23 mai 2019

dormir ensemble...



Sous le regard apaisant du marchand de sommeil
Deux corps se fondent dans la nuit




"Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, minuit, midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble..."
Louis Aragon 



18 mai 2019

regards...




"Ouvre l'oeil et regarde, tu verras ton visage dans tous les visages.
Tends l'oreille et écoute, tu entendras ta voix dans toutes les voix"
Khalil Gibran
Le sable et l'écume




Ouvre ton œil curieux
Vers le gospel des anges
Redis toi les beaux contes
Les fables oubliées
Que chantent les sirènes
Que sifflent les oiseaux
Le choeur des voix célestes
Fais briller les regards
Dis nous la belle histoire
On y croira, peut-être....

Marine Dussarrat





Ouvrir l'oeil
Sourire de toutes ses dents
Caresser du regard
Goûter à pleine bouche
Le sourire aux lèvres
L'oeil aux aguets
Respire à pleine peau
Ne dis pas merci du bout des lèvres
Illumine les murs
Miss Yves


"L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn."
Victor Hugo
envoyée par Cergie 




“L’âme peut parler avec les yeux, et embrasser avec le regard.”


 “Un regard est, dans tout pays, un langage.” 
 George Herbert 1593-1633 
envoyée par Suzanne


28 avr. 2019

vies sauvages...












Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renard.
Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre.
Le Petit Prince
Saint-Exupéry

 

22 avr. 2019

Soif...



" L'amour : une source qui a soif "
Marie Noël


Dans ce monde qui se dessèche si nous ne voulons pas mourir de soif,
il nous faudra devenir source
Christiane Singer 




Dans le silence

Sables immenses
Lentes nuits d’étoiles
Au profond de l’obscurité
Le désert s’entrouvre
Sable chaud sous ma joue
Retentit la mélodie du silence
J’écoute…

L’aube est encore loin
Elle colorera le ciel
Violente et rouge sang
Et comme un voile
Nous enveloppera
Enroulés, embrassés,
Le cœur étreint…

Garder, garder, garder
Cette magie unique
Le corps transpercé
Sans glaive ni épée
L’âme transmuée
Dans la musique de la nuit
Dans le silence…


11 avr. 2019

Pétroglyphes



Pétroglyphes est un mot qui a son origine étymologique en grec. Concrètement, il signifie"gravure sur roche" et se compose de deux parties distinctes :-Le nom "petra", , qui signifie "pierre". "Glyphos", qui peut être traduit par "gravé". Le pétroglyphe est la gravure qui, en préhistoire, s'est développée sur les pierres. Les êtres humains primitifs, de cette façon, frappèrent les roches et les bombardèrent pour laisser certaine marques. Pour développer un pétroglyphe, la personne a travaillé sur la surface de la roche, en la soulevant graduellement selon le dessin en question. Pour cela, il peut couper le matériau, par abrasion, ou le gratter. Grâce aux pétroglyphes, les hommes préhistoriques ont pu communiquer et laisser des traces sur les pierres, cette technique est donc considérée comme un lointain précédent de l'écriture. Les pétroglyphes font partie de ce qu'on appelle l'art rupestre."





 
"Apprend à écrire tes blessures dans le sable
et à graver tes joies dans la pierre"
Lao-Tseu 
 
 

7 avr. 2019

paysages...



"Il n'y a pas de plus grande émotion que d'entrer dans le désert" 
J;M.G Le Clézio 
Gens des nuages





 « Ils étaient nés du désert, aucun autre chemin ne pouvait les conduire. Ils ne disaient rien. Ils ne voulaient rien. 
Le vent passait sur eux, à travers eux, comme s'il n'y avait personne sur les dunes. »
J M Le Clézio
"Désert"











2 avr. 2019

désert...



Le désert est beau, ne ment pas, il est propre
T. Monod





Désert froid désert chaud
Désert sec désert d’eau
Désert blanc désert rouge
Désert où rien ne bouge
Hargne du soleil
Désert de pierres
Montagne de sable où l’esprit s’enlise
Désert de silence désert des ténèbres
Désert des sentiments désert de l’âme
Désert néant désert inquiétant
Austère désert du dedans
Désert qui interroge
Désert à bout de souffle
Désert vibrant désert brûlant
Désert fascinant
Pas de limites à la lumière
Le désert n’a ni lieu ni temps
Les noirs nuages viennent du cœur
Ceux qui croyaient aux horizons trébuchent
Désert tombeaux des oublis
Au-delà du désert il ne reste que toi





«Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c’est qu’il cache un puits quelque part.»
Antoine de Saint-Exupéry

