8 févr. 2014

il se lève...



La belle Matineuse

Des portes du matin l’amante de Céphale,
Ses roses épandait dans le milieu des airs,
Et jetait sur les cieux nouvellement ouverts
Ces traits d’or et d’azur, qu’en naissant elle étale,

Quand la Nymphe divine, à mon repos fatale,
Apparut, et brilla de tant d’attraits divers,
Qu’il semblait qu’elle seule éclairait l’univers
Et remplissait de feux la rive orientale.

Le soleil se hâtant pour la gloire des cieux
Vint opposer sa flamme à l’éclat de ses yeux,
Et prit tous les rayons dont l’Olympe se dore.

L’onde, la terre et l’air s’allumaient à l’entour ;
Mais auprès de Philis on le prit pour l’Aurore,
Et l’on crut que Philis était l’astre du jour.

Vincent Voiture


Le silence régnait sur la terre et sur l'onde,
L'air devenait serein et l'Olympe vermeil,
Et l'amoureux Zéphire affranchi du sommeil
Ressuscitait les fleurs d'une haleine féconde.

L'Aurore déployait l'or de sa tresse blonde,
Et semait de rubis le chemin du Soleil ;
Enfin ce dieu venait au plus grand appareil
Qu'il soit jamais venu pour éclairer le monde,

Quand la jeune Philis au visage riant,
Sortant de son palais plus clair que l'Orient,
Fit voir une lumière et plus vive et plus belle.

Sacré flambeau du jour n'en soyez pas jaloux !
Vous parûtes alors aussi peu devant elle
Que les feux de la nuit avaient fait devant vous.

Claude Malleville (1596_1647)


Les jolies aurores

Il y a des aurores si claires et si limpides
Qu’on dirait un tableau qu’un artiste inspiré
Aurait peint en cadeau au monde déchiré
Pour lui dire à quel point notre terre est splendide.

Des bleutés et des mauves entremêlés de roses
Effleurent les sommets de leurs doigts caressants
Et délicatement sur la nature se posent
La recouvrant soudain d’un voile évanescent.

Au loin quelques oiseaux commencent à chanter
Tout doucement d’abord par touches délicates
La nature s’éveille dans un froufrou léger
Comme au printemps venu les gros bourgeons éclatent.

On n’ose pas parler pour prendre la mesure
De cet enchantement qui ne va pas durer
On reste suspendu au vol de la nature
Pour goûter ce moment de pure éternité.

Au loin sur la montagne un léger voile brume
Pare de sa beauté tel un enchantement
Les sommets que domine en maîtresse la lune
Qui à tous petits pas va s’enfuir doucement.


© Marie LC, 31 mars 2006





Hymne au soleil

Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel !

Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu
Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître,
L'humble vitre d'une fenêtre
Pour lancer ton dernier adieu !

Tu fais tourner les tournesols du presbytère,
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,
Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,
Tu fais bouger des ronds par terre
Si beaux qu'on n'ose plus marcher !

Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes !
Sois béni parmi l'herbe et contre les portails !
Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes !
Ô toi qui fais les grandes lignes
Et qui fais les petits détails!

C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre
Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,
De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,

A chaque objet donnant une ombre
Souvent plus charmante que lui !

Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont !

Edmond Rostand - Chanteclerc






Il se lève
Des laves
Il fait le tour de son coeur ...



Promesses d'aube
chemins croisés du jour.


AU FIL du jour naissant l'astre roi en éveil
émerge peu à peu des flots noirs de la nuit
tel un tison qu'un souffle rallume il luit
les joues de l'aurore prennent un éclat vermeil

la nature à l'entour sort aussi du sommeil
la lumière chasse les ombres qui s'enfuient
s'animent tous les êtres la vie avec ses bruits
un coq lance son chant qui appelle au réveil

l'aube au miroir du ciel se fait une beauté
pour s'unir au matin en grande majesté
et donner au lever du soleil sa splendeur

si le vent pousse au loin sa traîne de nuages
par beau temps à midi comme après un orage
l'arc-en-ciel d'un clair jour montrera ses couleurs 

"N’abrégez pas le matin en vous levant tard ; regardez-le comme une quintessence de la vie. "
 Arthur Schopenhauer
envoyé par Denise


Dans le sous-bois, perce une flamme
La nuit a rendu l'âme
Et tiré sa rêve-errance
Au ciel, douces nuances
Voilà le jour nouveau
C'est sûr, il fera beau!

