Mon amie Lili est photographe. Elle est amoureuse d'un lieu qu'elle fréquente en toutes saisons:le Plan d'eau de Michelbach.Elle a bien voulu me prêter ses images pour vous les montrer. Mon billet précédent vous montre un autre point de vue du même plan d'eau.
Il a neigé
Il a neigé dans l’aube rose, Si doucement neigé, Que le chaton noir croit rêver. C’est à peine s’il ose Marcher.
Il a neigé dans l’aube rose, Si doucement neigé, Que les choses Semblent avoir changé.
Et le chaton noir n’ose S’aventurer dans le verger, Se sentant soudain étranger A cette blancheur où se posent, Comme pour le narguer, Des moineaux effrontés.
Maurice Carême
Automne givré méli-mélo blanc et roux Y a plus de saisons
Rouges feuilles mortes qui revivent dans l'écrin de satin blanc pur
Des cristaux de neige écrins de joaillerie pour les feuilles d'or Miss Yves
Il a neigé sur nos chagrins Sur la feuille de l'érable Sur la fontaine gelée Il a neigé sur nos rêves Quand le sommeil est bousculé Quand le cœur se resserre Comme l'oiseau qui se cache Dans le buisson effeuillé...
Il a neigé dans le jardin La nature sereine Se moque bien de nos attentes Et du frisson de nos espoirs Marine D
Il est au début de l’automne Un temps trop court d’enchantement Que nos jours de cristal jalonnent Et dont les soirs sont rayonnants.
Où passait la serpe vaillante, Le grand vide de la saison, Et l’araignée a, patiente, Tissé son fil sur le sillon.
Bien que l’hiver soit loin, morose, L’air se vide, I’oiseau se tait ; Sur la plaine qui se repose, Le ciel répand sa pureté. Théodore TUTCHEV envoyé par Denise
Au petit matin Éblouie, figée Par la couleur d'orée Véronica
Au petit matin Dans la courbe des eaux Pas un souffle. S’en va sans bruit Le train double Des buissons Vers l’horizon Tandis que le salue Le fin feuillage Des arbrisseaux Dans l’aurore A peine rosissante. Maïté Aliénor
Chemin de terre Entre les vignes La pluie dessine Deux fines rivières Qui s'en vont vers Une colline Bientôt l'hiver Nous fera signe... La Licorne
L'automne
De boue le chemin est devenu. Les arbres encore vivement vêtus. La pluie récente parfume l’air. Un million de feuilles se couchent par terre. A la descente de la brume, le bois secret s’allume. L’enchantement est divin, le temps n’a plus de fin. Errer dans le bois, voler du passé, ramasser du thym gentiment faire du thé. Rarement le silence reste dans ce ruisseau fascinant. Caresser tout le savoir dans les bras de maintenant. Chloe Douglas,
Chemin gadouilleux dans l'herbe il vaut mieux marcher pour ne pas glisser Tilia Suivre son chemin Humide et tout tracé Nez en l'air, Bottes aux pieds Christine
Chemin de terre de boue Se faufile entre les vignes Pour aller on ne sait où Si tu veux tu me fais signe Den
"On a tous un p'tit côté canard Aussitôt que l'on voit une mare Non seulement on ne l'évite pas Mais on y va tout droit patauger dans la joie
La gadoue la gadoue la gadoue lé C'est jamais que de la terre et de l'eau La gadoue la gadoue la gadoue lé ça fait shplof ça fait flock c'est trop beau" envoyé par Odile
En hiver la terre pleure ; Le soleil froid, pâle et doux, Vient tard, et part de bonne heure, Ennuyé du rendez-vous.
Leurs idylles sont moroses. - Soleil ! aimons ! - Essayons. O terre, où donc sont tes roses ? - Astre, où donc sont tes rayons ?
Il prend un prétexte, grêle, Vent, nuage noir ou blanc, Et dit : - C'est la nuit, ma belle ! - Et la fait en s'en allant ;
Comme un amant qui retire Chaque jour son coeur du noeud, Et, ne sachant plus que dire, S'en va le plus tôt qu'il peut.
"Quand j'étais malade, mon père faisait du feu dans ma chambre. Il
apportait un très grand soin à dresser les bûches sur le petit bois, à
glisser entre les chenets la poignée de copeaux. Manquer un feu eût été
une insigne sottise. Je n'imaginais pas que mon père pût avoir d'égal
dans cette fonction qu'il ne déléguait jamais à personne. En fait, je ne
crois pas avoir allumé un feu avant l'âge de dix-huit ans. C'est
seulement quand je vécus dans la solitude que je fus le maître de ma
cheminée. Mais l'art de tisonner que j'avais appris de mon père m'est
resté comme une vanité. J'aimerais mieux, je crois, manquer une leçon de
philosophie que manquer mon feu du matin."
[Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, Paris : Gallimard, 1949, p. 25]
"Aux
dents de la crémaillère pendait le chaudron noir. La marmite sur trois
pieds s'avançait dans la cendre chaude. Soufflant à grosses joues dans
le tuyau d'acier, ma grand-mère rallumait les flammes endormies. Tout
cuisait à la fois : les pommes de terre pour les cochons, les pommes de
terre plus fines pour la famille. Pour moi, un œuf frais cuisait sous la
cendre. Le feu ne se mesure pas au sablier : l'œuf était cuit quand une
goutte d'eau, souvent une goutte de salive, s'évaporait sur la
coquille. Je fus bien surpris quand je lus dernièrement que Denis Papin
surveillait sa marmite en employant le procédé de ma grand-mère. Avant
l'œuf, j'étais condamné à la panade. Un jour, enfant coléreux et pressé,
je jetai à pleine louchée ma soupe aux dents de la crémaillère : "
mange cramaille, mange cramaille ! ". Mais les jours de ma gentillesse,
on apportait le gaufrier. Il écrasait de son rectangle le feu d'épines,
rouge comme le dard des glaïeuls. Et déjà la gaufre était dans mon
tablier, plus chaude aux doigts qu'aux lèvres. Alors oui, je mangeais du
feu, je mangeais son or, son odeur et jusqu'à son pétillement tandis
que la gaufre brûlante craquait sous mes dents. Et c'est toujours ainsi,
par une sorte de plaisir de luxe, comme dessert, que le feu prouve son
humanité. Il ne se borne pas à cuire, il croustille. Il dore la galette.
