30 mars 2015

entrelacs...



Brodées ton sur ton
passementeries guipures
Prunus au printemps



Le printemps

Les bourgeons verts, les bourgeons blancs
Percent déjà le bout des branches,
Et, près des ruisseaux, des étangs
Aux bords parsemés de pervenches,
Teintent les arbustes tremblants ;

Les bourgeons blancs, les bourgeons roses,
Sur les buissons, les espaliers,
Vont se changer en fleurs écloses ;
Et les oiseaux, dans les halliers,
Entre eux déjà parlent de roses ;

Les bourgeons verts, les bourgeons gris,
Reluisant de gomme et de sève

Recouvrent l’écorce qui crève
Le long des rameaux amoindris ;
Les bourgeons blancs, les bourgeons rouges,
Sèment l’éveil universel,
Depuis les cours noires des bouges


Jusqu’au pur sommet sur lequel,
O neige éclatante, tu bouges ;
Bourgeons laiteux des marronniers,
Bourgeons de bronze des vieux chênes,
Bourgeons mauves des amandiers,
Bourgeons glauques des jeunes frênes,
Bourgeons cramoisis des pommiers,

Bourgeons d’ambre pâle du saule,
Leur frisson se propage et court,
A travers tout, vers le froid pôle,
Et grandissant avec le jour
Qui lentement sort de sa geôle,
Jette sur le bois, le pré,
Le mont, le val, les champs , les sables,
Son immense réseau tout prêt
A s’ouvrir en fleurs innombrables
Sur le monde transfiguré.
Auguste Angellier




Prunus en folie
Bourgeons prêts à éclater
Sacre du printemps 

Josette T


Baies roses
Bonbons doucereux
pour petits bambins joyeux.

Naline


Boutons rose dragée
Bientôt pétales envolés
En pluie retombés 

Tilia


Entrelacs

Un rameau, des bourgeons explosent en étoile
Une guirlande, ses lampions rosissent au jour.

Les branches tissent l’espace, tissent la toile
Où se déroule le film de la vie en accéléré.

Notre regard cherche le bouton encore resserré
La fleur, la toute première à s’offrir à la luminosité.

Soudain, les branches semblent transfigurées
De baisers volés au mauvais temps d’avant.

Le printemps semble généreux. Il est venu
Le temps des nids est des oiseaux fleuris.

Mais aux premières gouttes, il pleut des pétales
Il pleut des baisers, il pleut des plumes si légères

Place aux tendres feuilles ressuscitant la frondaison
L’arbre s’illumine jour après jour pour la belle saison .

Maïté Aliénor 





Le ciel parfois est encore bougon
mais le printemps vient avec ses bourgeons
quand le soleil sera plus constant
on verra des kermesses de mille fleurs
et le rire éclatant des fruits vermeils
c'est la promesse des douces cantates
aux notes roses des prunus
une petite musique d'avenir 

Amichel


Prunus en fête
les bourgeons de Pâques
roses bonbon

Marine D 




27 mars 2015

"elle me raconte une histoire..."






Mamie dis moi
connais-tu l'histoire du beau chat
botté, fier et chapeauté ?
Oui ma jolie mais sais-tu
que ce chat avec son petit air sournois
roulera le meunier qui devrait s'en méfier
ce chat est un opportuniste !
Ecoute cette histoire
que Fifi te propose
qui t'en apprendras sur ses aventures
et ses turpitudes
cliques sur la bobinette
réveille la souris
et l'histoire se déroulera
soyons modernes mon enfant !

Marine D



1,2,3, chut, chut !!!
Tu n'as donc pas entendu ?
La porte de l'histoire est ouverte !
Écoutons !!!!