Claire Fo


Des draps d'or satiné de l'aurore hivernale
émerge un instant un somnolent soleil pâle.
À peine sorti du lit de l'horizon, frileux,
il file se blottir sous l'édredon nuageux.

Tilia



Du néant l'astre surgit
il faut bénir ses magnificences
Avancer droit et vivre

Marine Zoup


"L' aurore ressemble à un regard d' une tendresse infinie..."
Nicole Houde

envoyé par Mathilde


Dieu, c'est un lieu fermé dont l'aurore a la clé 
Victor Hugo


Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et qui, comme punition, aperçoit l'aurore avant les autres hommes.
Oscar Wilde 

envoyé par Simone


Je te salue, âme du monde,
Sacré soleil, astre de feu,
De tous les biens source féconde,
Soleil, image de mon dieu :
C.L de Malfilatre

envoyé par Claude
"Ah ! petit prince, j'ai compris, peu à peu, ainsi, ta petite vie mélancolique. Tu n'avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil. J'ai appris ce détail nouveau, le quatrième jour au matin, quand tu m'a dit :
J'aime bien les couchers de soleil. Allons voir un coucher de soleil...
- Mais il faut attendre...
- Attendre quoi ?
- Attendre que le soleil se couche.
Tu as eu J'air très surpris d'abord, et puis tu as ri de toi-même. Et tu m'as dit :
- Je me crois toujours chez moi
En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France. Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil. Malheureusement la France est bien trop éloignée. Mais, sur ta si petite planète, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas. Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais...
- Un jour, j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois !
Et un peu plus tard tu ajoutais
Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil...
- Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ?
Mais le petit prince ne répondit pas."
Antoine de St Exupéry 
qui pense que ce "c'est valable aussi pour un lever de soleil" Elle a raison :-)

 

1 févr. 2014

filer droit...




La Fileuse
Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline ;
Le rouet ancien qui ronfle l'a grisée.

Lasse, ayant bu l'azur, de filer la câline
Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,
Elle songe, et sa tête petite s'incline.

Un arbuste et l'air pur font une source vive
Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose
De ses pertes de fleurs le jardin de l'oisive.

Une tige, où le vent vagabond se repose,
Courbe le salut vain de sa grâce étoilée,
Dédiant magnifique, au vieux rouet sa rose.

Mais la dormeuse file une laine isolée ;
Mystérieusement l'ombre frêle se tresse
Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.

Le songe se dévide avec une paresse
Angélique, et sans cesse, aux doux fuseaux crédule,
La chevelure ondule au gré de la caresse...


Derrière tant de fleurs, l'azur se dissimule,
Fileuse de feuillage et de lumière ceinte :
Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle.

Ta sœur, la grande rose où sourit une sainte,
Parfume ton front vague au vent de son haleine
Innocente, et tu crois languir... Tu es éteinte

Au bleu de la croisée où tu filais la laine.
Paul Valery (1871 - 1945)



L'aile de l'oiseau
File le bon coton
S'en fait plumage
Dispensé au zénith
En longs ramages..


"...Car souvent, quand un jour se lève triste et gris,
Quand on ne voit partout que de sombres images,
Un rayon de soleil glisse entre deux nuages
Qui nous montre là-bas un petit coin d’azur;
Quand l’homme doute et que tout lui paraît obscur,
Il a toujours à l’âme un rayon d’espérance;
Car il reste toujours, même dans la souffrance,
Au plus désespéré, par le temps le plus noir,
Un peu d’azur au ciel, au coeur un peu d’espoir."
Guy de Maupassant


Les nuages dansent
Dans l'azur immense
Laine effilochée
Ou ronde légère
Le ciel a filé...
Sa pelote d'hiver !
La Licorne


Elle file, file, file, file
La route qui va vers toi
Elle file, file, file, file
Cette route-là
Plus elle file, file, file, file
Et plus je suis fou de joie
Car je sais bien d'avance
Qu'au bout de cette route
Tu te jetteras dans mes bras.....

