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18 sept. 2017

"parler vache..."


Vous vous rappelez de J.B et son essaim voyageur. Fin de semaine dernière, j'ai trouvé dans ma boite mail, une nouvelle aventure relatée dans sa Gazette estivale. Cette foi-ci, les "bestioles" sont un peu plus grosses et plus intimidantes.  J.B a prit soin de garder une trace photographique de l'événement. Ci-dessous le récit de l'aventure par l'héroïne elle-même.


"Ce dimanche matin grand concert de sonnailles. C'est dimanche, soit, mais j'ai bien reconnu que ce n'était pas le clocher du village.
Je suis le concert et m'aperçois que cinq génisses sont en train de malmener l'entrée de mes gentils voisins. Elles ont trouvé devant la porte des seaux de pommes, les ont vidés goulûment, et comme elles ne veulent pas en perdre une miette, elles enfoncent leur tête tout au fond et cognent dans les portes vitrées. J'ai compris bien vite que les voisins n'étaient pas là et qu'il me revenait à moi seule de limiter les dégâts.
Donc je me mets à parler vache. Holà ! Allez! Hoooo! Elles tournent placidement leur belle tête vers moi, mais ne bougent pas. J'essaie Allez Hop! Ça marche un peu mieux. Puis je ramasse une baguette et j'arrive à les diriger sur le chemin du cimetière.
Et là, maintenant vous voyez bien les lieux, il y a des génisses des deux côtés dans les prés. Elles courent vers nous et nous escortent en meuglant, et en sonnant bien sûr. Les miennes leur donnent de gros coups de langue à travers les barbelés. C'est un concert inouï, auquel s'ajoutent mes Allez Hop!
Je laisse mon petit troupeau assez loin et reviens dans mon jardin. Il ne s'écoule pas cinq minutes avant leur retour, il est vrai que je porte un gilet rose et des bottes vertes, ça attire.
Je recommence la manœuvre. À la troisième fois je prends une décision héroïque. Je vais les mettre dans un enclos, n'importe lequel, le fermier se débrouillera pour faire le tri.Mais plutôt à droite ou à gauche? Quatre d'entre elles décident pour moi et enjambent des barbelés pour se mettre à brouter.
La cinquième ne les suit pas, elle tourne à gauche. Une jolie tête de vache l'attend au-dessus d'un muret et elle s'y dirige tout droit. Je n'insiste pas. Les génisses sont après tout des adolescentes.
Tout est calme maintenant, elles me manquent déjà." J.B



 Ici les animaux sont rois, ils sont traités
Comme des électeurs ou des enfants gâtés ;
Pour ne point échauffer le bon lait des nourrices,
On chemine au devant de leurs petits caprices,
On subit leur rancune et leurs instincts boudeurs.
Ah ! les vaches parfois ont d’étranges pudeurs !
La bringée est fantasque, on l’appelle, on la prie ;
La voilà qui s’échappe à travers la prairie ;
Il faut aller au pied d’un vieux pommier
Qui seul de son honneur est gardien coutumier.
Et quand une mamelle est à peine épuisée
Souvent elle s’échappe à travers la rosée.
La blanche est plus pudique et plus bégueule encor,
S’obstinant à garder son lait comme un trésor
Virginal en retient la fontaine secrète,
Tant qu’on ne lui met pas un voile sur la tête.



As-tu vu la vache
La vache aux yeux bleus
Panpan
Toujours à la page
Elle faisait de son mieux
Pan pan pan...

envoyé par Marine Dussarat


27 juil. 2017

le Christ aux abeilles...


"Je suis à nouveau sur mon plateau tout vert et tout parfumé, et c'est de là que je vous raconte cette histoire, entièrement vraie.

J'habite tout près d'un cimetière où un Christ en croix étend ses grands bras, lui et sa croix sont en métal et je me dis souvent qu'en plus de tout le reste, il doit avoir très chaud.

Depuis toujours au mois de mai des abeilles s'installent dans la croix en passant derrière les mains du Monsieur, derrière ses pieds, et derrière autre chose que je ne nommerai pas. Les clous, vous savez bien qu'il y a des clous, ont fait des trous qui servent d'entrée.

Chaque année je vais les voir. Cette année, en mai, tôt le matin, je trouve un apiculteur en tenue, à genoux sur la tombe de Rose Faivre qui est depuis 1960 la calme voisine du Christ en croix. Ce monsieur balaie avec une infinie délicatesse les abeilles qui avaient essaimé depuis la grande croix vers la petite croix de Rose et en avaient parfaitement épousé la forme. Donc il les balaie vers une petite ruche, elles remontent obstinément pour reformer une croix, il recommence. Il m'explique que depuis son enfance au village il rêve d'attraper l'essaim de la croix. Je ne sais pas s'il a réussi, je les ai laissés en tête à tête(s!).

Je me suis demandé ce que pensait Rose de cette visite printanière, je me suis dit aussi que les abeilles avaient peut-être une forme de foi.

J'y étais à l'instant, le Christ étend toujours ses grands bras, des abeilles entrent et sortent, mais chez Rose il n'y a plus que Rose.

L'an prochain, au mois de mai, je poserai une jolie petite ruche chez Rose, je la parfumerai de citronnelle, et j'attendrai nos visiteuses en bavardant avec Rose.

Je vous embrasse"

J.B




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