" Quand les vagues frappent les rochers ce sont toujours les moules qui trinquent ..." La lucidité de José Saramago envoyé par Mathilde
Rochers vermeils Pierres de soleil Caressées par l'écume D'une mer bleu-lagune Voici l' heure enchantée De l'éternel été... La Licorne
Jolies rondeurs généreuses des rochers caressés par les vents et les flots ! Naline
Dans l’œil bleu de la pierre d’ocre rouge Plonge le regard éternel de mes jeunes printemps. La mer, à moi se donne sans compter, Je me perds et me trouve sur le rivage de l’été, Miroir, gentil miroir d’eau claire, Dis-moi si je suis vraiment celle Que cette image dans la pierre Semble fugitivement refléter... Amezeg
Le temps comme suspendu aux doux rayons de soleil ajoutant du miel à la chevelure. Les pensées suivent le caillou dessinant en creux en relief et en grains de sable Tandis que les ombres se penchent sur la beauté de l’instant . Petit
caillou, grande pierre, siège la jeunesse, l’adolescence capable de
dessiner l’avenir dans les reflets d’un caillou de rencontre.
Mais dites... Elle médite Au sable lié Le temps c'est "cool" Comme je lent-vie.... Claire Fo
Sur la plage abandonnée Coquillage et crustacés Qui l'eût cru déplorent la perte de l'été Qui depuis s'en est allé Jean-Max Rivière 1962 envoyé par Tilia
Dormante. Toi ma dormeuse mon ombreuse ma rêveuse Ma gisante aux pieds nus sur le sable mouillé Toi ma songeuse mon heureuse ma nageuse Ma lointaine aux yeux clos mon sommeillant œillet
Distraite comme nuage et fraîche comme la pluie Trompeuse comme l’eau légère comme vent Toi ma berceuse mon souci mon jour ma nuit Toi que j’attends toi qui te perds et me surprends
La vague en chuchotant glisse dans ton sommeil Te flaire et vient lécher tes jambes étonnées Ton corps abandonné respire le soleil Couleur de tes cheveux ruisselants et dénoués
Mon oublieuse ma paresseuse ma dormeuse Toi qui me trompes avec le vent avec la mer Avec le sable et le matin ma capricieuse Ma brûlante aux bras frais mon étoile légère
Je t’attends je t’attends je guette ton retour Et le premier regard où je vois émerger Eurydice aux pieds nus à la clarté du jour Dans cette enfant qui dort sur la plage allongée.
Au creux d’un coquillage Que vienne l’heure claire Je cueillerai la mer Et je te l’offrirai. Y dansera le ciel Que vienne l’heure belle. Y dansera le ciel Et un vol d’hirondelle Et un bout de nuage Confondant les images En l’aurore nouvelle Dans un reflet moiré Dans un peu de marée Dans un rien de mirage Au fond d’un coquillage. Et te les offrirai. Esther Granek envoyé par Denise
Tant qu’on est sur un bateau, la vie est simple et sans accroc. Les gens ne peuvent pas vous téléphoner et l’on ne court pas le risque d’accepter des rendez-vous auxquels on n’a nulle envie d’aller, ou de se laisser entraîner dans des escapades qui n’offrent aucun attrait. Louis Bromfield envoyé par Simone
L'escalier qui va à la cave, on le descend toujours. (...) L'escalier qui monte à la chambre, on le monte et on le descend. (...) Enfin,
l'escalier du grenier plus raide, plus fruste, on le monte toujours. Il
a le signe de l'ascension vers la plus tranquille solitude. Quand je
retourne rêver dans les greniers d'antan, je ne redescends jamais.
Quand je monte, je monte, je monte, je monte chez toi J'ai le cœur qui saute, qui saute, qui saute de joie Et dans le petit escalier Qui n'en finit pas de monter Oh j'aime, j'aime, j'aime, j'aime venir chez toi Même, même, même si c'est haut chez toi Aussi ne t'étonne pas Si j'ai le cœur qui bat Quand je monte, je monte, je monte, je monte chez toi Gerard Darmon envoyé par Claire Fo
"Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier" Georges Clémenceau envoyé par Odile
LE PEINTRE JARDINIER À tous les peintres, Vous,
les artistes, vous qui pensez faire des tableaux pour la postérité,
êtes persuadés que l'état de peintre se situe très au-dessus de celui du
jardinier, courbé vers la terre. Vous composez votre modèle. Vous
groupez sur un torchon froissé deux ou trois pommes, un pot vernissé ou
une bouteille de vin. Puis vous étalez la couleur sur la toile et vous
vous efforcez de représenter le sujet avec toute l'efficacité de votre
talent. Ensuite vous donnez une dernière couche de vernis. Enfin, vous
l'entourez d'un cadre pour le mettre en valeur. Votre "Nature morte" est
achevée. Il n'y a pas de quoi regarder de haut celui qui travaille
sur la nature vivante. Votre toile, fixée à jamais, restera ce qu'elle
est. Pendant ce temps, les soins attentifs du jardinier feront éclore
les fleurs et s'arrondir les fruits. Ses outils ne sont ni la brosse, ni
le couteau à palette, mais la bêche, l'arrosoir, le sécateur. Lui
aussi compose un tableau. La différence est que ce tableau n'est jamais
figé. Il change au cours de la saison, imperceptiblement de jour en
jour, les tiges s'allongent, les feuilles s'élargissent, les racines
s'enfoncent. D'instant en instant, il se modifie et le jardin de
l'automne n'est plus du tout celui du printemps. Prenons l'exemple
des pommes. Elles passent du bourgeon à la fleur, de la fleur au fruit,
du vert au rouge, jusqu'à la cueillette. "C'est exact, me direz-vous,
mais ces pommes seront mangées, il n'en restera rien !" Eh bien,
justement ! Le jardinier en acceptant qu'elles ne soient pas éternelles,
ajoute à ses qualités de créateur, celles de la modestie et de
l'effacement.
