La fenêtre
Pour les autres, pour les passants
tu es simplement la fenêtre
Pour moi qui t'aime du dedans
tu es ma plus profonde fête
Celle qui accroît le regard
et limite chaque nuage
la gardienne du paysage
où je viens me perdre le soir
J'ai le monde sous mes paupières
mon front à ta vitre appuyé
et tu es glissante lisière
sur le bord de l'illimité
Reste ma soeur très patiente
fais-moi l'aumône d'un oiseau
redis-moi les paroles lentes
de cet horizon sans défaut.
Et posée entre ciel et terre
Sois ce chemin aérien
près duquel doucement je viens
apaiser ma faim de lumière
Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieil homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris
envoyé par Josette
Les fenêtres murmurent
Quand tombent en chevelure
Les pluies de la froidure
Jacques Brel
"Le visage de ceux qu'on n'aime pas encor
Apparaît quelquefois aux fenêtres des rêves,
Et va s'illuminant sur de pâles décors
Dans un argentement de lune qui se lève".
Les rêves de Anna de Bracovan,
Comtesse de Noailles
Envoyé par Den
FENÊTRES
Fenêtres
Alignées
Obsession
Fenêtres
Non-alignées
Désir d’évasion…
Fenêtres à cloche-pied
Fenêtres
A chaque palier
Fenêtres
Aux yeux levés
Fenêtres
De tous côtés
Fenêtres
Sans soleil
Fenêtres
Au réveil
Fenêtres
Tôt éteintes
Fenêtres
En demi-teintes
Fenêtres
Aux volets clos
Fenêtres
Aux cils pâlots
Fenêtres
Je vous dessine
Fenêtres
De bonnes mines
Fenêtres
A l’œil malin
Mal disposées
Dans le matin
Fenêtres
Au rire gai
Chassé-croisé
En escalier
De paradis
Que je franchis
Où je bondis
Regard léger
Fenêtres
Pour refuser
D’en étouffer
Fenêtres
Redessinées
Eclaboussées
Eparpillées
Fenêtres
Dépareillées
Fenêtres
Pour m’éclairer…
Fenêtres
Pour s’envoler.
© marine Dussarrat
Belle préparation de fêtes !
RépondreSupprimerEt Heureux Noël à vous tous qui passez par là !!
C'est magnifique! Cette fenêtre semble suspendue dans l'air, dans les bulles. Quelle ravissante photo et le poème l'accompagne à merveille.
RépondreSupprimerMerci pour tes voeux chère Fifi et à mon tour de te souhaiter un joyeux Noël avec les tiens. De jolies fêtes très douces.
Gros bisous ♥
Merveilleuse fenêtre sur les autres, vers soi aussi!
RépondreSupprimerLumières et chaleur. Excellentes fêtes Fifi!
Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
RépondreSupprimerPar delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieil homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris
La fenêtre a mis ses barreaux de fête pour la Noël!!
RépondreSupprimerDe belles fêtes à toi aussi Fifi!
😊 merci, à toi aussi!
RépondreSupprimerTa photo de fenêtre semble aérienne : magique, et les enfants qui patinent dans la nuit annoncent si joliment les fêtes de fin d'année!
Belle dècouverte que cette poétesse belge!
Oui on imagine très bien un oiseau derrière la fenêtre comme dans le poème.
RépondreSupprimerJoyeuses fêtes à toi et à ta famille. Place au bonheur du partage.
Belle découverte, cette ode à la sage fenêtre du logis. Je ne connaissais pas cette poétesse, ses paroles rafraîchissantes coulent de source.
RépondreSupprimerDans un genre plus mordant, j'aime aussi le long poème composé par Jacques Brel pour sa chanson Les fenêtres, dont l'extrait ci-dessous semble s'accorder avec les grosses gouttes mêlées de dodus flocons qui tombent devant les fenêtres toutes de bleu vêtues :
Les fenêtres murmurent
Quand tombent en chevelure
Les pluies de la froidure
Dans l'attente du bonhomme Hiver qui arrive à grands pas, je t'embrasse chaleureusement chère Fifi, en te souhaitant de belles et douces fêtes de Noël parmi les tiens.