Enitram



Je racontais un conte
A quatre ou cinq marmots, auditoire choisi,
Et j'en étais, je crois, à l'endroit que voici :
"... Dans un instant où Dieu tournait le dos, le diable
Se glissa, sans rien dire et d'un air amiable,
Ce qu'il fait très souvent, derrière le bon Dieu ;
Il coupa dans le ciel un morceau de drap bleu,
Et, pour cacher le trou, mit dessus un nuage... "
Jeanne m'interrompit. - Allons, Jeanne, sois sage,
Dit George, intéressé par le diable et par Dieu ;
Nous écoutons, tais-toi. - Jeanne s'en troubla peu.
- Je croyais que le ciel, dit-elle, était en soie.

Victor Hugo « La Dernière Gerbe » 1902

Tilia


Cric et crac mon histoire est commencée
Tu voudrais l’écouter ? Il faut essuyer tes pieds
A la porte du château du Marquis de Carabas…
« Courra, courra pas » , c’est moi le Chat
C’est toi le rat, le petit rat qui fut pris
Dans les plumes du chapeau
Qui trembla sous les bottes du Chat.
Je ne donne pas ma langue au Chat
Il est bien trop malin et serait capable
De faire aussi tourner les ailes du moulin.
Quant à l’âne, il est bien discret
Et reste éloigné des mondanités.
La belle princesse pour Le Marquis craqua
Car apparu dans le plus simple appareil.
Il se vêtit à la mode et dans l’art de la révérence
Abîma son dos lorsque son nez toucha le sol
Une fois de trop. Le Chat, grand seigneur…
Vous n’y pensez pas !Il eut les plus beaux coussins
Et devin, comme toujours, prit ses rêves pour la réalité.
Cric et crac, mon histoire est terminée
Tes yeux semblent papilloter
Tu vas t’endormir en suçant ton pouce
Sur les ailes du vent.

Maïté Aliénor


Mon beau chaton
fait bien attention
à tous ces fripons
qui sont sur le pont
Mon chaton tout beau
il ne faut pas confondre
le loup et l'agneau
qui s'est laissé tondre
Mamie te racontera
et pas à pas tu avanceras
sur la route de la vie
bordée de chemin fleuris

JosetteT


22 mars 2015

cuvée 2015




L'anémone et l'ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l'amour et le dédain
Guillaume Apollinaire






Pulsatille...pulsation, pulsion
Retour des anémones impulsives
Et des photographes inventives
C'est déjà la belle saison

Au mois de mars, grêle de flashs.
Les anémones pulsatilles
Anticipent le mois d'avril.
Léger, le vent fait vibrer
Le fin duvet de leur tige
Et notre cœur qui se livre
Tandis que l'abeille s'enivre
Dans la bulle du campanile

Entonnons un faux bourdon:
C'est déjà la belle saison.

Miss Yves







Vibre l'anémone
flashs en jaune et en violet
Plongée dans l'intime
Miss Yves



" Celui qui fait fleurir la fleur travaille si simplement ..." 
Tagore 
envoyé par Mathilde



Une gerbe d'or
impulsive pulsatille
jaillit de ton cœur

Tilia


Crocus au cœur d'or
et Fifi sous le charme
éclipse la lune

Josette T 





Cœur pulsé
en ce matin de mars
or et soieries
le crocus est en transes
le vent est son archet

Marine D


Cadeau délicat
Dans son papier de soie
Étincelles de joie
Adieu le froid....

Claire Fo


Les belles fleurs sont impudiques
Dévoilant dans les plis de leur robe
Tout le charme des gynécées.
Au bal les étamines se préparent
Jaunissent de pollen, frétillent
Aux assauts du vent et cachent leur jeu
De belles séductrices au bout de leur pistil.
Serrées l’une contre l’autre, les anémones
Fredonnent et froufroutent leurs pétales
S’ouvriront-elles ou pas ? Se feront-elles désirer ?
Avanceront-elles masquées ne montrant de leur tige
Qu’un fin duvet à croquer. Parsèmeront-elles leurs atouts
En échange d’un baiser dispensé du bout des ailes ?
Au bal du printemps, les belles anémones ont rendez-vous…
Fifi voit tout. Fifi attend aussi. Les histoires de prince charmant
Et de belles au cœur d’or n’en finissent plus d’exploser.
Dans la gazette mondaine des pulsatilles il est écrit :
Dame anémone a fait son entrée : jouez violons, accordez vos fils d’or !