Si tu chantes la beauté, même dans la solitude du désert, tu trouveras une oreille attentive
Khalil Gibran 

envoyé par Marine Dussarrat 
 



Le marchand de sable ne fait pas fortune dans le désert.
Alexandre Vialatte
envoyé par Tilia 


Le désert est comme "l'hiver [qui] fait le travail des grands maîtres : il simplifie". 
Christian Bobin 
envoyé par Cergie


"Mais à vivre dans le désert, on apprend à recevoir du même cœur le dénuement et la profusion. 
L’éternité du monde est fugitive, la fleur d’un seul jour justifie à certains instants toute l’histoire des hommes."
Albert Camus - Noces

envoyé par Marie-Paule 


27 mars 2019

portes et fenêtres...



"Nos rêves sont des portes ouvertes sur l'infini"
Wana Cori




des portes fermées dont le bois redevient arbre verdissant
des fenêtres grillagées dont les animaux cherchent à s'échapper
je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui y ont vécu espéré...rêvé ! 




Quand une porte vers le bonheur se ferme, une autre s’ouvre ;
mais parfois nous regardons si longtemps celle qui est fermée que nous ne voyons pas celle qui vient de s’ouvrir à nous.
 Helen Keller  1880 - 1968 





Quand le vent de la liberté souffle, les fenêtres s'emportent, les portes battent, les volets claquent, la vie éclate. On respire.




"Les yeux sont les fenêtres de l'âme"
G Rodenbach




FENÊTRES

Fenêtres
      Alignées
         Obsession
Fenêtres
      Non-alignées
         Désir d’évasion…

   Fenêtres à cloche-pied
   Fenêtres
   A chaque palier
   Fenêtres
   Aux yeux levés
   Fenêtres
   De tous côtés
   Fenêtres
   Sans soleil
   Fenêtres
   Au réveil
   Fenêtres
   Tôt éteintes
   Fenêtres
   En demi-teintes
   Fenêtres
   Aux volets clos
   Fenêtres
   Aux cils pâlots
   Fenêtres
   Je vous dessine
   Fenêtres
   De bonnes mines
   Fenêtres
   A l’œil malin
   Mal disposées
Dans le matin

   Fenêtres
   Au rire gai
   Chassé-croisé
   En escalier
   De paradis
   Que je franchis
   Où je bondis
   Regard léger
  
   Fenêtres
   Pour refuser
   D’en étouffer
   Fenêtres
   Redessinées
   Éclaboussées
   Éparpillées

   Fenêtres
   Dépareillées
   Fenêtres
   Pour m’éclairer…
   Fenêtres
   Pour s’envoler.

© marine Dussarrat



18 mars 2019

le voyageur...


"Un voyage de mille lieues a commencé par un pas."
Proverbe chinois


"...Aucune ascension
Aucun sommet
Ne dominent l’instant
Où s’octroyant forme
La vie te prêta vie
Les versants du monde
Et les ressources du jour..."
Andrée Chédid

envoyé par Marie-Paule 


 "Marcher, marcher, le chemin se construit en marchant "
Machado.
envoyé par Colo



 "Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux...elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine."
 Alexandra David-Néel 
envoyé par Tilia 



27 janv. 2019

"nuage..."


Un nuage m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
son contour dans le vent.
 

Une ombre m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
le poids d’un autre corps.
 

Une bouffée d’images m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
l’irréligion du rêve.
 

Une absence m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
mon image dans le temps.
 

Et moi je visite la vie.
Je lui laisserai en m’en allant
la grâce de ces restes.

 Roberto Juarroz 





 - Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!

Baudelaire
 Petits poèmes en prose, I (1869)


 "Je crois qu'on ne peut perdre son temps qu'en pensant à le gagner. 
 Quand je regarde filer les nuages ou que je fais des bêtises, qui pour moi n'en sont pas, 
je ne perds pas mon temps, car je le vois passer."
F. Sagan


Champ de blancs moutons
pour flirter avec l'azur
un peu d'or se glisse

Miss Yves 




Un matin le ciel décide d'être tout bleu.
Il demande à son acolyte d'envoyer
un petit coup de vent pour chasser tous les nuages.
Le lendemain, plus de nuages, sauf un, tout petit,
qui est resté dans un coin.
Le ciel décide d'envoyer
un vent un peu plus fort.
Le petit nuage est toujours là.
Alors, il envoie tour à tour tous les vents, l'Alizé,
le Mistral, la Tramontane, le Sirocco... etc...etc...
Rien à faire.
Le ciel s'énerve, il déclenche une énorme tornade,
Mais le petit nuage est toujours là.
Le ciel va le voir et lui demande :
« Qu'est-ce-que tu fais là ? »
Le petit nuage ne répond pas.
Alors, le ciel, très en colère, lui demande :
« Mais nom d'une pipe, parle :
pourquoi restes-tu planté là ?
Qu'est-ce que tu veux, à la fin ? »
Alors, le petit nuage lève les yeux vers lui
et tout timidement lui répond :
« Je voudrais une petite bise.... »  

La Licorne


HORIZON S’IRISANT

  Septembre en ciel d’argent
  Horizon s’irisant
  Pommes au pré s’empourprant

  Septembre.

