La belle Matineuse
Des portes du matin l’amante de Céphale,
Ses roses épandait dans le milieu des airs,
Et jetait sur les cieux nouvellement ouverts
Ces traits d’or et d’azur, qu’en naissant elle étale,
Quand la Nymphe divine, à mon repos fatale,
Apparut, et brilla de tant d’attraits divers,
Qu’il semblait qu’elle seule éclairait l’univers
Et remplissait de feux la rive orientale.
Le soleil se hâtant pour la gloire des cieux
Vint opposer sa flamme à l’éclat de ses yeux,
Et prit tous les rayons dont l’Olympe se dore.
L’onde, la terre et l’air s’allumaient à l’entour ;
Mais auprès de Philis on le prit pour l’Aurore,
Et l’on crut que Philis était l’astre du jour.
Vincent Voiture
Le silence régnait sur la terre et sur l'onde,
L'air devenait serein et l'Olympe vermeil,
Et l'amoureux Zéphire affranchi du sommeil
Ressuscitait les fleurs d'une haleine féconde.
L'Aurore déployait l'or de sa tresse blonde,
Et semait de rubis le chemin du Soleil ;
Enfin ce dieu venait au plus grand appareil
Qu'il soit jamais venu pour éclairer le monde,
Quand la jeune Philis au visage riant,
Sortant de son palais plus clair que l'Orient,
Fit voir une lumière et plus vive et plus belle.
Sacré flambeau du jour n'en soyez pas jaloux !
Vous parûtes alors aussi peu devant elle
Que les feux de la nuit avaient fait devant vous.
Claude Malleville (1596_1647)
Les jolies aurores
Il y a des aurores si claires et si limpides
Qu’on dirait un tableau qu’un artiste inspiré
Aurait peint en cadeau au monde déchiré
Pour lui dire à quel point notre terre est splendide.
Des bleutés et des mauves entremêlés de roses
Effleurent les sommets de leurs doigts caressants
Et délicatement sur la nature se posent
La recouvrant soudain d’un voile évanescent.
Au loin quelques oiseaux commencent à chanter
Tout doucement d’abord par touches délicates
La nature s’éveille dans un froufrou léger
Comme au printemps venu les gros bourgeons éclatent.
On n’ose pas parler pour prendre la mesure
De cet enchantement qui ne va pas durer
On reste suspendu au vol de la nature
Pour goûter ce moment de pure éternité.
Au loin sur la montagne un léger voile brume
Pare de sa beauté tel un enchantement
Les sommets que domine en maîtresse la lune
Qui à tous petits pas va s’enfuir doucement.
© Marie LC, 31 mars 2006
Hymne au soleil
Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel !
Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu
Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître,
L'humble vitre d'une fenêtre
Pour lancer ton dernier adieu !
Tu fais tourner les tournesols du presbytère,
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,
Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,
Tu fais bouger des ronds par terre
Si beaux qu'on n'ose plus marcher !
Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes !
Sois béni parmi l'herbe et contre les portails !
Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes !
Ô toi qui fais les grandes lignes
Et qui fais les petits détails!
C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre
Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,
De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,
A chaque objet donnant une ombre
Souvent plus charmante que lui !
Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont !
Edmond Rostand - Chanteclerc
Il se lève
Des laves
Il fait le tour de son coeur ...
Promesses d'aube
chemins croisés du jour.
AU FIL du jour naissant l'astre roi en éveil
émerge peu à peu des flots noirs de la nuit
tel un tison qu'un souffle rallume il luit
les joues de l'aurore prennent un éclat vermeil
la nature à l'entour sort aussi du sommeil
la lumière chasse les ombres qui s'enfuient
s'animent tous les êtres la vie avec ses bruits
un coq lance son chant qui appelle au réveil
l'aube au miroir du ciel se fait une beauté
pour s'unir au matin en grande majesté
et donner au lever du soleil sa splendeur
si le vent pousse au loin sa traîne de nuages
par beau temps à midi comme après un orage
l'arc-en-ciel d'un clair jour montrera ses couleurs
"N’abrégez pas le matin en vous levant tard ; regardez-le comme une quintessence de la vie. "
Arthur Schopenhauer
envoyé par Denise
Dans le sous-bois, perce une flamme
La nuit a rendu l'âme
Et tiré sa rêve-errance
Au ciel, douces nuances
Voilà le jour nouveau
C'est sûr, il fera beau!
Claire Fo
Des draps d'or satiné de l'aurore hivernale
émerge un instant un somnolent soleil pâle.
À peine sorti du lit de l'horizon, frileux,
il file se blottir sous l'édredon nuageux.
Tilia
Du néant l'astre surgit
il faut bénir ses magnificences
Avancer droit et vivre
Marine Zoup
"L' aurore ressemble à un regard d' une tendresse infinie..."
Nicole Houde
envoyé par Mathilde
Dieu, c'est un lieu fermé dont l'aurore a la clé
Victor Hugo
Un
rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et qui,
comme punition, aperçoit l'aurore avant les autres hommes.
Oscar Wilde
envoyé par Simone
Je te salue, âme du monde,
Sacré soleil, astre de feu,
De tous les biens source féconde,
Soleil, image de mon dieu :
C.L de Malfilatre
envoyé par Claude
"Ah ! petit prince, j'ai compris, peu à peu, ainsi, ta petite vie mélancolique. Tu n'avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil. J'ai appris ce détail nouveau, le quatrième jour au matin, quand tu m'a dit :
J'aime bien les couchers de soleil. Allons voir un coucher de soleil...
- Mais il faut attendre...
- Attendre quoi ?
- Attendre que le soleil se couche.
Tu as eu J'air très surpris d'abord, et puis tu as ri de toi-même. Et tu m'as dit :
- Je me crois toujours chez moi
En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France. Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil. Malheureusement la France est bien trop éloignée. Mais, sur ta si petite planète, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas. Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais...
- Un jour, j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois !
Et un peu plus tard tu ajoutais
Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil...
- Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ?
Mais le petit prince ne répondit pas."
Antoine de St Exupéry
qui pense que ce "c'est valable aussi pour un lever de soleil" Elle a raison :-)
Sans plus d'adresse
J'ai envoyé une lettre
Une bouteille halo