Simone 


Au soleil d'Icare
tracer droit fil un sillage
sur ciel moutonnant

Miss Yves





ou tourner en rond




Un ange plane
puis il plonge dans le bleu
à ta rencontre



De temps en temps
les nuages donnent un répit
aux contempleurs de lune.
Bashô



" File la laine , filent les jours
Carde ma peine et mon amour
Livre d'images des rêves lourds
Ouvre la page à l' éternel retour.."



File la laine par Isabelle Aubret
envoyé par Miss Yves



Le ciel ne raconte jamais la même histoire, les nuages travaillent sans cesse pour nous sortir de l'ennui.
Fanny Salmeron 

envoyé par Denise


"Depuis quelques jours, ces nuages qui passent, où sont-ils partis ?"
Oū Yáng Xiū

envoyé par Enitram


Bleu sur blancs moutons
tête en l'air combien sont-ils
toujours dans les nuages

Miss Yves


Le ciel s'effiloche
Nez en l'air cheveux au vent
n'y voir que du bleu

Miss Yves


Le nez en l'air
regarder et
se perdre dans mille rêves

Naline

 

 "La laine des moutons, c'est nous qui la tondaine,
La laine des moutons, c'est nous qui la filons.
Tondi, tondons, la laine des moutaines,
Fili, filons, la laine des moutons"


"Cardi-cardons ; Peigni-peignons ; Teigni-teignons ; Tissi-tissons"...
envoyé par Odile


Il file un mauvais coton, Éole
Ne suis pas le droit chemin
On dit qu'il s'aime, le vent
Pourtant il tempête!
Le nez dans les nuages
Il joue à saute-moutons
Là-haut,c'est la bataille
Quelle pagaille!!!

Claire Fo



S'il n'y a pas de traces
De charrois dans le ciel

C'est que probablement
On n'y va pas souvent,

Qu'il n'y a pas de vent
Pour y porter les gens.

Guillevic
envoyé par Tilia


Quand passe les nuages
le nez en l'air
on leur dit bon voyage
vers l'au delà des mers
avec eux ils traînent
un pesant bagage
l'aigre mélancolie
de nos rêves inassouvis
de nos départs remis
les regrets de nos vies
les défaites des jours
et les renoncements
Quand passent les nuages
icebergs dérivant
sur la banquise bleu
que le vent chasse
et loin emporte
chargés d'eau
suivant en songe
leur errance
tremble après leur passage
une larme douce amère
au fond de nos yeux
Quand passe les nuages 

Amichel


J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages.
Charles Baudelaire
envoyé par Claude


24 janv. 2014

poussière...




"Tu es poussière et à la poussière tu retourneras "
 Genèse 3:19


XXXV
Bois du vin, car tu dormiras longtemps sous l’argile,
Sans un intime, un ami, un camarade, une femme;
Veille à ne jamais dire ce secret à personne:
Les tulipes fanées ne refleuriront jamais.
Omar Khayam


Les bouteilles attendaient
Un chapeau sur la tête
De naître verticaux

Dans la lignée de bières
Une file d'attente
Pour chasser la poussière




Déclinaison
Presque parfaite
Collée serrée

Essuie-moi
Tu verras
Le verre-tige !

Dessus dessous
Very verrou
Elles patientent


la poussière se dépose
témoin du calme de la cave
le bonheur est dans l'attente

+ Petit cadeau en missive ...

Sans plus d'adresse
J'ai envoyé une lettre
Une bouteille halo




Un brin de poussière
corps contre épaule enlacés
grain de déraison

"Bague en anneau, cordon, pleine, carrée
Col droit ou enflé
Épaule tombante, arrondie ou droite
Corps, appelé aussi fût ou ventre : droit, conique, renflé
Fond droit ou piqué (piqûre)
Jable droit ou à talon"





Pendant que les bouteilles
s'habillent de poussière
tout au fond de la cave
le breuvage se bonifie
au rythme du temps.
 Enitram




Mes bouteilles à l'amer
En vin les ai gardées
Préfère celles-liées
À la festive-été
Tendres gestes-stations
L'effet-vers-sens passion...