Comme toujours tu sais trouver le texte qui sied à l'image ♥
SupprimerMerci pour le compliment, Fifi.
SupprimerDen aussi a une fameuse mémoire des textes, sa citation de la Comtesse de Noailles cadre bien avec le don de double vue de Claude !
Oui, je trouve bien jolis et touchantes ces coïncidences.
SupprimerJ'aime particulièrement cette première photo qui donne vraiment l'impression d'une fenêtre suspendue dans le temps et dans l'espace. C'est marrant, je suis en train de rédiger un petit texte pour mon prochain post et je parle justement d'une fenêtre derrière laquelle je contemplais enfant... Mais cela, c'est une autre histoire.
RépondreSupprimerQuant aux enfants qui patinent, cela me rappelle de doux souvenirs d'enfance lorsque je chaussais mes patins en compagnie de mon frère et que nous faisions des matchs de hockey avec ses amis. C'est un temps révolu mais qu'il est bon de se remettre en mémoire. Belle semaine fifi!
Une fenêtre emprisonnée de lumières de fêtes.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le poème et le texte de Baudelaire.
C'est un truc à me faire regarder une fenêtre d'une autre façon.
Cela me rappelle quelque chose qui reste toujours un mystère pour moi.
Quand, dans ma première vie, j'allais au Mans avec mon ex, je regardais toujours une fenêtre du dernier étage d'un immeuble sans savoir ce qu'était cet immeuble.
Comment te dire la suite....
C'était un foyer de jeunes travailleurs et une des pièces du dernier étage était occupée par un tout jeune ébéniste, CAP en poche, qui avait trouvé un job chez un fabricant de piano, si tu vois de qui je veux parler. Etrange, non !
Bises
J'aime cette poésie elle est magnifique, le texte de Baudelaire également.
RépondreSupprimerA notre fenêtre comme Georges Brassens qui voyait passer ses belles, chacun projette ses rêves, il faudra que je cherche un de mes textes qui parlait de fenêtre, dans les limbes de mon ordinateur !!! Mais là je vois le romantisme des fêtes de Noël, ses lumières, et c'est tout autre chose ! Les rêves aident à vivre alors ils sont très importants !
Gros bisous Fifi , très heureuses fêtes, schmout-schoumoutzees
"Le visage de ceux qu'on n'aime pas encor
RépondreSupprimerApparaît quelquefois aux fenêtres des rêves,
Et va s'illuminant sur de pâles décors
Dans un argentement de lune qui se lève".
Les rêves de Anna de Bracovan, Comtesse de Noailles
Merci Fifi... gros bisous à toi, et bon bout d'an.
Den
Un poème qui tombe à pic avec mon histoire. Merci !
RépondreSupprimerEst ce le hasard qui me faisait regarder toujours le haut de cet immeuble, un hasard qui se répétait à chaque fois, ou est-ce tout autre quelque chose, mystère !
Bises
Un mystère tout doux, Claude !
SupprimerBonjour , chers amis blogueurs, bonjour chère Fifi !
RépondreSupprimerDésolée de ne pas avoir publié depuis X temps tous vos /tes commentaires, dont je vous /te remercie vivement.
Leur mode de visibilité a changé, je m'étonnais de ne plus rien "recevoir", j'ai compris ce matin où les trouver, j'y répondrai progressivement .
Bonnes (préparations " ) de fêtes de fin d'année.
J'avais remarqué que les commentaires ne s'affichaient plus. Pas grave si tu les as retrouvés :-)
SupprimerDeux très belles images accompagnées de beaux textes et poésies qui illustrent bien le temps de Noel.
RépondreSupprimerBravo à toi.
FIFI BONSOIR elle est si douce ta fenêtre et que ce poème est beau*
RépondreSupprimerJe vois un oiseau si joyeux* il va surement apporté de l'espoir à toutes les personnes dans l'attente
je t'embrasse fort et joyeuses fêtes à toi FIFI et à toute ta famille
nuit bleue et or, dedans et dehors...