Maïté Aliénor


 

20 mars 2015

éclipse 2011





 Éclipse 2011 :
J'ai retrouvé la photo de l'éclipse de 2011 pour vous donner en même temps le lien communiqué par Odile hier :


"Pour ceux et celles que ça intéresse... : un lien pour suivre en direct l'aventure passionnante d'Olivier Sauzereau dans sa course aux éclipses totales de soleil. Directeur du Musée Jules Verne de Nantes, astrophotographe passionné, il n'en loupe pas une. Cette année, il est parti en camping car avec Maguy son épouse et leur petit garçon Elouan (21 mois) pour assister à l'éclipse totale aux Îles Féroé. Une aventure personnelle qui, comme les précédentes, devrait nous tenir en haleine...
Le lien vers sa Newsletter vous permettra de suivre l'aventure 2015, mais aussi celles des années passées riches de découvertes fabuleuses et sources d'émerveillement...
Olivier est un peu notre héros à la Jules Verne.


Ne pas hésiter à cliquer sur les différentes dates indiquées pour découvrir les mille et une facettes de ce parcours "astronomique"
Incontournable, le site "





envoyé par Odile et Amichel

Rendez-vous masqué
la brume a recouvert la région
pas besoin de binocles !

Marine D

Il a tout fait, tous les métiers. Sa simple vie
Se passe loin du bruit, loin des cris de l'envie
Et des ambitions vaines du boulevard.
Pour ce jour attendu, qui s'annonce blafard,
Les savants ont prédit, avant l'heure où se couche
Le soleil, une éclipse. Et sa maîtresse accouche,
Apportant un enfant parmi tant de soucis !
Il compte, pour dîner, sur ses verres noircis.
Carrières de Montmartre, en vos antres de gypse,
Abritez le marchand de verres pour éclipse !


Gagne-petit Charles Cros

envoyé par Tilia


Une légende raconte que le soleil et la lune étaient amoureux, mais cet amour
était impossible, parce que la lune naissait seulement quand le soleil se couchait, alors, Dieu dans son infinie
bonté à crée l'éclipse comme preuve qu'il n'existe dans le monde aucun amour impossible

Simone


L'hiver s'éclipse
lune et soleil au Rendez-vous
de l'équinoxe

Josette T


La lumière du soleil cache ses taches et ses éclipses montrent sa grandeur.
Proverbe chinois  

envoyé par Denise

La marée du siècle
l’éclipse en déconfiture
déçus les badauds

Malgré les gros titres
circulez y a rien à voir
le ciel nous taquine

Miss Yves


Néant de lunettes
Un ciel lunatique
Les nuées qui nous font la nique
La mer qui a fait la malle
Que dire dans le journal
Au Mont point de galop de cheval
Il y a de quoi se marrer
On a perdu la marée
La folle journée
A marquer dans les Annales

Miss Yves 

18 mars 2015

lumières...


printanières...

tiges tortueuses
lumière malicieuse
promesse délicieuse
une grappe de lumière
pour un champagne de soleil enivrant
quand viendra le temps
des vendanges printanières  




Le printemps s'annonce toujours rempli de promesses... sans jamais nous mentir, sans jamais défaillir.
Michel Bouthot


Soleil translucide
qui nimbe les chatons
d'un noisetier précoce

Marine D 








Juste avant la pluie
Sous le noisetier si petit
Je profite de la première
Lumière printanière

Enitram


Cette lumière peut-elle
tout un monde nous rendre ?
Est-ce plutôt la nouvelle
ombre, tremblante et tendre,
qui nous rattache à lui ?
Elle qui tant nous ressemble
et qui tourne et tremble
autour d'un étrange appui.
Ombres des feuilles frêles,
sur le chemin et le pré,
geste soudain familier.