Claire Fo


Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :
“Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
Charles Baudelaire

envoyé par Denise 


sous son manteau gris
le vin prend de la bouteille
poussière des années

Tilia




Je fus grain de raisin
Je fus jus de saison
Enfin fut le fût
Un rien poussiéreux
Dans le chai ombreux
Jable lumineux

Tu fus ma déraison

Miss Yves




Les précieuses bouteilles
Dans les caves, bien rangées, en rang serré,
Recouvertes de poussière, elles sommeillaient ;
De temps en temps se retournaient
Pour dans le noir ne pas sombrer
Et chaque jour qui passait, se bonifiaient.
Mais un jour en habit de lumière
Doucement, Elles se réveillèrent.
Commença alors, du breuvage l’itinéraire ;
Dans le tastevin, les reflets de la robe se mirèrent
Les effluves, tous les nez attentionnés gagnèrent
Avant que les palais n’en devinssent dépositaires.
Ainsi venait de naître un vin de caractère.

Maïté Aliénor 


Toujours au frais
En manteau de poussière
Elles patientent

Christine




Bouteille poussière
Poussière tu deviendras
Poussière seras

Den


 



La dive bouteille

"O Bouteille,
Pleine toute
De mystères,
D'une oreille
Je t'écoute :
Ne diffère,
Et le mot profère
Auquel pend mon cœur
En la tant divine liqueur,
Qui est dedans tes flancs reclose,
Bacchus, qui fut d'Inde vainqueur,
Tient toute vérité enclose.
Vin tant divin, loin de toi est forclose
Toute mensonge et toute tromperie.
En joie soit l'aire de Noach close,
Lequel de toi nous fit la tempérie.
Sonne le beau mot, je t'en prie,
Qui me doit ôter de misère.
Ainsi ne se perde une goutte
De toi, soit blanche ou soit vermeille.
O Bouteille,
Pleine toute
De mystères,
D'une oreille
Je t'écoute :
Ne diffère."


Rabelais

19 janv. 2014

orange sur fond vert...



Rêve ta vie en couleur, c'est le secret du bonheur
Walt Disney



La poésie et le dessin sont frère et soeur, comme tu le sais, de même que les mots et les couleurs.
Orhan Pamuk 

envoyé par Denise 


Coeur soleil
sur écrin de verdure
Promesse sucrée
Oxygène


Mais d'où viens tu
korrigan au nez rouge
tu as trop bu

Josette


Un bulbe doré
pour égayer la grisaille
souvenir d'été

Miss Yves


Miracle en puissance
Bonbons pour papilles déguste-hâtives
Ceci n'est pas un mât-melon

Claire Fo

...
"Tristan coupa une branche de coudrier
par le milieu et l'équarrit.
Quand il a préparé le bâton,
avec son couteau il écrit son nom.
Si la reine le remarque,
car souvent elle guettait un signe,
elle saura bien que le bâton
vient de son ami, quand elle le verra :
il lui était déjà arrivé
de l'apercevoir ainsi.
Voici le contenu du message
inscrit sur le bâton dont j'ai parlé :

longtemps Tristan était resté à cet endroit,
y avait demeuré et avait attendu
pour guetter et pour trouver
un moyen de la voir,
car il ne pouvait vivre sans elle.
Il en était de tous deux
comme du chèvrefeuille
qui autour du coudrier s'accroche.
Quand il l'enlace et le saisit,
et qu'il s'est mis tout autour du tronc,
ils peuvent bien vivre ensemble ;
mais si quelqu'un s'avise ensuite de les séparer,
le coudrier meurt rapidement
et le chèvrefeuille pareillement.
"Ma belle amie, ainsi en est-il de nous :
ni vous sans moi ni moi sans vous."