  Les réveils lents et dans les cils un doux ramage
  Pépiements, feuilles, plumes, brises en émoi,
  Les jeux de l’eau pour trois nuages
  Que nul ne voit

  Septembre…

  Les feux du soir en avant froid
  Quelques chasseurs et des abois
  Un air de rire dans les bois
  Des pépites à chaque pas
  Et un goût de dernière fois.

  Septembre

marine D



 Naître
dans les
Nuages
n’être qu’un
Etre
d’
Eau
d’
Air
et de
Lumière
qui va où
le
Parfum
de la
Rose
des
Vents
embaume 


Amichel


Dans les grands prés du ciel d'azur
de petits nuages d'un blanc pur
deviennent tout roses d’excitation
en jouant à saute-mouton

Tilia




Ronces roses
trouées turquoise
dans les nuées agitées
masses froncées
de lumière bleu fumée
déchirure au mercure
...
Béatrice Fontanel

Éloge des nuages 

envoyé par Maïté L

 

10 janv. 2019

spirale...



"D'un regard épouser le cercle de nos vies comme un chemin vers plus grand que soi"
Sandra Dulier



Quand on s'enroule amoureusement la vie se déroule tendrement
Josette T



Sous la main de l'artisan le cœur de l'arbre s'enroule
 en boucles comme une chevelure d'ange, 
déroule les volutes mélodiques de son chant
 et danse en arabesques dans la lumière
Tilia


"Roule s'enroule ma vie à la tienne
Roule s'enroule ma chance à la mienne
Roule s'écoule tant de tendresse
Que je ne cesse de croire en toi...

Nana Mouskouri

envoyé par Marie-Paule 



Volutes et spirales
roule s'enroule le temps
enserrant nos vies
Marine Dussarrat



 Le regard suit la courbure de
La spirale de bois blond et fin
Posée au sol, bois contre bois
Tandis que son doigt s’immisce
entre courbe et contre-courbe,
l’artisan restaure en chantournant
le bois promis à une seconde vie.

Maïté Ladrat


31 déc. 2018

Tous mes voeux...


A vous tous,
De bonnes et de belles choses à vivre et à partager !

Joyeuses fêtes, dixit Fifi
Unique plat, recette unique:
Légumes coupés en julienne
Irisés sous l'effet du flash
Étuvons poireaux, carottes et cardons
Navets, dans un léger bouillon
Noix de muscade? Un soupçon!
Émerveillons-nous : dégustons .



Dans la maison de Fifi
Une potée de légumes
Nacrée de bonnes intentions
Embaume le début de l’année.
Après les intox, la détox
Et pic et pic et colegram
Par ici la bonne odeur
Des carottes, poireaux
Navets et tutti quanti.
Une originale valse des saveurs
Après avoir bien profité de l’odeur et
Une fois la cuisson terminée
A table tous et toutes
Histoire de bien continuer l’Année :
Bon pied, bon œil et bon palais
Bon sang, il suffisait d’y penser !

Maïté Ladrat


Le Cygne et le Cuisinier

Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
Commensal du jardin, l’autre, de la maison.
Des fossés du Château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
Tantôt courir sur l’onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le Cuisinier, ayant trop bu d’un coup,
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou,
Il allait l’égorger, puis le mettre en potage.
L’oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le Cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu’il s’était mépris.
« Quoi ? Je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe !
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s’en sert si bien! »

Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien.

Jean de LA FONTAINE, FABLES


4 déc. 2018

"Pourquoi dit-on d'une feuille qu'elle est morte..."




Feuille morte
Pourquoi dit-on d'une feuille qu'elle est
morte alors qu'à l'automne, elle vole au
secours des artistes en frémissant comme
une muse colorée par le vent ?
Entre ses nervures et ses vols dentelés,
ne devine-t-on point des lumières qui ont
mordu l'encolure des saisons pour franchir
au galop les zébrures des orages et le pont
suspendu des arcs-en-ciel ?
Même chiffonnée sous les pas des 
promeneurs, ne chuchote-t-elle pas ses
souvenirs forestiers comme une vieille
fée qui disserte sur la vie odorante des humus ?
Vraiment, cette feuille n'a rien d'une morte ! 