Il matérialise la fête des hommes. Aussi haut qu'on puisse remonter, la
valeur gastronomique prime la valeur alimentaire et c'est dans la joie
et non pas dans la peine que l'homme a trouvé son esprit. La conquête du
superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête
du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création
du besoin."
[Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, Paris : Gallimard, 1949, pp. 37-38]
Dans l'âtre flamboyant le feu siffle et détone, Et le vieux bois gémit d'une voix monotone. Il dit qu'il était né pour vivre dans l'air pur, Pour se nourrir de terre et s'abreuver d'azur, Pour grandir lentement et pousser chaque année Plus haut, toujours plus haut, sa tête couronnée, Pour parfumer avril de ses grappes de fleurs, Pour abriter les nids et les oiseaux siffleurs, Pour jeter dans le vent mille chansons joyeuses, Pour vêtir tour à tour ses robes merveilleuses, Son manteau de printemps de fins bourgeons couvert, Et la pourpre en automne, et l'hermine en hiver. Il dit que l'homme est dur, avare et sans entrailles, D'avoir à coups de hache et par d'âpres entailles Tué l'arbre ; car l'arbre est un être vivant.
Jean Richepin, La plainte du bois
Le poème ne s'arrête pas là, après avoir justifié son "crime" l'auteur termine par
"Et toi qui regrettais le grand ciel et l'air pur, Ô vieux bois, tu deviens un morceau de l'azur.".
La danse et la chanson du feu extrait de L'Amour Sorcier de Carlos Saura et dansé par les extraordinaires Antonio Gades et Cristina Hoyos envoyée par Colo
"Sans doute le feu réchauffe et réconforte. Mais on ne prend bien conscience de ce réconfort que dans une assez longue contemplation; on ne reçoit le bien-être du feu que si l'on met les coudes aux genoux et la tête dans les mains. Cette attitude vient de loin. L'enfant près du feu la prend naturellement."
J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge
J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge. Toute petite, en noir, dans le grand fauteuil rouge, Tranquille auprès du feu, ma vieille mère est là ; Elle songe sans doute au mal qui m'exila Loin d'elle, l'autre hiver, mais sans trop d'épouvante, Car je suis sage et reste au logis, quand il vente. Et puis, se souvenant qu'en octobre la nuit Peut fraîchir, vivement et sans faire de bruit, Elle met une bûche au foyer plein de flammes. Ma mère, sois bénie entre toutes les femmes. François Coppée envoyé par Denise
Monsieur... m'avait dit: "Fais du feu" Alors je fis feu! Il devint "feu" monsieur...
Autrefois, flamboyant Je le vois descendre Tas de cendres Me voilà larmoyant!
J'ai tant cheminer Fini la cheminée! J'ai froid...effroi Sans chaleur, c'est la châle heure.... Claire Fo
« Si l'on n'est pas brûlé par le feu, on est noirci par la fumée. »
La flamme peut détruire. Maîtrisée, elle illumine. Christian Jacq envoyé par Simone
Dans la cheminée un grand feu de bois m'endort à demi me berce et m'enchante mon cœur se libère des peurs qui le hantent les flammes crépitent les bûches rougeoient
Leurs étincelles sont des étoiles filantes des fleurs éphémères qui dansent devant moi éveillant mon esprit aux veillées d'autrefois aux contes de neige délicieuses épouvantes
Je me souviens de l'enfant écoutant ces histoires ces légendes d'antan évoquant pour mémoire la nuit froide des loups sous la lune blafarde
On est bien près de l'âtre dehors rode la peur quand le vent mord qu'aboie le chien de garde comme on aime avoir peur dans sa douce chaleur Amichel
Voici la mère l'oie Qui fait régner la loi Elle avance à grands pas Il faut punir ce chat L'indécent se promène Et,le gazon malmène!!! Qu'il court à sa litière Il faut sauver la terre! Inutile de l'arroser... Elle a déjà la rosée!
Au coeur de la nature Palpite le divin Au choeur de la chapelle Un chant au milieu des champs: Ne tuons pas la beauté du monde.... Claire Fo
Eglise ou maquette posée là dans sa candeur au coeur du pré vert Miss Yves
"la vie est là simple et tranquille" un clocher élancé qui pointe vers le ciel "toujours bleu au dessus des nuages " des arbres et un champs encore vert le cœur écoute avec recueillement le silence des anges Amichel
...Si tu entres dans l'église Va, mais regarde doucement Sous la vieille voûte grise Ce petit nid innocent... Victor Hugo envoyé par Denise
Je sais une église au fond d'un hameau Dont le fin clocher se mire dans l'eau Dans l'eau pure d'une rivière. Et souvent, lassé, quand tombe la nuit, J'y viens à pas lents bien loin de tous bruits Faire une prière. C. Fallot envoyé par Tilia