Marie de France, Le Lai du Chèvrefeuille

envoyé par Miss Yves


Tétine offerte
Le fruit toxique du buisson
Bonbon acidulé
Marine Zoup



les fruits du chèvrefeuille sont toxiques ou comestibles ;
la passion est un beau fruit toxique
la fidélité est un doux fruit savoureux  

Amichel 



Sur fondu vert
Fondu l 'hiver
Ce fruit toxique
La vue excite
N'y goûtez pas
Aux baies dorées
Vues en été
Vie ou trépas
Fondues d'enfer

Miss Yves


"Car il faut que chacun
compose le poème de sa vie".

Youenn Gwernig
envoyé par Roger Dautais


15 janv. 2014

traces...




"Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves.
Seules les traces font rêver"
René Char


Jeux d'hiver
si le cœur est glacé
petites mains pour le réchauffer 

Josette 


N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace.
Ralph Waldo Emerson

envoyé par Denise



C'était dans les faits divers (l'effet d'hiver) :

Haut les mains vole-heure d'amour !!!
J'ai bien vu ton ma-neige!
À deux (ou trois) doigts de lui briser le coeur!
Freeze!
Le suspect a été con-fondu sur le champs!

Claire Fo


traces dans le sable, 
traces dans la neige;
écritures éphémères, 
signes de vie, 
signes d'amour.
nanegrub



Poser juste
Une neige
Sur le sable des jours ...

Véronica





Faits d'hiver
traces de vie !

Naline


A deux mains
je remplirai ton cœur
de neige douce
et de sable chaud
pour n'y laisser
aucune trace d'amertume.
Enitram



Laisser sa trace,
comme un message d'amour
et s'en aller

Marine Zoup


Trace éphémère
Une trace
Une empreinte
de vie

Moun B


" S' efface la trace
au cœur l'empreinte
à jamais..."

Mathilde


J'ai posé mes doigts sur la poudre blanche...
J'ai posé ma main sur le sol gelé...
J'ai posé mon cœur par un beau dimanche...
Pour voir qui pouvait me le réchauffer...:-)

La Licorne


les enfants écrivent
au tableau blanc
ce qui n'est pas permis
au tableau noir
traces de craie
c'est pas très gai
traces de neige
tournez manège 

Amichel


"Hiver, vous n'êtes qu'un vilain"
S'exclamait Charles d'Orléans.
Or, ce sont jolis jeux d'enfants
Dans la neige, ces jeux de mains!

Miss Yves


9 janv. 2014

la vigne et le ciel...



Les Soucis du Ciel

Le ciel apprend par coeur les couleurs du matin
Le toit gris l’arbre vert le blé blond le chat noir
Il n’a pas de mémoire il compte sur ses mains
Le toit blond l’arbre gris le blé noir le chat vert

Le ciel bleu est chargé de dire à la nuit noire
comment était le jour tout frais débarbouillé
Mais il perd en chemin ses soucis la mémoire
il rentre à la maison il a tout embrouillé.

Le toit vert l’arbre noir le chat blond le blé gris
Le ciel plie ses draps bleus tentant de retrouver
ce qu’il couvrait le jour d’un grand regard surpris
le monde très précis qu’il croit avoir rêvé

Le toit noir l’arbre blond le chat gris le blé vert
Le ciel n’en finit plus d’imaginer le jour
Il cherche dans la nuit songeant les yeux ouverts
Aux couleurs que le noir évapore toujours.
Claude Roy 


Le ciel s'éclaircit des brumes de l'ivresse
des rêves joyeux remplis de tendresse


"Le bon charmeur vaut son pesant d'or à l'époque des récoltes. Je trace le SIGNE et l'orage éclate,mais je le garde en main, il m'obéit. Je l'éloigne des champs et des vignes, je le détourne des malheureux qu'il s'apprête à foudroyer. Quelquefois, par jeu, je l'envoie chez un collègue qui, à son tour, me relance. On a vu des orages ricocher ainsi quatre ou cinq fois de charmeur en charmeur."(...)

André Hardellet



La vigne...

change l'eau des nuages en vin....
mais pas en vain...
C'est le levain des poètes....

Claire Fo


La vigne vierge est devenue folle
elle s'élance du haut du fronton
en tendant ses vrilles déroulées
pour chatouiller au passage
le ventre dodu des nuées.
Ses caresses qui les frôlent
font rire tous les petits nuages.
Regardez comme c'est drôle !
ils courent partout dans le ciel
en jouant à saute-mouton
puis ils dansent tous en rond
pour amuser les enfants sages.

