagesse vient-elle à ceux qui bêchent et qui plantent ? C'est bien, me semble-t-il, ce qu'il vous était advenu lorsque je vous rendis visite dans votre jardin de Saint-Paul-de-Vence, au milieu des citronniers et des bigaradiers que vous aviez plantés, de votre carré de kiwis qui étaient encore une rareté.
Comme vous paraissiez heureux et serein au cœur de ce jardin florissant ! Ce que la vie au jardin enseigne, c'est d'abord la patience. Il y a loin, de la graine au fruit ! Savoir attendre est une des vertus de la maturité, lorsque la fougue de la première jeunesse a déversé son flot impétueux.
Attendre vingt et un jours pour croquer les radis, c'est bien peu. Attendre quarante jours après la floraison des cerisiers pour cueillir les cerises, ce n'est pas trop. Mais attendre une année entière avant de savoir si la bouture a pris, si le scion est devenu un solide arbrisseau ! Ne parlons pas de plantes bisannuelles !
En second lieu, le bon jardinier a appris à envisager l'avenir avec optimisme. Espérer, toujours espérer ; des semis plus vigoureux, une plus belle floraison, une meilleure récolte.
Enfin, s'il arrive que cette dernière ne donne pas le fruit escompté, l'expérience lui a donné le courage de maîtriser sa déception, de donner à l'échec des proportions raisonnables, de mettre en équilibre ses craintes et ses espoirs.
Croyez bien que je vous sais ces trois précieuses qualités.
Marthe Seguin-Fontes
Extrait de Lettres de mon jardin
Editions du Chêne





"L'amour, ce n'est pas faire des choses extraordinaires, héroïques;
mais de faire des choses ordinaires avec tendresse."
Jean Vanier

envoyé par Aurélie


Le verger

Simone, allons au verger
Avec un panier d'osier.
Nous dirons à nos pommiers,
En entrant dans le verger :
Voici la saison des pommes.
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Les pommiers sont plein de guêpes,
Car les pommes sont très mûres :
Il se fait un grand murmure
Autour du vieux doux-aux-vêpes.
Les pommiers sont pleins de pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Nous cueillerons le calville,
Le pigeonnet et la reinette,
Et aussi des pommes à cidre
Dont la chair est un peu doucette.
Voici la saison des pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Tu auras l'odeur des pommes
Sur ta robe et sur tes mains,
Et tes cheveux seront pleins
Du parfum doux de l'automne.
Les pommiers sont pleins de pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Simone, tu seras mon verger
Et mon pommier de doux-aux-vêpes ;
Simone, écarte les guêpes
De ton coeur et de mon verger.
Voici la saison des guêpes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Remy de Gourmont

envoyé par Denise 



envoyé par Tilia




LES POMMES
À Hélène P.

Après avoir récolté mes pommes, je me suis amusée à les dessiner dans leur panier. Ce sont des pommes naturelles, pas toujours bien rondes, ni de grosseur
égale, ni également mûres. Des pommes sincères en somme. Ni des pommes de peintre, ni des pommes de marchands fruitiers qui jouent si bien le jeu des apparences et ne sont là que pour être vues et pour être achetées.
Chez ces dernières, tu vois, l'esthétique a pris le pas sur tout le reste. Leur grosseur exceptionnelle et calibrée, leur forme tellement sphérique qu'elle relève plutôt de la géométrie que de la nature, leur beauté vernie, rouge ou verte, tout est là pour tenter les mille et une Eve des supermarchés.
Mais leur goût, qu'en restera-t-il lorsqu'elles les auront croquées ? Pommes de cellulose, pommes de papier, ersatz de pommes, pommes de vitrine. Je crains,
hélas, que ne se soit réduit à bien peu le nombre de ceux qui ont en mémoire le souvenir des bonnes pommes acidulées-sucrées d'autrefois.
Sans me vanter, il me semble pourtant que celles de mon jardin, toutes chétives qu'elles soient, ont gardé un reste de saveur du paradis perdu.

