1 nov. 2014

" La voilà, la jolie vigne..."




"Toi qui pars, je voudrais mon ami
Que tu passes par l'Alsace
Tu verras s'il est beau mon pays
Plein de grâce et d'esprit"
[...]
(Carillon d'Alsace)
 






Octobre a blanchi la montagne
Mais de nouveau le jour est bleu
Sur la vigne, attisant le feu
Dont elle empourpre la campagne.
Jean Lebrau 

 "Sous le signe d'octobre" 1943
envoyé par Tilia


Manger du raisin
une grappe après l'autre
comme une grappe de mots
Mukai Kyorai 

envoyé par Miss Yves


La feuille d'automne
en rougit de grand plaisir
le vin sera bon
Miss Yves







Nous nous sommes couchés
sous l'arbre vénérable
et nous avons goûté
au raisin chaud et mûr
l'ambre des fruits avait
goût de soleil confit...
Marine D


...Mon livre est cette vigne, où, présent de l’automne,
La grappe d’or attend, pour couler dans la tonne,
Que le pressoir noueux crie enfin avec bruit...
Aloysius Bertrand

envoyé par Denise


Sous le chêne tutélaire
Embrasser du regard
La campagne dans la lumière
Les rangs de vigne comme un boulevard
Menant au village blotti sagement
Dans un vallon silencieux
Où il fait bon vivre simplement
A l’abri du passage, à l’abri des curieux.

Maïté Aliénor


27 oct. 2014

automne...




Une feuille rousse
une feuille jaune
s'enlacent pour danser
une valse à trois temps
une valse d'octobre
Je suivrai leur cadence
adoptant leur tempo
tu voudras toi aussi
m'étreindre un instant...


Au beau milieu des feuilles rousses
Une belle blonde prend le soleil...
Elle se pavane et se trémousse
Hum...dans le plus simple appareil...
Montrant sa jolie peau dorée
Et ses jolies dents affûtées...
Dans une dernière tentative
Avant l'arrivée du givre...
Du coup, les autres, un peu gênées,
Commencent à se recroqueviller...
Dissimulant, un peu craintives...
Leur splendide robe de cuivre...
De peur que dans la lumière dansante
Celle-ci ne devienne transparente...

La Licorne


lumière automnale
une belle feuille de platane
se dore au soleil

Tilia


Feuille d'automne
Bijou vermeil
Qui tourbillonne
Dans le soleil,
Flambe l'automne
Pourpres et ors
Qui vermillonnent
Tel un trésor.
Charlotte Serre Patachon (1914-2000)

envoyé par Tilia





Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
envoyé par Miss Yves


Toi aussi Mona-dorée
Tu temps es allée
En terre retrouver
Tes amours très-passés....

Un dernier éclat
Puis tu tant vas...
Emoi je reste las
Faisant signe de croix....

Claire Fo


Toutes emmêlées mais pas fripées
croustillantes à souhait
elles dans leur chatoyante langueur
réchauffent les corps avant les brumes
et les coeurs en prévention d'hiver...

Saravati


Au fil de fifi
Il y a un marché d’automne
A effeuiller délicieusement
Quelques sursauts de lumière
Et les feuilles font étalage
de leurs parures façonnées.
Elles naviguent à même le sol
Tandis qu’en ombre chinoise
s’invite la fine girafe
tandis que glisse un vieux gréement.
Automne prenez-y garde
le spectacle est fragile
le spectacle est craquant
Les belles ne vivent
Qu’en l’absence du vent !

Maïté Aliénor


"Le fer est le fer
Et n'a que la rouille
Pour le dire"

Daniel Lefèvre, Rencontres - 2003


24 oct. 2014

petite fleur...






"On me demande souvent quelle est la technique la plus efficace pour améliorer sa vie. 
Il est un peu embarrassant d'avouer, après des années de recherches et d'expérimentations, 
que la meilleure réponse est : soyez juste un plus gentils"
Aldoux Huxley



Un peu de rose
Dans un grand champ
C'est peu de chose
Et pourtant...
La fleur éclose
Eclaire un temps
Mon coeur morose
Qui attend...
Tout se repose
Et se détend
Une joie sans cause
Se répand...