Jean Richepin

envoyé par Enitram 






Noisetier tortueux
rayons de lumière en gemmes
j'aime le printemps

Miss Yves


Toc Toc
"Qui est là?"
"C'est le printemps qui vous apporte beau temps....."
"Tire le chenillette du noisetier et douceur tu auras!"

Claire Fo


Fini le chemin de lumière droit du ciel à la terre!
Comment imaginer l’ombre d’un instant
Qu’elle écrit des boucles, fait des méandres
Et porte le message à bon entendeur
De la grappe irradiant à l’envi
l’ensemble des promesses de bouche.
Sur fond de bulles de lumière, la boucle est bouclée. 

Maïté Aliénor


10 mars 2015

camélia...




..."Je suis de ceux qui croient que tout est dans peu.
L'enfant est petit et il renferme l'homme;
le cerveau est étroit et il abrite la pensée;
l'oeil n'est qu'un point et il embrasse des lieux..."

Alexandre Dumas

 La dame aux Camélias
envoyé par Jacques




envoyé par Tilia


Comme un soupir posé sur la vie
Comme un respir dans la brume matinale
Comme un baiser au fil de l’eau
Comme une plume légère au vent
Comme un camélia dont la vie comptée
Commence aujourd’hui en bouton serré
Et s’en va, tout doux, tout doux, tendrement
Comme une caresse rose pâle à la croisée des chemins.
Maïté Aliénor





envoyé par Tilia



Camélia et Pâquerette

On admire les fleurs de serre
Qui loin de leur soleil natal,
Comme des joyaux mis sous verre,
Brillent sous un ciel de cristal.

Sans que les brises les effleurent
De leurs baisers mystérieux,
Elles naissent, vivent et meurent
Devant le regard curieux.






A l'abri de murs diaphanes,
De leur sein ouvrant le trésor,
Comme de belles courtisanes,
Elles se vendent à prix d'or.

La porcelaine de la Chine
Les reçoit par groupes coquets,
Ou quelque main gantée et fine
Au bal les balance en bouquets.







Mais souvent parmi l'herbe verte,
Fuyant les yeux, fuyant les doigts,
De silence et d'ombre couverte,
Une fleur vit au fond des bois.

Un papillon blanc qui voltige,
Un coup d'oeil au hasard jeté,
Vous fait surprendre sur sa tige
La fleur dans sa simplicité.

Belle de sa parure agreste
S'épanouissant au ciel bleu,
Et versant son parfum modeste
Pour la solitude et pour Dieu.






Sans toucher à son pur calice
Qu'agite un frisson de pudeur,
Vous respirez avec délice
Son âme dans sa fraîche odeur.

Et tulipes au port superbe,
Camélias si chers payés,
Pour la petite fleur sous l'herbe
En un instant, sont oubliés !


Théophile Gautier

envoyé par Amichel



envoyé par Josette T


De n'être pas rose
rougit -il le camélia
sous son vernis clair

Miss Yves 





Un brin mot-rose
Ton parfum me grise
Mon coeur s'embrume....

Claire Fo



envoyé par Enitram


Shiki

un tombe
deux tombent 

camélias


Bashô

la fleur du camélia
tombe,
renversant son eau


envoyés par Miss Yves


Feuilles vernissées
sur la peau douceur satin
giboulées de mars

Miss Yves


Le soie de tes pétales
le satin de tes feuilles
sublime séduction !

Saravati


7 mars 2015

entre les lignes...



Au fil du courant
rien n'est dit mais suggéré
des lignes de vie


Émoi

derrière un rideau
de roseaux :
l'eau nue


ONU derrière les roseaux...
OTAN en emporte le vent
... jusqu'aux nues

Odile b

rit fifi !

à l'abri des roseaux
l'eau deale
de quoi vivre à la gent aquatique
ô temps suspend ton vol
et que le vent ô nues vous emportent
rideau !

Amichel


"J'ai tant de choses à te dire
Que je ne trouve pas les mots
Il va falloir que tu lises
Entre les lignes, entre les mots" 

Mélina Mercuri 
envoyé par Marie-Paule

 
Pour faire un trait beau port-trait...

