"La beauté n'est que l'ombre annonçant la lumière."
Alain Gagnon
envoyé par Denise
C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière.
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac.
C'est dans l'ombre que les coeurs causent,
et l'on voit beaucoup mieux les yeux
quand on voit un peu moins les choses...
Paul Géraldy, Toi et Moi
Assis dans l'ombre d'un rocher,
J'aperçus l'ombre d'un cocher,
qui, tenant l'ombre d'une brosse,
Nettoyait l'ombre d'un carrosse.
Les Frères Perrault, L'Enéide travestie
envoyé par Claude
Fleurs de pierres
sur mur de lumière
inspire la prière...
Gravures éphémères,
Calligraphie céleste...
Écrire l'amour de la vie.
Claire Fo
Toute la diversité, tout le charme, toute la beauté de la vie se compose d'ombre et lumière.
Leo N. Tolstoi
envoyé par Béa
Tu dessines Lumière
Un trèfle à quatre feuilles
Et moi, je reste à l'ombre ?
Véronica
Un rêve
Il était nuit. Ce furent d'abord, – ainsi j'ai vu, ainsi
je raconte, – une abbaye aux murailles lézardées par la lune, – une
forêt percée de sentiers tortueux, – et le Morimont grouillant de capes
et de chapeaux.
Ce furent ensuite, – ainsi j'ai entendu, ainsi
je raconte, – le glas funèbre d'une cloche auquel répondaient les
sanglots funèbres d'une cellule, – des cris plaintifs et des rires
féroces dont frissonnait chaque feuille le long d'une ramée, et les
prières bourdonnantes des pénitents noirs qui accompagnaient un criminel
au supplice.
Ce furent enfin, – ainsi s'acheva le rêve, ainsi
je raconte, – un moine qui expirait, couché dans la cendre des
agonisants, – une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un
chêne, – et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la
roue.
Dom Augustin, le prieur défunt, aura, en habit de
cordelier, les honneurs de la chapelle ardente ; et Marguerite, que son
amant a tuée, sera ensevelie dans sa blanche robe d'innocence, entre
quatre cierges de cire.
Mais moi, la barre du bourreau
s'était, au premier coup, brisée comme un verre, les torches des
pénitents noirs s'étaient éteintes sous les torrents de pluie, la foule
s'était écoulée avec les ruisseaux débordés et rapides, – et je
poursuivais d'autres songes vers le réveil.
Aloysius BERTRAND (1807-1841)
Gaspard de la nuit (Posthume, 1842)