Marthe Séguin-Fontes


Le cosmos est en fête!
Pommes à la ronde
Comme planètes osant chair....
(plats nets aux enchères)
C'est pas de la tarte!

Claire Fo


20 août 2014

le potager...


de mon voisin...

La rue
s'est emplie de tomates
midi,
été,
la lumière
se coupe
en deux
moitiés
de tomate,
dans les rues 
le jus
coule.
En décembre
la tomate
se déchaine,
envahit
les cuisines,
s'introduit dans les repas
s'assied
calmement
sur les buffets,
parmi les verres,
les beurriers,
les salières bleues.
Elle a
une lumière propre,
une majesté bénigne.
Nous devons, par malheur,
l'assassiner :
le couteau 
plonge 
 dans sa pulpe vivante,
c'est un rouge 
viscère
 un soleil
frais,
profond,
inépuisable,
elle emplit les salades
 du Chili,
elle se marie allégrement
avec le claire oignon
et pour fêter ça


on laisse 
tomber l'huile,
fille
essentielle de l'olivier,
sur ses hémisphères entrouverts, 
le poivre
ajoute
son encens
le sel son magnétisme :
ce sont les noces
du jour
le persil
plante
ses banderoles
les patates
bouillent vigoureusement,
le rôti
frappe
de son arôme
à la porte
c'est le moment,
allons !
Et sur 
la table,
à la ceinture
de l'été,
la tomate,
astre de terre
étoile
répétée
et féconde
nous montre 
ses circonvolutions,
ses canaux,
l'insigne plénitude
et l'abondance
sans noyau,
sans cuirasse,
sans écailles ni arêtes,
nous livre
le régal
de sa chaleur fougueuse
et la totalité de sa fraîcheur. 
Pablo Neruda
envoyé par Colo




envoyé par Odile


Les tuteurs tutoient les tomates
A l'assaut de l'été
la géographie s'en mêle quand
Les œillets d'Inde montent la garde
pour éloigner insectes et mildiou.
Mais voici que pointent leurs attraits
les noires de Crimée et
les tomates roses de Berne
sans oublier les cornues des Andes.
Mais il y a aussi les intimes cœurs de bœuf
et celles qui vous ouvrent les portes du paradis de leurs grelots
Sur un chemin tracé de longue date par les Roma !
j'ai nommé les Saint-Pierre!
Quant au poème de Neruda, il nous fait saliver!

Maïté Aliénor




Nahuati, tomati,
Légume d'été aujourd'hui
Autrefois tu fus un beau fruit:
Pomme d'amour, pomme d'or
Pomodoro, pomidor.
Ajoutez un filet d'olive
Voilà le gourmet qui salive,
En souvenir de l'Italie,
Pizza ou tomate farcie,
Tu mérites bien une aubade,
Petit soleil rouge en salade,
Tomate cueillie aux rivages:
Xitomati, Jitomate, Tomato, tomata, tomaat, tomaquet
Un même nom pour maints voyages
Toi, la reine du potager!

Miss Yves



Quand la tomate en pleurs...

Très tôt, dans le matin emperlé de rosée
Je me rends au jardin et remplis mon panier
De ces bons végétaux qui croissent sans souci:
Tomates, céleri, courgettes et persil...

Ces légumes bien frais sont pour moi un poème.
J'admire leur beauté, leur plénitude, même
Et je les remercie d'être là, pour combler
Nos goûts, nos appétits toujours renouvelés.

Quand la tomate en pleurs verse larmes de sang
Mon estomac se serre, aussitôt, je ressens
Pour cette chair meurtrie une immense tendresse
Et je donne à sa peau une ultime caresse.

Mais il faut bien manger: ah, que la chair est bonne
De ce légume rond qui à nous s'abandonne
Sous un doux filet d'huile issu de l'olivier,
Relevée d'un peu d'ail qui va la parfumer.

Un brin de basilic va lui flatter le teint
La ciboulette, aussi, cueillie au frais matin
Apporte son piquant à la chair si sucrée
Qu'on croit, en la goûtant, savourer un baiser!
Michèle Corti
envoyé par Denise 

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