Ça peut être traits longs ou traits courts
Toujours se tenir traits droits
Y aller traits mot-l'eau,
Par petites touches qui touchent...
Bien afficher ses attraits
Croire en sa beauté
Malgré les rides et la chevelure clairsemée....




L'eau se joue des ombres et des lumières devant des roseaux au garde-à-vous .


je prends le fil et j'enfile l'aiguille pour repriser à contre courant entre vents et marées la rivière trouée par les roseaux d'argent


Des rides des signes
le frémissement de l'eau
un tissu de songes


Le jour du concours
ne pas emmêler sa ligne
à celle du voisin
Tilia 

Les roseaux décharnés
Les feuilles qu’on croirait mortes…
C’est à s’y tromper
Car nous voici catapultés
Dans une forêt magique
De mâts et de navires
De coques à l’arrêt
L’eau écrit en morse
Des signes, des sons
Une aventure lointaine
D’aventuriers découvreurs
D’un monde fantastique
Qui se déroule à nos pieds.

Maïté Aliénor

 Au fil de l'eau à travers les roseaux, scintillements figés comme une portée aquatique.
JMS 


Suivre le fil de l'eau
la violette ponctue la rive
le pivert fait son nid
j'écoute le coeur en fête
les voix fraiches du printemps

marine D



" L' homme est ce qu' il devient ...
Dieu nous a donné à notre naissance une trame .
À nous de tisser notre drap ,
le plus fin et le plus résistant possible..."
M.Peyramaure

envoyé par Mathilde


2 mars 2015

récolte...



Au pied du grand chêne
le placard à provisions
de Roux l'écureuil




Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme.
Un gland tombe: le nez du dormeur en pâtit.
Jean de la Fontaine


" Un optimiste , c' est un homme qui plante deux glands et qui s' achète un hamac ...!! "
Jean-Marie de Lattre de Tassigny

envoyé par Mathilde 




envoyé par Tilia


J'envoie en urgence Monsieur le geai
qui sur mon chêne déplumé perché
Se demande où sont donc passés
Tous les glands des années passées.
Que de glands, que de cupules!
Que du lisse et du brillant! que du vivant
Dans ces futurs petits chênes du printemps!

Maïté Aliénor


Le vent se des-chênes...tombés de haut...perdu leur chapeau!
Déjeuner (ou glander) sur l'herbe....

Claire Fo


La foudre a fendu
le grand chêne de la colline
un doux nid a chu

Marine D

28 févr. 2015

la tête dans les nuages...







Pointé vers le ciel
le bulbe du vieux clocher
hèle le printemps

Tilia 

On dit que les bulbes font le printemps
Mais celui de l’église aiguise les nuages
Qui pourraient se déchirer en passant.
Les beaux reflets nacrés de la vie d’en-haut
Dans l’eau frémissante nous invitent au voyage
L’émotion est là dans cette nature et ses joyaux.

Maïté Aliénor


Shampoing de nuages
les toits ont absorbé
les reflets du lac

Marine D


Le coeur de l'eau
...
Le rêve de l’eau pâle est un cristal uni
Où vivent les reflets immédiats des choses :
Rideaux d’arbres, pignons, mâts des vaisseaux, ciels roses
Auxquels l’eau calme mêle une part d’infini,
Car leur mirage en elle est sans fin et s’allonge
En une profondeur presque d’éternité…
Les choses ont ainsi leurs minutes de songe
Où chacune, dans l’eau, se semble avoir été
Et s’aperçoit déjà vague et transfigurée ;
Car tout en y prenant conscience de soi
Les choses dans l’eau vaste échappent à leur loi
Et plongent un moment dans un ciel sans durée…
C’est ainsi que l’eau frêle a vécu d’irréel !
Certes brièvement s’y réfléchit le ciel ;
Mais, si peu que ce soit, elle possède une âme
Où l’unité divine apparaît par instants ;
Qu’importent les reflets encore intermittents,
Puisqu’ils y sont mêlés en une seule trame
Et que dans l’eau déjà sont réconciliés
Des nuages, des tours et de longs peupliers.
...
Georges Rodenbach

envoyé par Denise



envoyé par Odile


24 févr. 2015

"c'est moi biquette..."



