"C’est venu ce matin…
Sans tes mots, sans ta voix, ton rire époustouflant
Avancer dans la vie deviendrait éreintant
La solitude, le deuil et bien sûr le printemps
Ont fait jaillir tes mots merveilleux, résistants
Te lire ou t’écouter exalte le vivant.
Où puisais-tu cela dans un monde assommant ?
A la barbe des nuages
Au front des chênes géants
Dans la pâquerette fragile ou dans
Le coquelicot » fleurissant par surprise »
Tu faisais reculer la laideur menaçante
Tes livres à mes côtés et j’étais conquérante …
Je n’ai jamais osé t’écrire de ton vivant
J’ai appris qu’il fallait oser, absolument.
Gratitude infinie envers toi, cher Christian."
Chantal Bouley
"Le moins absurde, ce sont les fleurs. Elles sont des cris de toutes les couleurs.
La moindre pâquerette cherche désespérément à se faire entendre de nous. Sa parole c'est sa couleur...
Des souffles colorés traversent le pré. Les fleurs sont les premières gouttes de pluie de l'éternel"
Christian Bobin L'homme-joie
ouvertes mais discrètes
les candides pâquerettes
chuchotent à tue-tête
un chant de bonheur
pour célébrer l'arbre en fleurs
vibrant de splendeur
Neige au mois de mai
au balcon ce n’est point Pâques
mais les pâquerettes
Au flou des images
cueillons des bribes de joie
bien fou qui s’en prive
Est venue la pâquerette
et puis le coquelicot
en même temps que la rose...
Oh la belle nature de mai
qui explose et nous émerveille
La stellaire et la violette
poussent au bord du fossé
et dans l'herbe haute
odorante et mouvante
tout un monde empressé
ne connait pas la contrainte.
A poussé le coquelicot
a neigé la pâquerette
a embaumé la rose ancienne...