16 mai 2012

solitude...



La tête ailleurs...

Livide sur son banc,
ignorant les passants,
elle est restée de marbre,
seule sous son arbre.
Elle fixait l'horizon,
de son air moribond,
car celui qu'elle aimait,
ne reviendra jamais....
Seule
mais comme
un ange blanc
qui veille


Rue de l'ancienne mairie
l'attente est une effigie
une guetteuse de marbre
à l'ombre d'un arbre
à l'abri s'il pleut
sous les volets bleus
un phare de jour
pour perdu d'amour


Dans ma maison vous viendrez
D’ailleurs ce n’est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis entré comme ça un jour
Il n’y avait personne
Seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
Personne n’est venu
Mais tous les jours et tous les jours
Je vous ai attendu
Prévert
envoyé par NBC


Calme ruelle
Elle veille éternellement
Dans le bac à fleurs
Christine


La solitude-dessin
Fait le silence des autres ...
Servanne



14 mai 2012

le bonheur est dans le pré...



C'est tout un art d'être canard
C'est tout un art
D'être un canard
Canard marchant
Canard nageant
Canards au vol vont dandinant
Canards sur l'eau vont naviguant
Etre canard
C'est absorbant
Terre ou étang
C'est différent
Canards au sol s'en vont en rang
Canards sur l'eau s'en vont ramant
Etre canard
Ca prend du temps
C'est tout un art
C'est amusant
Canards au sol cancanants
Canards sur l'eau sont étonnants
Il faut savoir
Marcher, nager 
Courir, plonger
Dans l'abreuvoir.
Canards le jour sont claironnants
Canards le soir vont clopinant
Canards aux champs
Ou sur l'étang
C'est tout un art
D'être canard.
Claude Roy 


Aller de bonne heure dans le pré!
Regarder bien des deux cotés...
Quel bel endroit pour se cacher!
Personne pour vous déranger...
Oui,le bonheur est dans le pré!
Claire Fo


«Ils vont, les petits canards,
Tout au bord de la rivière,
Comme de bons campagnards.

Barboteurs et frétillards,
Heureux de troubler l’eau claire,
Ils vont, les petits canards.

Ils semblent un peu jobards,
Mais ils sont à leur affaire
Comme de bons campagnards.

Dans l’eau pleine de têtards,
Où tremble une herbe légère,
Ils vont, les petits canards.

Marchant par groupes épars,
D’une allure régulière
Comme de bons campagnards ;

Amoureux et nasillards,
Chacun avec sa commère,
Comme de bons campagnards
Ils vont, les petits canards ! »
Rosemonde Gérard

11 mai 2012

Hi-Han...


" Bride de cheval ne va pas à un âne." 
Proverbe chinois
envoyé par Amandine 


"L'âne du jardinier

Le terreau, la ciboule et le lys me parfument.
Je suis comme un jardin, je porte des légumes.
Et si c'est un melon j'ai l'air d'un oriental,
qui a dessus son dos une outre de cristal.
Je salue en passant les choses matinales :
la rosée, les osiers, et les fleurs du Bengale,
les écoliers qui ont des pièges à moineaux,
l'ouvrier sans travail, l'aiguiseur de couteaux,
la laitière de roses aux jambes décidées,
le soldat-laboureur qui passe entre les blés.
Je comprends peu la terre à cause du mélange.
Je comprends mieux le ciel où il n'y a que des nuages.
Cependant c'est en vain qu'à chaque instant j'essaie
d'escalader l'air bleu, de mon sabot usé.
Chaque fois le sabot retombe, malhabile,
rivé au sol par des entraves invisibles..."
Francis Jammes
envoyé par Denise




J'aime l'âne si doux
marchant le long des houx.
Il a peur des abeilles
et bouge ses oreilles.
Il va près des fossés
d'un petit pas cassé.
Il réfléchit toujours
ses yeux sont de velours.
Il reste à l'étable
fatigué, misérable.
Il a tant travaillé
que ça vous fait pitié.
L'âne n'a pas eu d'orge
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde
puis a dormi dans l'ombre.
Il est l'âne si doux
marchant le long des houx....
Francis Jammes
envoyé par NBC


La Prière des Ânes.

Donne-nous Seigneur, de garder ;
Les pieds sur la terre.
Et les oreilles dressées vers :
Le ciel pour ne rien perdre
De... ta Parole.

Donne-nous un dos courageux,
Pour supporter les hommes
Les plus insupportables.

Et un gosier héroïquement fidèle
A son vœu de ne pas boire
Quand il n'a pas soif.

Donne-nous d'avancer tout droit,
En méprisant les caresses flatteuses.
Autant que les coups de bâton.

Donne-nous d'être supérieurs
Aux injures et à l'ingratitude,
Car c'est la seule supériorité
Que nous ambitionnons.

Nous ne te demandons pas de
Nous faire éviter toutes les sottises,
Car Aristote dit: qu'un âne,
Fera toujours des Âneries.

Donne-nous seulement
De ne jamais désespérer
De ta miséricorde, si gracieuse
Pour les ânes si disgracieux !
envoyé par Simone 


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