RépondreSupprimerContente que le commentaire s'affiche :-)
SupprimerBises pour un Joyeux Noël !
J'aime aussi regarder les fenêtres !
RépondreSupprimerDes mots que j'aime beaucoup, beaucoup !
RépondreSupprimerEt si joliment illustrés.
Douces fêtes :-)
j'espère que tu as passé une belle fête.........
RépondreSupprimeret au cas où....bonne année...
J'y ai repensé ce matin en revoyant ta fenêtre sur FB
RépondreSupprimerLes voici mes Fenêtres !
FENETRES
Fenêtres
Alignées
Obsession
Fenêtres
Non-alignées
Désir d’évasion…
Fenêtres à cloche-pied
Fenêtres
A chaque palier
Fenêtres
Aux yeux levés
Fenêtres
De tous côtés
Fenêtres
Sans soleil
Fenêtres
Au réveil
Fenêtres
Tôt éteintes
Fenêtres
En demi-teintes
Fenêtres
Aux volets clos
Fenêtres
Aux cils pâlots
Fenêtres
Je vous dessine
Fenêtres
De bonnes mines
Fenêtres
A l’œil malin
Mal disposées
Dans le matin
Fenêtres
Au rire gai
Chassé-croisé
En escalier
De paradis
Que je franchis
Où je bondis
Regard léger
Fenêtres
Pour refuser
D’en étouffer
Fenêtres
Redessinées
Eclaboussées
Eparpillées
Fenêtres
Dépareillées
Fenêtres
Pour m’éclairer…
Fenêtres
Pour s’envoler.
© marine Dussarrat
Merci pour tes fenêtres aux multiples couleurs, pour ta poésie toujours féconde et lumineuse !
RépondreSupprimerMerci à toi, très fort Fifi !
SupprimerMerci à Josette pour ce beau texte de Baudelaire et sa philosophie, Mine Derrien m'en avait écrit le début lorsque j'avais montré une fenêtre avec des rideaux...
RépondreSupprimerOn a l'impression que ces illuminations de Noël rebondissent et enflent sur les façades comme de petites fusées d'artifice, comme de petits rires en quelque sorte
J'imagine que tu as passé un heureux temps de Noël et que les fêtes ne sont pas encore terminées pour vous ! Profite en un maximum, j'avoue pour ma part être très contente de retrouver un peu de temps pour nous deux
SupprimerTrès bel envoi. Merci J'apprécie plus particulièrement tes poètes qui tu as si bien inspirés par le thème de la fenêtre. Au passage: j'ai aussi ouvert la fenêtre sur Le Chemin des Grands Jardins , fermée depuis de long mois avec le plaisir de t'associer à une dédicace accompagnant une création land art. Belle année à tous tes invités et à toi, chère Fifi.
RépondreSupprimerJe t'embrasse.
Roger
"Et posée entre ciel et terre / Sois ce chemin aérien / près duquel doucement je viens / apaiser ma faim de lumière" :
RépondreSupprimermerci, Fifi, pour ces beaux vers. Ceux d'AM Kegels que je reprends correspondent parfaitement à l'atmosphère hivernale, ce matin. La lumière est si belle sur les toits blancs, le givre, que je ne cesse de lever les yeux vers le ciel à la fenêtre.
Quel beau thème aussi que celui de la fenêtre, en poésie, en rêve, dans l'art en général.Ne serait-ce qu'une fenêtre sur cour nous fait rêver.
RépondreSupprimerLa fenêtre
"Pour les autres, pour les passants
tu es simplement la fenêtre
Pour moi qui t'aime du dedans
tu es ma plus profonde fête"
Rien qu'avec ces vers, tu me fais rêver!
Il fait bon chez toi...
Merci Maïté ! Je t'embrasse !
SupprimerSublime photo.
RépondreSupprimerMerci Olivier !
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