A vous attendre
j'ai amassé la mousse
ne roulant plus
La charrette à bœufs
Ces rout' à tas d' cailloux où des beaux ch'vaux d' calèches
S' rencontr' avec des ân', des perch'rons, des mulets,
Où pass' carriol', patach', tap'-culs, cabriolets
Att'lés d' bidets pansus quand c'est pas d' ross' ben sèches,
Pour moi, c'est des ch'mins d' vill', censément comm' des rues
Qui s'allong'raient sans fin et n'auraient pas d' pavés,
Et tout c' qui roul' dessus, crasseux comm' bien lavé,
De bruit, d' forme et d' couleur, m' blesse l'oreille et la vue.
Sur ces rubans d' terrain des berg', des p'tit' montagnes,
M'né par des maquignons, des laquais, des monsieurs,
Tout ça s' démèn', court, trott', craq' du r'sort et d' l'essieu,
Mais tout ça : rout', voitur', ch'vaux, gens, c'est pas campagne !
Dans l' sérieux d' nos vallons comparez donc l' passage
D' ceux ch'vaux vêtus d'harnais qu'un ch'ti fouet cingl' d'affronts
Avec nos bœufs tout nus qui n'ont que l' joug au front ?
Eux et moi que j' les mène on s' mêle au paysage !
Parlez-moi d' ma charrette entr' ses buissons d' verdure,
Montée — i' semblerait — sur deux meul' de moulin,
Couleur de terre et d'arbre, et dont l' gros moyeu s' plaint
Si douc'ment q' ça m'en berc', comme un chant d' la nature !
Viv' la voiture à bœufs qu'une aiguillad' conduit,
Dont l'herb', l'ornièr', la boue étouff', envas' le bruit,
Qui prend l' roulis câlin d' ses deux lent' bêt' camuses,
Et s'en va comm' l'eau calme et les bons nuag' s'en vont !
C'est l' vrai char de nos plain', d' nos marais, et d' nos fonds,
Tout comm' leur seul' musique est cell' des cornemuses.
Maurice Rollinat.
Une roue antique
prise dans le lierre
à l'abandon
elle sent les foins coupés
les robes de cretonne
Marine Zoup
Prisonnière ! fini pour elle de partir en roue libre,
le lierre a posé des antivols sur ses rayons.
Un beau charron viendra-t-il un jour la délivrer ?
Tilia
Nos charretiers ont déserté
Les routes et chemins cahotants
Nous les avons craints, parfois admirés
Quand nous étions enfants.
Entre voix de stentor et jurons acharnés
Souvent armés d’un fouet
Ils étaient maîtres et ça se savait.
Je me souviens de Daniel le charretier
De sa face allumée, toute rubiconde
Et de ses bœufs qui avançaient
Jamais assez vite, l’âme vagabonde.
Ils avaient pour nom Martin et Chouan
Affichaient la démarche placide
Qui accusait le poids des ans
Malgré leur robe splendide.
Ne restent éparpillées dans la nature
Que des roues brodées par des guirlandes de lierre
Comme celle de Fifi, témoins d’une aventure
D’un passé révolu, dernières dépositaires
Maïté/Aliénor
Roule roule
sur le chemin
c'est la carriole
qui ne passera plus demain...
Enitram
Réinventer l'art...ou.....
Comme l'horloge arrêtée
Témoin d'un dur passé
En connaître un rayon...
La vie est tourbillon!
Pouvoir se reposer
Dans tes bras,,,, enlacée
Un temps pour semer
Un temps pour s'aimer....
Claire Fo
« La roue qui tourne ne rouille pas."
"Par bonheur la roue a été inventée avant la voiture ;
le bruit du trafic aurait été insupportable. »
H. P. Martz
envoyé par Simone
Sur la roue,
De la rouille...
Sur la roue
Qu'il enserre,
Sorti du lit de l'hiver,
Il erre, le lierre,
Il lie l'hier.
Et la roue relie
Pissenlits et pistils,
Pistons et rivets.
Sur la roue renaît
Le lys, le lilas...
Demain, c'est hier.
Miss Yves
La roue tourne
un jour il arrive
qu'elle s'arrête
ronces lierres
l'enchevêtrent
ainsi la vie
est temps qui roule
amassant mousse
un jour aussi
il arrive
que les herbes folles
aussi l’enchevêtrent
Amichel