Il y a des lilliputiens qui se promènent...
et un monde de Géants où
les fleurs sont géantes...
quand gulliver
se met au vert
les petits et les grands
aiment son univers
enchanteur et charmant
et les géants endormis...
je vous le jure, je l'ai entendu ronfler...
"C'est un jardin extraordinaire:
Il y a des canards qui parlent anglais.
Je leur donne du pain, ils remuent leur derrière
En me disant "Thank you very much, Monsieur Trenet".
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour, dit-on
Mais moi, je sais que, dès la nuit venue,
Elles s'en vont danser sur le gazon.
Papa, c'est un jardin extraordinaire:
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet.
Ils vendent du grain, des petits morceaux de gruyère.
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet.
Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
Où les touristes s'ennuient au fond de leurs autocars,
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade.
J'avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard...
Dans, dans, dans...
Un jardin extraordinaire,
Loin des noirs buildings et des passages cloutés.
Y avait un bal que donnaient des primevères.
Dans un coin de verdure, les petites grenouilles chantaient
Une chanson pour saluer la lune.
Dès que celle-ci parut, toute rose d'émotion,
Elles entonnèrent, je crois, la valse brune.
Une vieille chouette me dit: "Quelle distraction!"
Maman, dans ce jardin extraordinaire,
Je vis soudain passer la plus belle des filles.
Elle vint près de moi, et là me dit sans manières:
"Vous me plaisez beaucoup, j'aime les hommes dont les yeux brillent!"
Il fallait bien trouver, dans cette grande ville perverse,
Une gentille amourette, un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que l'amour est un commerce
Dans les bars de la cité,
Oui, mais oui mais pas dans...
Dans, dans, dans...
Mon jardin extraordinaire.
Un ange du Bizarre, un agent nous dit:
"Étendez-vous sur la verte bruyère,
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis."
Cet agent était un grand poète
Mais nous préférions, Artémise et moi,
La douceur d'une couchette secrète
Qu'elle me fit découvrir au fond du bois.
Pour ceux qui veulent savoir où le jardin se trouve,
Il est, vous le voyez, au coeur de ma chanson.
J'y vole parfois quand un chagrin m'éprouve.
Il suffit pour ça d'un peu d'imagination!
Il suffit pour ça d'un peu d'imagination!
Il suffit pour ça d'un peu d'imagination"
Charles Trenet
envoyé par Christine
Espace Jardins du
Parc de Wesserling