La Licorne





Petite fleur

J'ai caché
Mieux que partout ailleurs
Au jardin de mon coeur
Une petite fleur

Cette fleur
Plus jolie qu'un bouquet
Elle garde en secret
Tous mes rêves d'enfant
L'amour de mes parents
Et tous ces clairs matins
Faits d'heureux souvenirs lointains...

Fernand Bonifay Mario Bua 
envoyé par Denise


Petite...grandit-ose
Géant-vie de mauve!
Comme la gentille-Anne
Sois ma courte-tisane

Claire Fo


« Jette, si tu m'en crois, ces ramures de buis
Et ces feuilles de chou, mais laisse sur tes fruits
S'entre-croiser la mauve et les pieds d'alouette
Qu'un liseron retient dans son fil de clochettes. »
Cécile Sauvage - La Corbeille

envoyé par Tilia



Quand vous n'avez plus d'espoir, regardez l'horizon.
Et admirer cette fleur qui pousse,
elle ne devrait pas être là mais elle a tout fait pour y parvenir.
Donc reprenez espoir comme cette fleur et allez de l'avant.

Simone


Si quelqu'un dit du mal de toi, ne te prends pas la tête.
Les guêpes piquent toujours les fleurs les plus belles.

Simone


21 oct. 2014

être dans les nuages...


Avec mon petit compact Canon Ixus, j'ai réussi à l'attraper :-)




Une ombre tout là-haut dans le ciel
Libre d'aller où ses envies l'appellent
Musarde en rêvant d'une échappée nouvelle...
 La Licorne



Petite mouche des nuages majuscules
Petit homme tête d’épingle
En trompe-l’œil
Moi le géant sur terre qui te regarde
Je te cache du bout du doigt
A contre-jour tu voles
Quand je ne peux que rêver !

Maïté Aliénor


L'avion, au fond du ciel clair,
Se promène dans les étoiles,
Tout comme les barques à voile
Vont sur la mer.

C'est un moulin des anciens âges
Qui soudain a quitté le sol
Et qui, par dessus les villages
A pris son vol.

 Lucie Delarue-Mardrus - L'avion
envoyé par Tilia 



envoyé par Tilia


La belle échappée ...pour l'échapper belle....

"Un peu plus haut, un peu plus loin
Je veux aller encore plus loin
Peut-être bien qu'un peu plus haut,
Je trouverai d'autres chemins"

Ginette Reno
envoyé par Claire Fo 



Le désir du vol est une idée qui nous vient de nos ancêtres, lesquels, aux temps préhistoriques, 
dans leurs épuisants voyages au travers des terres sans traces,
 regardaient avec envie les oiseaux planer librement à travers l'azur, 
à pleine vitesse, au-dessus de tout obstacle, sur la route infinie du ciel.     
Wilbur Wright

                                                      

Défiant les vagues des nuages
vole une petite embarcation
tel un oiseau hors de sa cage
fend l'espace ce poucet de l'aviation  

Amichel


" On ne peut empêcher les oiseaux noirs de voler au-dessus de nos têtes , mais on peut les empêcher d' y faire leur nid . "
Proverbe chinois

envoyé par Mathilde


"L'espace de l'esprit, là où il peut ouvrir ses ailes, c'est le silence."
Antoine de Saint-Exupéry  

envoyé par Martine


28 sept. 2014

se poser...



pour faire une pause...


De fleurs en ailes
de gouttes en antennes,
de robe blanche en pétales bleus
tout n'est qu'effleurement, caresse butinée
et fin duvet sur fond de fragilité.

Maïté Aliénor


Il est venu boire
aux perles d'eau de la fleur
le blanc papillon
 
Tilia 


Pour l'hysope bleue
Seul Esope
Saurait nous conter
Les amours ailées
D'une fleur en bleu cotillon
Et d'un papillon
Qui l'effleure
Avec émotion

Miss Yves


Le bonheur est comme un papillon : il vole sans jamais regarder en arrière
Robert Lalonde

envoyé par Denise


un papillon aux ailes d'ange
aspire le nectar de l'hisope
belle vision qui change
des buveurs de chope

Amichel


Il a replié ses blanches misaines
Et le voici tout à l’aubaine
D’une bleutée toute sucrée
Qui lui fait auberge sacrée :
Célébration,
Sans concession,
De la vie qui lui fut donnée,
Soyeuse, bien amidonnée,
Paradoxale, non sans peine,
Et vibrante jusqu’aux antennes ! 

