28 avr. 2014

"en roue libre"...




A vous attendre
j'ai amassé la mousse
ne roulant plus


La charrette à bœufs

Ces rout' à tas d' cailloux où des beaux ch'vaux d' calèches
S' rencontr' avec des ân', des perch'rons, des mulets,
Où pass' carriol', patach', tap'-culs, cabriolets
Att'lés d' bidets pansus quand c'est pas d' ross' ben sèches,

Pour moi, c'est des ch'mins d' vill', censément comm' des rues
Qui s'allong'raient sans fin et n'auraient pas d' pavés,
Et tout c' qui roul' dessus, crasseux comm' bien lavé,
De bruit, d' forme et d' couleur, m' blesse l'oreille et la vue.

Sur ces rubans d' terrain des berg', des p'tit' montagnes,
M'né par des maquignons, des laquais, des monsieurs,
Tout ça s' démèn', court, trott', craq' du r'sort et d' l'essieu,
Mais tout ça : rout', voitur', ch'vaux, gens, c'est pas campagne !

Dans l' sérieux d' nos vallons comparez donc l' passage
D' ceux ch'vaux vêtus d'harnais qu'un ch'ti fouet cingl' d'affronts
Avec nos bœufs tout nus qui n'ont que l' joug au front ?
Eux et moi que j' les mène on s' mêle au paysage !

Parlez-moi d' ma charrette entr' ses buissons d' verdure,
Montée — i' semblerait — sur deux meul' de moulin,
Couleur de terre et d'arbre, et dont l' gros moyeu s' plaint
Si douc'ment q' ça m'en berc', comme un chant d' la nature !


Viv' la voiture à bœufs qu'une aiguillad' conduit,
Dont l'herb', l'ornièr', la boue étouff', envas' le bruit,
Qui prend l' roulis câlin d' ses deux lent' bêt' camuses,

Et s'en va comm' l'eau calme et les bons nuag' s'en vont !
C'est l' vrai char de nos plain', d' nos marais, et d' nos fonds,
Tout comm' leur seul' musique est cell' des cornemuses.
Maurice Rollinat.  


Une roue antique
prise dans le lierre
à l'abandon
elle sent les foins coupés
les robes de cretonne

Marine Zoup

Prisonnière ! fini pour elle de partir en roue libre,
le lierre a posé des antivols sur ses rayons.
Un beau charron viendra-t-il un jour la délivrer ?

Tilia

Nos charretiers ont déserté
Les routes et chemins cahotants
Nous les avons craints, parfois admirés
Quand nous étions enfants.
Entre voix de stentor et jurons acharnés
Souvent armés d’un fouet
Ils étaient maîtres et ça se savait.
Je me souviens de Daniel le charretier
De sa face allumée, toute rubiconde
Et de ses bœufs qui avançaient
Jamais assez vite, l’âme vagabonde.
Ils avaient pour nom Martin et Chouan
Affichaient la démarche placide
Qui accusait le poids des ans
Malgré leur robe splendide.
Ne restent éparpillées dans la nature

Que des roues brodées par des guirlandes de lierre
Comme celle de Fifi, témoins d’une aventure
D’un passé révolu, dernières dépositaires

Maïté/Aliénor

Roule roule
sur le chemin
c'est la carriole
qui ne passera plus demain...

Enitram

Réinventer l'art...ou.....

Comme l'horloge arrêtée
Témoin d'un dur passé
En connaître un rayon...
La vie est tourbillon!
Pouvoir se reposer
Dans tes bras,,,, enlacée
Un temps pour semer
Un temps pour s'aimer....

Claire Fo


« La roue qui tourne ne rouille pas."


 "Par bonheur la roue a été inventée avant la voiture ; 
le bruit du trafic aurait été insupportable. » 
H. P. Martz 
envoyé par Simone


Sur la roue,
De la rouille...
Sur la roue
Qu'il enserre,
Sorti du lit de l'hiver,
Il erre, le lierre,
Il lie l'hier.
Et la roue relie
Pissenlits et pistils,
Pistons et rivets.
Sur la roue renaît

Le lys, le lilas...
Demain, c'est hier.