Tilia


Va y avoir un grain
gris le ciel vire à l'orage
un grain de raisin

Sur ciel lie de vin
le pampre en fureur s'agrippe
brin de déraison

Miss Yves


orage ô désespoirs
l'orage du ciel vint
mais après le déluge
Dieu en grand juge
après l'eau ,à Noé ,
donna le bon vin
qui rend le cœur gai
orage eau des espoirs 

Amichel


Si les nuages n’anticipent…

Si les nuages n’anticipent dans leurs formes
l’histoire des hommes
Si les couleurs du fleuve ne figurent les desseins du
Dieu des Eaux
Si tu ne raccommodes de tes mains d’astromelia les
commissures de mon âme
Si mes amis ne sont une légion d’anges
clandestins Qu’en sera-t-il de moi

R. Gomez Jattin
Traduction Colo


La vigne si sombre et ses découpes aériennes
Ses vrilles en boucle lancées sans cesse
Comme messages de pousse d’un jour après l’autre
Projetant vers le ciel l’ardeur et l’espoir
Des jours meilleurs où fleurs et puis grappes
Viendront couronner le front de la belle saison.
Qu’importe ses noirs dessins et ses volutes
Puisque le ciel diffuse envers et contre tout
Ses sombres apparences, ses trouées de lumière
Et habille somptueusement l’espace inaccessible de liberté.

Maïté Aliénor




L’Essuyeur de tempêtes

L’expression « essuyer une tempête » remonte à la plus haute antiquité.
Si vous désirez qu’une tempête vous fasse de l’usage, entretenez-la convenablement. Et commencez
donc par l’essuyer.
Possesseur d’une bonne tempête d’origine (en France, les meilleures proviennent de Brest et des
environs), assurez-vous les services d’un essuyeur de qualité et ne lésinez pas sur le tarif.
Le procédé relève du bon sens : avant d’essuyer un objet, il convient de le sécher; il en va des tempêtes comme du reste.
L’essuyeur prend sa tempête, l’expose au soleil et attend qu’elle ait perdu son humidité. Il lui faut
parfois, surtout en hiver, la transporter à des distances considérables pour trouver le climat idéal - du Pasde Calais aux cirques de Saint-Raphaël. N’importe, il va son chemin, emmenant sa tempête avec lui et ne cessant de la surveiller.

Lorsqu’il a enfin découvert le lieu propice, il donne un peu de « mou » à la tempête, afin de la laisser
s’ébrouer à son aise. Puis, quand elle a atteint un degré de dessiccation suffisant, il l’étend bien à plat sur le sol (dans un endroit écarté, de préférence) et se met à l’oeuvre, muni de ses chiffons et de sa brosse à reluire. Une tempête de violence moyenne exige trois semaines environ pour être remise en état. Ensuite, il ne reste plus qu’à la libérer.
Mon grand père Beaujolais la Pivoine n’essuyait pas les tempêtes à proprement parler; il ne s’occupait
généralement que des « grains », des bourrasques modestes, mais il les traitait de la même manière. Une f ois pourtant, entre Épineuil et Sainte-Agathe (j’avais sept ou huit ans), il me montra une tempête allongée sur une prairie et qu’il venait de « terminer ». Elle était tellement propre, briquée et transparente, que vous auriez juré qu’il n’y avait rien là, devant vous. J’écarquillais mes yeux d’enfant : Beaujolais me dit « Elle var’partir d’attaque, maint’nant, quasiment toute neuve ».
Il me parlait avec émotion des jours où les tempêtes rénovées faisaient les quatre cents coups, où ça
grondait et soufflait partout tandis que lui, dans une cabane de cantonnier, assistait à la sarabande. Il meparlait aussi des bergères qui venaient chercher protection auprès de lui, malgré sa barbe de vagabond, ses mauvaises façons et son goût pour la bouteille. Mais, comment ils passaient le temps, ensemble, à la faveur d e la tempête « essuyée », je ne l’ai appris que plus tard, dans des circonstances qui ne se relient pas directement à cette chronique.