Amezeg


Battement d'ailes
zéphir de papillon
Symphonie en bleu

Marine Zoup


« Papillon, ce billet doux plié cherche une adresse de fleur. »
Jules Renard  

envoyé par Simone


Flirt azuréen
La belle Ysolde et le vif Gédéon,
Ce sont l'Hysope et son blanc papillon.
Noces de papier, de papier crépon
De papier de soie, de papier japon.

Elle est très fleur bleue, Ysolde
Il est virginal, Gédéon !
Il virevolte dans l'azur,
Perles de rosée,
Rosir de plaisir
Jusqu'à se pâmer

Fraîche tarlatane
Parade et pavane
Pour l'Hysope et son compagnon
Vive les noces de chiffon!

Miss Yves


Bouquet rempli de larmes
Celui de la mariée...
Le volage époux papillonne ailleurs...
C'est le bouquet!

Claire Fo

Posé sur la mauve
Butine effleure en volée
L'hysope caressée

Den


20 sept. 2014

danser...



La lumière du jour qui vient
danse au matin
Les étoiles dans la nuit
dansent aussi
les rires des aubépines en fête
dansent avec la vive alouette
les feuilles d'or qui frissonnent
dansent avec le vent d'automne
l'amour qui n'est que douceur
danse dans les cœurs
une poésie sans paroles
danse avec un corps qui s'envole

Amichel 


Dans la lumière du couchant, les fées de l'été
Expriment leur joie en dansant sur le rivage.
Pour parfaire fort à propos cette belle image,
Les vaguelettes dansent elles aussi avec gaîté.

Tilia


« Danses avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume ? »
Friedrich Nietzsche 

envoyé par Simone





Dans l'or du soir
deux naïades endiablées
dansent la sardane

Marine Zoup


"Dansez, sinon nous sommes perdus." 
 Pina Baush


"Une danse est un poème." 

Denis Diderot

envoyé par Amichel 


Que faisiez-vous au temps chaud ?
Vous m'en-chante-titilliez par vos photos!
Que là-bond-danse soit avec vous!

Claire Fo


16 sept. 2014

la petite maison..



sur le rocher...




Au dessus du toit
Des petits nuages roses
mêlés de bleu
- la mer roucoulera longtemps
mais nous serons ailleurs


 

13 sept. 2014

le coucher du roi soleil...



Quand le soleil se couche sur la mer
lève toi homme de peu d'envie
levons-nous et admirons
cette terre, cet horizon,
cette immensité si belle
jusqu'à quand ?
Admire et fais silence
et tais ton chagrin
tes peurs, tes regrets
tout ce qui te tourmentes
regarde intensément
ce que l'au delà nous offre
encore
et encore
réfléchis à ce monde
qui a besoin de nos soins
pour demeurer
intact
et que nos enfants aient la chance
de contempler un tel enchantement...

Mais quand le jour sur les vagues tremblantes
S'en va mourir ; quand, souriant encor,
Le vieux soleil glace de pourpre et d'or
Le vert changeant des mers étincelantes,
Dans des lointains fuyants et veloutés,
En enfonçant ma pensée et ma vue,
J'aime à créer des mondes enchantés
Baignés des eaux d'une mer inconnue.
L'ardent désir, des obstacles vainqueur,
Trouve, embellit des rives bocagères,
Des lieux de paix, des îles de bonheur,
Où, transporté par les douces chimères,
Je m'abandonne aux songes de mon coeur.
François-René de Chateaubriand 





Tel un œil flamboyant au-dessus de la mer,
Sous le voile de l'impérieuse Nuit s'abaissant,
Le roi Soleil ferme peu à peu sa paupière
Et plonge dans l'eau profonde du rêve naissant.


Les sourires, c’est de l’énergie renouvelable,
si t’as pas de pensées ensoleillées, tu vis dans le noir.
Simone 



Le cyclope ardent
Au front brûlant
Va trouver repos
Au fond des eaux....

N'oublie pas au petit matin
Cher super héros...REVIENS!!!
Claire Fo



"Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil." 

 Arthur Rimbaud
envoyé par Amichel 



Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux !

Victor Hugo, Les Feuilles d'automne

envoyé par Miss Yves


Lumière de l’immensité,
Tu m’enseignes l’humilité.
Ta majesté sans fard
Se donne sans égard
Au pesant de la bourse
Quand s’achève ta course,
Diurne et passagère,
Sur ce morceau de Terre
Où je gagne misère.
Puissé-je, ainsi comblé
De tes ors et tes pourpres,
Ne jamais oublier
Que la richesse vraie
Nous vient d’une lumière
À chacun partagée.
Amezeg


10 sept. 2014

Fjällbacka






Dans l'archipel de Fjällbacka
les couleurs sont des eureka
qui enivrent comme la wodka
Trois cent toits rouges
groupés autour du clocher
et du port de pêche
les barques en attente
malaxent l'eau du port

 


Le visage d'Ingrid
lèvres ourlées et sereines
offrande aux passants


8 sept. 2014

roches...




Du chaos surgis
grains de sable et grain de peau
Oh le bruit des vagues
 Miss Yves


" Quand les vagues frappent les rochers ce sont toujours les moules qui trinquent ..."
La lucidité de José Saramago

envoyé par Mathilde


Rochers vermeils
Pierres de soleil
Caressées par l'écume
D'une mer bleu-lagune
Voici l' heure enchantée
De l'éternel été...

La Licorne






Jolies rondeurs généreuses
des rochers caressés
par les vents et les flots !

Naline


Dans l’œil bleu de la pierre d’ocre rouge
Plonge le regard éternel de mes jeunes printemps.
La mer, à moi se donne sans compter,
Je me perds et me trouve sur le rivage de l’été,
Miroir, gentil miroir d’eau claire,
Dis-moi si je suis vraiment celle
Que cette image dans la pierre
Semble fugitivement refléter...
Amezeg

6 sept. 2014

précieuse...



Le temps comme suspendu aux doux rayons de soleil ajoutant du miel à la chevelure.
Les pensées suivent le caillou dessinant en creux en relief et en grains de sable
Tandis que les ombres se penchent sur la beauté de l’instant .
Petit caillou, grande pierre, siège la jeunesse, l’adolescence capable de dessiner l’avenir dans les reflets d’un caillou de rencontre
.


Mais dites...
Elle médite
Au sable lié
Le temps c'est "cool"
Comme je lent-vie....

Claire Fo


Sur la plage abandonnée
Coquillage et crustacés
Qui l'eût cru déplorent la perte de l'été
Qui depuis s'en est allé
Jean-Max Rivière 1962

envoyé par Tilia


Dormante.
Toi ma dormeuse mon ombreuse ma rêveuse
Ma gisante aux pieds nus sur le sable mouillé
Toi ma songeuse mon heureuse ma nageuse
Ma lointaine aux yeux clos mon sommeillant œillet

Distraite comme nuage et fraîche comme la pluie
Trompeuse comme l’eau légère comme vent
Toi ma berceuse mon souci mon jour ma nuit
Toi que j’attends toi qui te perds et me surprends

La vague en chuchotant glisse dans ton sommeil
Te flaire et vient lécher tes jambes étonnées
Ton corps abandonné respire le soleil
Couleur de tes cheveux ruisselants et dénoués

Mon oublieuse ma paresseuse ma dormeuse
Toi qui me trompes avec le vent avec la mer
Avec le sable et le matin ma capricieuse
Ma brûlante aux bras frais mon étoile légère

Je t’attends je t’attends je guette ton retour
Et le premier regard où je vois émerger
Eurydice aux pieds nus à la clarté du jour
Dans cette enfant qui dort sur la plage allongée.

Claude Roy, Clair comme le jour, « Dormante » (1943)

envoyé par Miss Yves


3 sept. 2014

accoster......



Les bateaux accostés là conversent.
ils évoquent leurs lointains voyages
Depuis la Suède jusqu'en Perse
ils en ont longé des paysages !


Offrande

Au creux d’un coquillage
Que vienne l’heure claire
Je cueillerai la mer
Et je te l’offrirai.
Y dansera le ciel
Que vienne l’heure belle.
Y dansera le ciel
Et un vol d’hirondelle
Et un bout de nuage
Confondant les images
En l’aurore nouvelle
Dans un reflet moiré
Dans un peu de marée
Dans un rien de mirage
Au fond d’un coquillage.
Et te les offrirai.
Esther Granek

envoyé par Denise


Tant qu’on est sur un bateau, la vie est simple et sans accroc.
Les gens ne peuvent pas vous téléphoner
et l’on ne court pas le risque d’accepter
des rendez-vous auxquels on n’a nulle envie d’aller,
ou de se laisser entraîner dans des escapades qui n’offrent aucun attrait.
Louis Bromfield

envoyé par Simone


2 sept. 2014

Mathias, Jesper et les autres...