"lui, c'est le grand méchant loup..."










" Ah! Gringoire , qu' elle était jolie la chèvre de M. Seguin ! Qu' elle était jolie avec ses yeux doux , sa barbiche de sous officier , ses sabots noirs et luisants ,ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! ...Un amour de petite chèvre ....
Alphonse Daudet 
envoyé par Mathilde


Biquett' ne veut pas sortir du chou
Ah ! tu sortiras Biquette, Biquette
Ah ! tu sortiras de ce chou là !
On envoie chercher le chien
Afin de mordre Biquett'
Le chien n'veut pas mordre Biquette
Ah ! tu sortiras Biquette, Biquette
Ah ! tu sortiras de ce chou là !..."

envoyé par Thérèse





La vérité, enfin, sur la chèvre de Monsieur Seguin

La petite chèvre
De Monsieur Seguin
Ne fut pas mangée
Au petit matin

Elle se battit
Si gaillardement
Qu’à la fin le loup
Alla s’essoufflant

Arrêtons petite
Lui dit le coquin
C’était pour rire
Serrons-nous la main

Ainsi firent-ils
Et se retirèrent
Pour aller chacun
Dans sa chacunière

Bien sûr la biquette
Fut mise au piquet
A-t-on jamais vu
Chèvre découcher ?


Mais pour sa vaillance
On l’en retira
Je crois savoir même
Qu’on la décora

Si j’en ai menti
Je veux bien copier
Dix fois la nouvelle
De Monsieur Daudet.
Jean Rousselot

envoyé par Denise 
 

La chèvre gourmande
En retrait du troupeau gardé par un gros chien,
Biquette fait semblant de brouter l'herbe tendre.
C'est l'automne, il fait beau. Dans ce pré, qu'on est bien!
La bergère a fermé les yeux pour se détendre
Et rêve au beau garçon qui souvent vient la voir.
La chèvre, elle, n'a d'yeux que pour les belles pommes
Dans le champ du voisin, là-bas, près du lavoir.
Le chien tourne le dos, d'ailleurs il fait un somme.


Biquette à pas menus s'éloigne de ses sœurs,

D'un coup part en courant vers la cible visée !

Tout le troupeau la suit, réveillant les dormeurs
Le chien jappe une fois puis bientôt se rendort.


-Voulez-vous bien partir ! Dépêchez-vous, coquines !
Et puis toi, viens m'aider ! Allons debout, Médor !


Le chien court lentement sus à la gent caprine,
Contournant le troupeau, le ramène à bon port.



Bergère, il vous faudra faire amende honorable,
Vertement sermonner l'indolent labrador,
Sans omettre surtout de tancer les coupables 



Biquette a bien compris la leçon, mais voilà,
Je suis sûr que demain, elle y retournera !


On ne guérit pas, quoi qu'on dise,
En un jour, de la gourmandise !
Alain Gautron
envoyé par Marine D



 envoyé par la Licorne


L'as-tu vu
Père Lustucru
La belle chevrette
Broutant les pâquerettes
L'as-tu vu
Loup y es-tu
La tendre biquette
Si guillerette
Dans le bois
Je l'entrevois
Broutant pâquerette
la belle chevrette
Et y a disparu
L'animal cornu
La tendre biquette
Si guillerette

Josette T


« Dès que les Chèvres ont brouté,
Certain esprit de liberté
Leur fait chercher fortune ; elles vont en voyage
Vers les endroits du pâturage
Les moins fréquentés des humains.
Là s'il est quelque lieu sans route et sans chemins,
Un rocher, quelque mont pendant en précipices,
C'est où ces Dames vont promener leurs caprices ;
Rien ne peut arrêter cet animal grimpant.
»

Jean de La Fontaine "

Les Deux Chèvres"
envoyé par Tilia 



envoyé par Miss Yves




La Chèvre du Tibet

Les poils de cette chèvre et même
Ceux d’or pour qui prit tant de peine
Jason, ne valent rien au prix
Des cheveux dont je suis épris.