Miss Yves



La roue tourne
un jour il arrive
qu'elle s'arrête
ronces lierres
l'enchevêtrent
ainsi la vie
est temps qui roule
amassant mousse
un jour aussi
il arrive
que les herbes folles
aussi l’enchevêtrent 

Amichel


22 avr. 2014

s'envoler...



Oser s'envoler
Comme bulles de savon
l'azur est à nous


Dites-moi m'sieur, faites que je sois un oiseau
Avec des ailes pour m'envoler là haut
Un bel oiseau planant avec des plumes
Des pattes et même un bec
Dans la couleur et la douceur d'un arc-en-ciel
Oh oh, dites m'sieur, faites que je sois un oiseau
Pour voir le monde pas plus gros qu'un pruneau
Pour m'endormir sur un nuage
Entendre le soleil au passage
Dire qu'il n'a jamais vu un aussi bel oiseau
Dites m'sieur, faites que je sois un oiseau

Simone



J'ai volé un petit nuage
Pour me promener

Je flotte sur les villages
D'un monde abandonné

Vous pouvez vous mettre en chasse
Vous ne m'attraperez pas,

Mais d'en haut je tends mes nasses !
Vient partager mon repas

De gouttes et d'étincelles,
Viens partager mon repos,

Je plonge et je te soulève
Jusqu'à mon nid dans le ciel,

Le soleil est sur nos lèvres
Un gâteau de miel :


Écoute comme je chante
Vois naître dans l'air

Les agiles couleurs changeantes
Qui frémissent sur la mer.

Marie-Jeanne DURRY

envoyé par Denise






Sous les nuages ils voguent
Sans penser à demain
Toujours sur les chemins
Ensemble ils batifolent
Fugitifs en goguette
Plumitifs d’escampette
Ce sont de grands oiseaux
Épris de liberté

Marine D




Un peu plus haut, un peu plus loin
Je veux aller un peu plus loin
Je veux voir comment c'est, là-haut
Garde mon bras et tiens ma main

C'est beau! C'est beau!
Si tu voyais le monde au fond, là-bas
C'est beau! C'est beau!
La mer plus petite que soi

Paroles de la chanson Un peu plus loin
Ginette Reno

envoyé par Claire Fo


20 avr. 2014

Joyeuses Pâques



La beauté a puissance de résurrection.
Il suffit de voir et d'entendre.
C'est par distraction que nous n'entrons
pas au paradis de notre vivant,
uniquement par distraction
Christian Bobin
L'homme-joie




Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaietés d'eaux vives dans les roches,
Où le cœur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

Albert Samain 

envoyé par Tilia



Le fleuriste * a un jardin dans un faubourg, il y court au lever du soleil et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la Solitaire ; il ouvre de grands yeux, il frotte ses mains, il se baisse, il la voit de plus près, il ne l’a jamais vue aussi belle, il a le coeur épanoui de joie ; il la quitte pour l’Orientale, de là il va à la Veuve, il passe au Drap d’or, de celle-ci à l’Agathe, d’où il revient ensuite à la Solitaire, où il se fixe, où il se lasse, où il s’assit, où il oublie de dîner ; aussi est-elle nuancée, bordée huilée, à pièces emportées **; elle a un beau vase ou un beau calice ; il la contemple, il l’admire ; Dieu et la nature sont en tout cela ce qu’il n’admire point, il ne va pas plus loin que l’oignon de sa tulipe, qu’il ne livrerait pas pour mille écus, et qu’il donnera pour rien quand les tulipes seront négligées et que les oeillets auront prévalu. Cet homme raisonnable, qui a une âme, qui a un culte et une religion, revient chez soi fatigué, affamé, mais fort content de sa journée : il a vu des tulipes.
(...)
La Bruyère, Les Caractères, De la mode


tulipes: corolles en cloches inversées
pour de joyeuses fêtes de pâques
les autres sont au clocher  



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