"Quand par le dur hiver...
Sonnet
Quand par le dur hiver tristement ramenée
La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit,
Laissez geindre du temps la face enchifrenée.
Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit !
Par le rêveur oisif, la douce après-dinée !
Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit
Au bonheur ! - il ne veut devant sa cheminée
Qu'un voltaire bien doux, pouvant railler le froid !
Il tisonne son feu du bout de sa pincette ;
La flamme s'élargit, comme une étoile jette
L'étincelle que l'oeil dans l'ombre fixe et suit ;
Il lui semble alors voir les astres du soir poindre ;
L'illusion redouble ; heureux ! il pense joindre
A la chaleur du jour le charme de la nuit !"
Jules Verne
Perspective de vie
S'élever un instant au-dessus du temps...
Écouter respirer le feu dans les cheminées...
Ne pas sentir le froid...revenir le coeur en émois....
La frileuse
Le vent d'hiver
frappe à la porte
n'ouvrez pas
que diable l'emporte
le cœur frissonne
crépite le feu
le chat dort frileux
la pendule sonne
l'hiver est un gueux
en manteau de neige
qui mendie les rêves
de vos jours fiévreux
Villages endormis sous la neige magique
Maisons aux volets clos mystères de la vie
Votre âme s'éblouit en instant poétique
comme une fleur s'ouvre offerte à sa mie
Piste blanche
Le long des vignes :
Accès direct
Aux toits du village
Ding ding dong
Les cloches sonnent
au village où toutes les maisons
se tiennent chaud.
Neige craie
Et toits d’ardoise
A demi cachés
Inutile de faire le gros dos !
L’hiver a tout recouvert
Qui a dit que morte saison s’ensuit ?
Sous la neige crépite la vie
Et de blanches fourmis
S’agitent sous les pieds de vigne.
Ne les voyez-vous pas se hâter
En rangs serrés et plonger
Vers ce village où il fait bon hiverner ?
Ils en pleureront bientôt de leur sève remontée
Et dans un joyeux embrouillamini (eux aussi)
Ils croiseront leurs bois de l’année
Un cep, un piquet, un cep, un piquet
Au pas cadencé de l’hiver il faut aller
Rappeler quel vin se prépare en grand secret
Quand vous reposez près de la cheminée.
Troncs d’hiver
Ils s’étaient alignés
Dans un ordre parfait
Pour laisser s’infiltrer la neige
Qui rejoindrait plus bas
La vallée et ses villages
Aux couleurs pâlies
Par le ciel
Seuls les toits
Jusqu’ici
Semblaient résister
À l’appel inéluctable
Du blanc …
Le vieux bonhomme hiver a jeté son manteau
Recouvrant terre et toits de son velours neigeux
Plus un frémissement même dans les ruisseaux
La nature est figée dans un silence pieux.
Histoire à dormir debout
Doux ronronnement