Le singe imite l'homme. C'est pour cela qu'on dit qu'il fait des grimaces
Emile Pontich


31 août 2014

au bord de l'eau...


Grâce à ma fille  je vous emmène pour quelques temps en Suède...


Sous le ciel neigeux
se fardent les maisonnettes
Reflets bleu turquoise

Un vermillon vif
pour parer l'hiver si blanc
Maison de poupée

Devant le fjord vert
elles se tiennent par la main
apprêtées de rouge

Miss Yves


28 août 2014

tenir bon la rampe...




Escale liée à la rampe...
Est-ce qu'aller par là rend peureux ?
Escalier et rampe : heureux !


La pente est raide
tu m'as pris par la main
aurais-je la force ?

Marine Zoup


Devant un escalier...Au départ on a les marches dans la tête.
A la fin on les a dans les jambes
Anonyme 
proposé par Miss Yves


"Celui qui rampe ne tombe jamais."
Stoyan Mikhailovsk
" L' humour est au mal de vivre ce que la rampe est à l' escalier ..."
Grégoire Lacroix

L'escalier, il n'y fallait pas songer: ça se monte encore ces choses-là, 
 mais à la descente, il y aurait de quoi se rompre cent fois les jambes.
Alphonse Daudet
envoyé par Denise 




L'escalier qui va à la cave, on le descend toujours. (...) L'escalier qui monte à la chambre, on le monte et on le descend. (...) Enfin, l'escalier du grenier plus raide, plus fruste, on le monte toujours. Il a le signe de l'ascension vers la plus tranquille solitude. Quand je retourne rêver dans les greniers d'antan, je ne redescends jamais. 
La poétique de l'espace
Gaston Bachelard


Quand je monte, je monte, je monte, je monte chez toi
J'ai le cœur qui saute, qui saute, qui saute de joie
Et dans le petit escalier
Qui n'en finit pas de monter
Oh j'aime, j'aime, j'aime, j'aime venir chez toi
Même, même, même si c'est haut chez toi
Aussi ne t'étonne pas
Si j'ai le cœur qui bat
Quand je monte, je monte, je monte, je monte chez toi
Gerard Darmon

envoyé par Claire Fo 


"Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier" 
 Georges Clémenceau 
envoyé par Odile



23 août 2014

le verger...



de mon voisin...


LE PEINTRE JARDINIER
À tous les peintres,
Vous, les artistes, vous qui pensez faire des tableaux pour la postérité, êtes persuadés que l'état de peintre se situe très au-dessus de celui du jardinier, courbé vers la terre. Vous composez votre modèle. Vous groupez sur un torchon froissé deux ou trois pommes, un pot vernissé ou une bouteille de vin. Puis vous étalez la couleur sur la toile et vous vous efforcez de représenter le sujet avec toute l'efficacité de votre talent. Ensuite vous donnez une dernière couche de vernis. Enfin, vous l'entourez d'un cadre pour le mettre en valeur. Votre "Nature morte" est achevée.
Il n'y a pas de quoi regarder de haut celui qui travaille sur la nature vivante. Votre toile, fixée à jamais, restera ce qu'elle est. Pendant ce temps, les soins attentifs du jardinier feront éclore les fleurs et s'arrondir les fruits. Ses outils ne sont ni la brosse, ni le couteau à palette, mais la bêche, l'arrosoir, le sécateur.
Lui aussi compose un tableau. La différence est que ce tableau n'est jamais figé. Il change au cours de la saison, imperceptiblement de jour en jour, les tiges s'allongent, les feuilles s'élargissent, les racines s'enfoncent. D'instant en instant, il se modifie et le jardin de l'automne n'est plus du tout celui du printemps.
Prenons l'exemple des pommes. Elles passent du bourgeon à la fleur, de la fleur au fruit, du vert au rouge, jusqu'à la cueillette. "C'est exact, me direz-vous, mais ces pommes seront mangées, il n'en restera rien !"
Eh bien, justement ! Le jardinier en acceptant qu'elles ne soient pas éternelles, ajoute à ses qualités de créateur, celles de la modestie et de l'effacement.
Marthe Seguin-Fontes
Extrait de Lettres de mon jardin
Editions du Chêne