Guillaume Apollinaire

envoyé par Colo


Mais que fais-tu biquette
Sur la route bien seulette ?
Te voilà bien proprette
Solide sur tes gambettes.
Je te connais biquette
Je t’aie vu au coin de la fermette
Mâchouiller quelque verdurette
contre la rue où passent les bicyclettes
Ne serais-tu un brin cabotinette
Pour ainsi me fixer de tes mirettes ?
Je te connais biquette
Je te sais capable de grimpettes
Afin de prendre la poudre d’escampette
Cette fois-ci tu ne m’auras pas, foi de distraite
Je cadenasserai le portail, tu en resteras muette !
Inutile de pousser la béguète
Ne me supplie pas : finies les goguettes !
Dans l’enclos tu vas rester… et te contenter de l’herbette !

Maïté Aliénor


Laine-mis ou l'haine-mit
Jour de sortie pour l'âne-ami
Mais l'ennemi de toujours
Restera dans la cour
Loup-se-gare-où.....
En devient fou!
Fait vie de chien
Dans son coin

Je te tire la barbie-ma-chouette!

Claire Fo


20 févr. 2015

printanier...




Un soupçon de printemps et la fenêtre entrouverte.
Un soupçon de rideau et l'anse bleue
en couleur complémentaire des tulipes.
Les voilà bien fermées, serrées les unes contre les autres
captant toute la lumière dans une atmosphère de rêve.
Le printemps s'accroche à la délicate sensation de brume
créée par le flou envahissant tout comme un sésame magique
où il suffit de chuchoter "printemps", "printemps" pour le voir s'installer.


Bouquet de soleil
au-dessus de l'anse bleue
l'or des tulipes brille
  

Tilia


Fleurs à la fenêtre
Espoir fait naître....
En signe de reddition
L'hiver demande pardon

Couronne doré nous a laissé
Le roi du froid s'en est allé.....
Fini l'hiver dure
Vive la vert-dure!

Claire Fo






" En entrant à la maison, l'homme a eu un regard heureux pour chaque chose. Il y avait un beau jour gris, doux comme un pelage de chat. Il coulait par la fenêtre et par la porte, et il baignait tout dans sa douceur. Le feu dans l'âtre soufflait et usait ses griffes rouges contre le chaudron de la soupe, et la soupe mitonnait en gémissant, et c'était une épaisse odeur de poireaux, de carottes et de pommes de terre bouillies qui emplissait la cuisine. On mangeait déjà les légumes dans cet air-là. Il y avait, sur la table de la cuisine, trois beaux oignons tout pelés qui luisaient, violets et blancs, dans une assiette. Il y avait un pot à eau, un pot d'eau claire, et le blond soleil tout pâle qui y jouait. Les dalles étaient propres et lavées, et, près de l'évier, dans une grosse raie qui avait fendu les pierres et d'où on avait jour sur la terre noire, une herbe verdette avait monté qui portait sa grosse tête de graine... L'homme a mâché plus lentement alors parce qu'avec sa bouchée il lui semblait qu'il pétrissait de la langue un morceau de la colline même, avec toutes ses fleurs.

L'homme a tout regardé en prenant son temps, un temps pour chaque chose, tout posé. Il se fait une idée. Et, quand il se l'est faite, il dit :

- ça, c'est la vie !"
Giono Regain
 

Devant la fenêtre enturbannée de soleil
le printemps va arriver quelle merveille

Fabriquer de la lumière
Inventer la tulipe de soie
Avec ses doigts, avec son cœur
La peindre dans le ciel
Pour en faire une lampe gardienne
Toujours tendue vers toi
Créer l'émotion...


Archives du blog