Jean-Marie Rohé

Visages Filigranes 
Editions du Tourneciel



clic pour agrandir



Tombent, tombent les feuilles rousses,
J'entends la pluie sur la mousse.

Tombent, tombent les feuilles molles,
J'entends le vent qui s'envole.

Tombent, tombent les feuilles d'or,
J'entends l'été qui s'endort.
Tombent, tombent les feuilles mortes,
J'entends l'hiver à ma porte.

Pernette CHAPONNIÈRE

envoyé par Marie-Paule



 Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid
Sans souci d'heure ni d'endroit
Ma pensée est un perce-neige.
Si son terrain est bien étroit
La feuille morte le protège,
Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid.

Charles Cros 
"École buissonnière"



Tes petits pas
D'automne
Caressent la feuille




Car chaque fois, les feuilles mortes
Te rappellent à mon souvenir...
La Chanson de Prévert


25 nov. 2018

rencontres automnales...



Trois feuilles d'or
Au bord des vignes
Sous la coupe de l'automne
Soudain la vie s'éclaire
La nostalgie s'apaise
Les chagrins ne collent plus
A nos pensées, à nos semelles
Quelque chose du soleil
Est don et bonheur
Entre les pages d'un livre
On peut les conserver
Entre les paupières
Tout un monde irisé...

J'irai sur la colline
Renifler un nouveau monde

Marine Dussarrat 
 


le promeneur...


le village...


Plaisir des aubes de l'automne,
Où, bondissant d'élans naïfs,
Le coeur est comme un buisson vif
Dont toutes les feuilles frissonnent !

Anna de Noailles 
"Les saisons et l'amour"
 




27 oct. 2018

l'automne enfin...



 Une feuille rousse
une feuille jaune
s'enlacent pour danser
une valse à trois temps
une valse d'octobre
Je suivrai leur cadence
adoptant leur tempo
tu voudras toi aussi
m'étreindre un instant...
Marine Dussarrat


Enfin l'automne nous donne les heures où les arbres abandonnent leurs habits académiques
 pour nous inviter dans une chaconne aux couleurs de feu
Josette T





On voit tout le temps, en automne
Quelque chose qui vous étonne,
C'est une branche tout à coup,
Qui s'effeuille dans votre cou ;
C'est un petit arbre tout rouge,

Un, d'une autre couleur encor,
Et puis partout, ces feuilles d'or
Qui tombent sans que rien ne bouge.

Nous aimons bien cette saison,
Mais la nuit si tôt va descendre !
Retournons vite à la maison
Rôtir nos marrons dans la cendre.

 Lucie Delarue-Mardrus
envoyé par Tilia  




Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule.

Guillaume Apollinaire
Alcools
envoyé par Marie-Paule 



Lumière. Lumière.
Concert partition du vent,
Bruissement dans les feuilles
Aux couleurs chaudes.
Dans la froidure revenue
Un flamboiement.
Au bout des branches, des guirlandes,
Des lampions d’automne finissant.
Juste avant de nous offrir
La silhouette dépouillée
Des arbres livrés aux éléments.

Maïté L 


Hier, à Paris, l’automne s’est glissé sans bruit.
Il descendait la rue offerte à saint Michel
Et, sous les arbres qui dormaient dans la chaleur,
Il est venu vers moi.
M’en allant à pas lents j’approchais de la Seine.
Dans mon âme chantait le feu dans du bois mort
Et la chanson était étrange, pourpre, grave
Et parlait de ma mort.
L’automne m’a rejoint. Il a dit quelque chose
Et le Boulevard Saint-Michel a frissonné.
Tout le long du chemin des feuilles guillerettes
S’amusaient à danser.
Ce ne fut qu’un instant. L’été n’a pas bronché
Et l’automne en riant quittait déjà Paris.
Il est passé. Je suis seul à le savoir
Sous les arbres pesants.
Poème Andre Ady 
(1877-1919) poète hongrois
(Traduction d’Eugène Guillevic).


 À L'ENTERREMENT D'UNE FEUILLE MORTE

A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voila le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vous couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent a chanter
A chanter a tue-tête
La vrai chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là haut dans le ciel
La lune veille sur eux.

J. Prévert
envoyé par Miss Yves 



Feuilles dorées, feuilles marronnées, feuilles pourprées,
elles tombent, elle tombent, elles tombent !
en un tapis épais qui craque sous nos pieds
tels de gros biscuits secs,
et sous lequel se cachent chanterelles et petits cèpes.

Claude 


"Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été"
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913  

envoyé par Cergie


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