LE JARDINIER PHILOSOPHE
à Eugène B.
L'état de jardinier conduit-il à devenir philosophe, ou bien faut-il être philosophe pour embrasser l'état de jardinier ?
En un mot, la sagesse vient-elle à ceux qui bêchent et qui plantent ? C'est bien, me semble-t-il, ce qu'il vous était advenu lorsque je vous rendis visite dans votre jardin de Saint-Paul-de-Vence, au milieu des citronniers et des bigaradiers que vous aviez plantés, de votre carré de kiwis qui étaient encore une rareté.
Comme vous paraissiez heureux et serein au cœur de ce jardin florissant ! Ce que la vie au jardin enseigne, c'est d'abord la patience. Il y a loin, de la graine au fruit ! Savoir attendre est une des vertus de la maturité, lorsque la fougue de la première jeunesse a déversé son flot impétueux.
Attendre vingt et un jours pour croquer les radis, c'est bien peu. Attendre quarante jours après la floraison des cerisiers pour cueillir les cerises, ce n'est pas trop. Mais attendre une année entière avant de savoir si la bouture a pris, si le scion est devenu un solide arbrisseau ! Ne parlons pas de plantes bisannuelles !
En second lieu, le bon jardinier a appris à envisager l'avenir avec optimisme. Espérer, toujours espérer ; des semis plus vigoureux, une plus belle floraison, une meilleure récolte.
Enfin, s'il arrive que cette dernière ne donne pas le fruit escompté, l'expérience lui a donné le courage de maîtriser sa déception, de donner à l'échec des proportions raisonnables, de mettre en équilibre ses craintes et ses espoirs.
Croyez bien que je vous sais ces trois précieuses qualités.
Marthe Seguin-Fontes
Extrait de Lettres de mon jardin
Editions du Chêne





"L'amour, ce n'est pas faire des choses extraordinaires, héroïques;
mais de faire des choses ordinaires avec tendresse."
Jean Vanier

envoyé par Aurélie


Le verger

Simone, allons au verger
Avec un panier d'osier.
Nous dirons à nos pommiers,
En entrant dans le verger :
Voici la saison des pommes.
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Les pommiers sont plein de guêpes,
Car les pommes sont très mûres :
Il se fait un grand murmure
Autour du vieux doux-aux-vêpes.
Les pommiers sont pleins de pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Nous cueillerons le calville,
Le pigeonnet et la reinette,
Et aussi des pommes à cidre
Dont la chair est un peu doucette.
Voici la saison des pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Tu auras l'odeur des pommes
Sur ta robe et sur tes mains,
Et tes cheveux seront pleins
Du parfum doux de l'automne.
Les pommiers sont pleins de pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.

Simone, tu seras mon verger
Et mon pommier de doux-aux-vêpes ;
Simone, écarte les guêpes
De ton coeur et de mon verger.
Voici la saison des guêpes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Remy de Gourmont

envoyé par Denise 



envoyé par Tilia




LES POMMES
À Hélène P.

Après avoir récolté mes pommes, je me suis amusée à les dessiner dans leur panier. Ce sont des pommes naturelles, pas toujours bien rondes, ni de grosseur
égale, ni également mûres. Des pommes sincères en somme. Ni des pommes de peintre, ni des pommes de marchands fruitiers qui jouent si bien le jeu des apparences et ne sont là que pour être vues et pour être achetées.
Chez ces dernières, tu vois, l'esthétique a pris le pas sur tout le reste. Leur grosseur exceptionnelle et calibrée, leur forme tellement sphérique qu'elle relève plutôt de la géométrie que de la nature, leur beauté vernie, rouge ou verte, tout est là pour tenter les mille et une Eve des supermarchés.
Mais leur goût, qu'en restera-t-il lorsqu'elles les auront croquées ? Pommes de cellulose, pommes de papier, ersatz de pommes, pommes de vitrine. Je crains,
hélas, que ne se soit réduit à bien peu le nombre de ceux qui ont en mémoire le souvenir des bonnes pommes acidulées-sucrées d'autrefois.
Sans me vanter, il me semble pourtant que celles de mon jardin, toutes chétives qu'elles soient, ont gardé un reste de saveur du paradis perdu.

