23 juin 2020

chemin...



"La paix qui émane du paysage te touche à ce point parce qu’elle éveille en toi un lieu similaire, un lieu qui l’accueille et la comprend, un lieu qui lui répond. Sa douceur, son harmonie secrète, sa grâce singulière, ne font que susciter d’intimes correspondances

 Si tu parviens à rejoindre ce lieu profond, à en situer le che­min – ce lieu caché, ce lieu qui n’en est plus un, qui donne forme plus qu’il ne contient -, où que tu ailles, quoi qu’il arrive, toujours cette paix sera là. Par quel miracle, par quelle mystérieuse alchimie, deman­des-tu? 

Regarde, regarde encore, contemple la paix en sa beauté, jusqu’à ce qu’elle se dessine en toi, s’y imprime, jusqu’à ce que tu comprennes qu’elle est la forme même de ton âme."
Philippe Mac Leod
Sens et beauté (Ad Solem, 2011)








SUR LES CHEMINS DE LA RÉSILIENCE

Il te faudra suivre la rivière
En sortant sans crainte de la forêt
Laisser les broussailles derrière toi
Retrouver le chant biblique de l'eau
Bordée sur ses berges sinueuses
De fleurs blanches et jaunes
Continuer ta quête sans relâche
Comprendre que le bonheur
C'est maintenant
Les sommets aux rousseurs intenses
Te font une ombre protectrice
Le babil des oiseaux t'accompagne
Le cri bref du vautour fauve
Résonne sous la voûte céleste
Avance sans te décourager
Un peu plus loin t'attends
Un grand portail de verre
Tu sauras comment l'ouvrir
Tu as la force en toi
Pour vaincre les obstacles
Il faut croire en tes ressources
Malgré tes faiblesses et tes doutes
Tes multiples interrogations
Chaque herbe, chaque rameau
Chaque grain de sable
Est le début d'un monde nouveau
Plus beau, plus rassurant
Où tu auras su trouver ta place
Qui est unique

Marine Dussarrat







"Le but n'est pas seulement le but,
Mais le chemin qui y conduit."
Lao-Tseu



"Il n'y a point de chemin vers le bonheur. Le bonheur c'est le chemin"
Lao-Tseu




"Dites leur que
Cha-cun sa route cha-cun son che-min
Cha-cun son rêve cha-cun son des-tin dites leur que
Cha-cun sa route cha-cun son che-min
Passe le mes-sage à ton voi-sin"

Tonton David

envoyé par Cergie





"Marcheur, ce sont les empreintes
qui font le chemin et rien d'autre;
Marcheur, il n'y a pas de chemin,
le chemin se crée en marchant.
Antonio Machado
envoyé par Tilia


9 juin 2020

gourmandise...















Nous dînâmes dans la cuisine de la grangère, les deux amies assises sur des bancs aux deux côtés de la longue table, et leur hôte entre elles deux sur une escabelle à trois pieds. Quel dîner ! quel souvenir plein de charmes ! Comment, pouvant à si peu de frais goûter des plaisirs si purs et si vrais, vouloir en rechercher d'autres ? Jamais souper des petites maisons de Paris n'approcha de ce repas, je ne dis pas seulement pour la gaieté, pour la douce joie, mais je dis pour la sensualité.

Après le dîner nous fîmes une économie : au lieu de prendre le café qui nous restait du déjeuner, nous le gardâmes pour le goûter avec de la crème et des gâteaux qu'elles avaient apportés ; et pour tenir notre appétit en haleine, nous allâmes dans le verger achever notre dessert avec des cerises. Je montai sur l'arbre, et je leur en jetais des bouquets dont elles me rendaient les noyaux à travers les branches. Une fois mademoiselle Galley, avançant son tablier et reculant la tête, se présentait si bien et je visai si juste, que je lui fis tomber un bouquet dans le sein ; et de rire. Je me disais en moi-même : Que mes lèvres ne sont- elles des cerises ! comme je les leur jetterais ainsi de bon cœur ! La journée se passa de cette sorte à folâtrer avec la plus grande liberté, et toujours avec la plus grande décence. Pas un seul mot équivoque, pas une seule plaisanterie hasardée : et cette décence nous ne nous l'imposions point du tout, elle venait toute seule, nous prenions le ton que nous donnaient nos cœurs. Enfin ma modestie (d'autres diront ma sottise) fut telle, que la plus grande privauté qui m'échappa fut de baiser une seule fois la main de mademoiselle Galley. Il est vrai que la circonstance donnait du prix à cette légère faveur. Nous étions seuls, je respirais avec embarras, elle avait les yeux baissés : ma bouche, au lieu de trouver des paroles, s'avisa de se coller sur sa main, qu'elle retira doucement après qu'elle fut baisée, en me regardant d'un air qui n'était point irrité. Je ne sais ce que j'aurais pu lui dire : son amie entra, et me parut laide en ce moment.

Enfin elles se souvinrent qu'il ne fallait pas attendre la nuit pour rentrer en ville. Il ne nous restait que le temps qu'il fallait pour y arriver de jour, et nous nous hâtâmes de partir en nous distribuant comme nous étions venus. Si j'avais osé, j'aurais transposé cet ordre ; car le regard de mademoiselle Galley m'avait vivement ému le cœur ; mais je n'osai rien dire, et ce n'était pas à elle de le proposer. En marchant nous disions que la journée avait tort de finir ; mais, loin de nous plaindre qu'elle eût été courte, nous trouvâmes que nous avions eu le secret de la faire longue par tous les amusements dont nous avions su la remplir.

Les Confessions - Jean-Jacques Rousseau - L'idylle aux cerises (extrait du livre quatrième)




 File:John Russell - Small Girl Presenting Cherries - WGA20545.jpg



5 juin 2020

seul...?




Seul, fragile et nu
parmi la foule acérée
des orges barbues,
gentil coquelicot
a peur d'être perforé
et tremble sans un mot.






Entre quatre murs
ou en pleine nature,
quand on est seul
on est bien seul.






La vraie solitude, c'est quand tu regardes une fleur merveilleuse et que tu ne peux pas dire : 
tu vois comme elle est belle.
Ça, c'est la vraie solitude. Ne pas pouvoir partager cette beauté avec quelqu'un.
Gino

  

 Chuchotis d'épis
dans un champ de blés
couchés, enivrés
sous le vent conquis

Coquelicot ravi
sur sa tige frêle
ses joues cramoisies
se la joue bien belle!

Claudie 


Un coquelicot vit
plaqué au cœur du vide
dans l'infini vert
Un grand trou béant
git en son centre

Marine Dussarrat


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