André HARDELLET
L’Essuyeur de tempêtes »
Ed. Plasma, Collection « Feuilles Vives » -épuisé-)



Grimper toujours plus haut
Rechercher la lumière
Soif d'absolu

Naline



4 janv. 2014

s'effriter...



Seule la beauté est à l'abri des outrages du temps. Les philosophie s'effritent comme du sable, les croyances se succèdent les unes les autres mais ce qui est beau est une joie en toutes saisons. Oscar Wilde


..."si tu regardes des murs souillés de beaucoup de taches, ou faits de pierres multicolores, avec l’idée d’imaginer quelque scène, tu y trouveras l’analogie de paysages au décor de montagnes, rivières, rochers, arbres, plaines, larges vallées et collines de toute sorte. Tu pourras y voir aussi des batailles et des figures aux gestes vifs et d’étranges visages et costumes et une infinité de choses, que tu pourras ramener à une forme nette et compléter"
Léonard de Vinci, traité de la peinture

envoyé par Miss Yves

Matière en fusion
archipels à la dérive
formes reconstruites


« La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple. »
 David Hume 




Ce qui fait la beauté des choses est invisible.
Antoine de Saint-Exupéry

envoyé par Enitram


Un loup au fond des bois
Guettait sa proie...
Sous le couvert,
L'oeil pervers....

Très tard elle est rentrée
Sa robe rouge déchirée
Depuis ce jour de malheur...
Les jours perdent leurs couleurs...

Claire Fo


J'ai perdu mon nez corse
Mais sur ton bois si beau
J'ai retrouvé ma peau ...

Véronica


La beauté est une source inépuisable de joie pour celui qui sait la découvrir.
Alexis Carrel  

envoyé par Denise


peinture écaillée
superbement éclairée
devient œuvre d'art

Tilia


LA PORTE

Une vieille porte de bois
peinte autrefois d'une chaude couleur d'été
laisse voir à présent
la vérité de sa matière première
après les blessures des saisons
la planche grise sous les écailles
les alluvions du temps
comme un tableau abstrait
des vanités d'antan
car ainsi serons nous au tombeau
les os nus
dépouillés de tous nos faux-semblants
mais quoi !
Trompe l’œil
ou
passage au sésame secret
qu'importe !
la vie toujours reprendra ses pinceaux
à la chanson des merles
et des enfants rieurs
joueront à nouveau sur son seuil
dans notre poussière oubliée
le mystère demeure
là est la beauté 

Amichel


J'essaie d'étreindre la beauté: elle m'élude, ne laissant que le corps entre mes mains.
Confus et lassé, je retombe.
Comment pourrait le corps toucher la fleur que seule l'âme peut toucher?"
Rabindranath Tagore, 

L'offrande lyrique
envoyé par Miss Yves


Plumes de paon
Écailles du temps
Œil de dragon
Nourri des quatre saisons
Oiseau déplumé
Couleurs du passé
Au royaume des fantômes
La porte se rit des hommes
Que lui importe aujourd'hui
Puisque la carte des débris
Rayonne de son orange passé
Et nous offre de ses songes l'alphabet.

Maïté Aliénor


Regard couleur
addition de printemps
rides du temps ...:-)

Mathilde


Non, je ne m'y frotterai pas
Non, je ne la poncerai pas
Je la laisserai comme ça
Cette peau de peinture
Aux lèvres un peu gercée...
Car elle a toute une vie
A nous raconter...

Christine


Nommer chaque chose à part
est le commencement de tout
Mais dire ce qui surgit d’entre elles
toujours neuf
et imprévu
c’est
chaque fois
re-commencer le monde
François CHENG 

le livre du vide et du médian
envoyé par Josette

27 déc. 2013

A table !...



Oie ou dinde
Le fourneau est prêt
Pour la nuit festive !
MarineZoup 


"A tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide, mais le couvert reste mis."
René Char
envoyé par Denise


Sur la nappe à pois
Un cochon
Groin groin
N'ira pas
Papa !

Je prépare un bon soupe
Et
Je t'attends mon porcinet
Il fait bon à la maison !

Véronica B


Archives du blog