Marthe Séguin-Fontes


Le cosmos est en fête!
Pommes à la ronde
Comme planètes osant chair....
(plats nets aux enchères)
C'est pas de la tarte!

Claire Fo


20 août 2014

le potager...


de mon voisin...

La rue
s'est emplie de tomates
midi,
été,
la lumière
se coupe
en deux
moitiés
de tomate,
dans les rues 
le jus
coule.
En décembre
la tomate
se déchaine,
envahit
les cuisines,
s'introduit dans les repas
s'assied
calmement
sur les buffets,
parmi les verres,
les beurriers,
les salières bleues.
Elle a
une lumière propre,
une majesté bénigne.
Nous devons, par malheur,
l'assassiner :
le couteau 
plonge 
 dans sa pulpe vivante,
c'est un rouge 
viscère
 un soleil
frais,
profond,
inépuisable,
elle emplit les salades
 du Chili,
elle se marie allégrement
avec le claire oignon
et pour fêter ça


on laisse 
tomber l'huile,
fille
essentielle de l'olivier,
sur ses hémisphères entrouverts, 
le poivre
ajoute
son encens
le sel son magnétisme :
ce sont les noces
du jour
le persil
plante
ses banderoles
les patates
bouillent vigoureusement,
le rôti
frappe
de son arôme
à la porte
c'est le moment,
allons !
Et sur 
la table,
à la ceinture
de l'été,
la tomate,
astre de terre
étoile
répétée
et féconde
nous montre 
ses circonvolutions,
ses canaux,
l'insigne plénitude
et l'abondance
sans noyau,
sans cuirasse,
sans écailles ni arêtes,
nous livre
le régal
de sa chaleur fougueuse
et la totalité de sa fraîcheur. 
Pablo Neruda
envoyé par Colo




envoyé par Odile


Les tuteurs tutoient les tomates
A l'assaut de l'été
la géographie s'en mêle quand
Les œillets d'Inde montent la garde
pour éloigner insectes et mildiou.
Mais voici que pointent leurs attraits
les noires de Crimée et
les tomates roses de Berne
sans oublier les cornues des Andes.
Mais il y a aussi les intimes cœurs de bœuf
et celles qui vous ouvrent les portes du paradis de leurs grelots
Sur un chemin tracé de longue date par les Roma !
j'ai nommé les Saint-Pierre!
Quant au poème de Neruda, il nous fait saliver!

Maïté Aliénor




Nahuati, tomati,
Légume d'été aujourd'hui
Autrefois tu fus un beau fruit:
Pomme d'amour, pomme d'or
Pomodoro, pomidor.
Ajoutez un filet d'olive
Voilà le gourmet qui salive,
En souvenir de l'Italie,
Pizza ou tomate farcie,
Tu mérites bien une aubade,
Petit soleil rouge en salade,
Tomate cueillie aux rivages:
Xitomati, Jitomate, Tomato, tomata, tomaat, tomaquet
Un même nom pour maints voyages
Toi, la reine du potager!

Miss Yves



Quand la tomate en pleurs...

Très tôt, dans le matin emperlé de rosée
Je me rends au jardin et remplis mon panier
De ces bons végétaux qui croissent sans souci:
Tomates, céleri, courgettes et persil...

Ces légumes bien frais sont pour moi un poème.
J'admire leur beauté, leur plénitude, même
Et je les remercie d'être là, pour combler
Nos goûts, nos appétits toujours renouvelés.

Quand la tomate en pleurs verse larmes de sang
Mon estomac se serre, aussitôt, je ressens
Pour cette chair meurtrie une immense tendresse
Et je donne à sa peau une ultime caresse.

Mais il faut bien manger: ah, que la chair est bonne
De ce légume rond qui à nous s'abandonne
Sous un doux filet d'huile issu de l'olivier,
Relevée d'un peu d'ail qui va la parfumer.

Un brin de basilic va lui flatter le teint
La ciboulette, aussi, cueillie au frais matin
Apporte son piquant à la chair si sucrée
Qu'on croit, en la goûtant, savourer un baiser!
Michèle Corti
envoyé par Denise 

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