Marthe Seguin-Fontes
Extrait de Lettres de mon jardin
Editions du Chêne
LE JARDINIER PHILOSOPHE à Eugène B. L'état de jardinier conduit-il à devenir philosophe, ou bien faut-il être philosophe pour embrasser l'état de jardinier ? En
un mot, la sagesse vient-elle à ceux qui bêchent et qui plantent ?
C'est bien, me semble-t-il, ce qu'il vous était advenu lorsque je vous
rendis visite dans votre jardin de Saint-Paul-de-Vence, au milieu des
citronniers et des bigaradiers que vous aviez plantés, de votre carré de
kiwis qui étaient encore une rareté. Comme vous paraissiez heureux
et serein au cœur de ce jardin florissant ! Ce que la vie au jardin
enseigne, c'est d'abord la patience. Il y a loin, de la graine au fruit !
Savoir attendre est une des vertus de la maturité, lorsque la fougue de
la première jeunesse a déversé son flot impétueux. Attendre vingt et
un jours pour croquer les radis, c'est bien peu. Attendre quarante
jours après la floraison des cerisiers pour cueillir les cerises, ce
n'est pas trop. Mais attendre une année entière avant de savoir si la
bouture a pris, si le scion est devenu un solide arbrisseau ! Ne parlons
pas de plantes bisannuelles ! En second lieu, le bon jardinier a
appris à envisager l'avenir avec optimisme. Espérer, toujours espérer ;
des semis plus vigoureux, une plus belle floraison, une meilleure
récolte. Enfin, s'il arrive que cette dernière ne donne pas le fruit
escompté, l'expérience lui a donné le courage de maîtriser sa déception,
de donner à l'échec des proportions raisonnables, de mettre en
équilibre ses craintes et ses espoirs. Croyez bien que je vous sais ces trois précieuses qualités.
"L'amour, ce n'est pas faire des choses extraordinaires, héroïques; mais de faire des choses ordinaires avec tendresse." Jean Vanier envoyé par Aurélie
Le verger
Simone, allons au verger Avec un panier d'osier. Nous dirons à nos pommiers, En entrant dans le verger : Voici la saison des pommes. Allons au verger, Simone, Allons au verger.
Les pommiers sont plein de guêpes, Car les pommes sont très mûres : Il se fait un grand murmure Autour du vieux doux-aux-vêpes. Les pommiers sont pleins de pommes, Allons au verger, Simone, Allons au verger.
Nous cueillerons le calville, Le pigeonnet et la reinette, Et aussi des pommes à cidre Dont la chair est un peu doucette. Voici la saison des pommes, Allons au verger, Simone, Allons au verger.
Tu auras l'odeur des pommes Sur ta robe et sur tes mains, Et tes cheveux seront pleins Du parfum doux de l'automne. Les pommiers sont pleins de pommes, Allons au verger, Simone, Allons au verger.
Simone, tu seras mon verger Et mon pommier de doux-aux-vêpes ; Simone, écarte les guêpes De ton coeur et de mon verger. Voici la saison des guêpes, Allons au verger, Simone, Allons au verger. Remy de Gourmont envoyé par Denise
Après avoir récolté mes pommes, je me
suis amusée à les dessiner dans leur panier. Ce sont des pommes
naturelles, pas toujours bien rondes, ni de grosseur égale, ni
également mûres. Des pommes sincères en somme. Ni des pommes de peintre,
ni des pommes de marchands fruitiers qui jouent si bien le jeu des
apparences et ne sont là que pour être vues et pour être achetées. Chez
ces dernières, tu vois, l'esthétique a pris le pas sur tout le reste.
Leur grosseur exceptionnelle et calibrée, leur forme tellement sphérique
qu'elle relève plutôt de la géométrie que de la nature, leur beauté
vernie, rouge ou verte, tout est là pour tenter les mille et une Eve des
supermarchés. Mais leur goût, qu'en restera-t-il lorsqu'elles les
auront croquées ? Pommes de cellulose, pommes de papier, ersatz de
pommes, pommes de vitrine. Je crains, hélas, que ne se soit réduit à
bien peu le nombre de ceux qui ont en mémoire le souvenir des bonnes
pommes acidulées-sucrées d'autrefois. Sans me vanter, il me semble
pourtant que celles de mon jardin, toutes chétives qu'elles soient, ont
gardé un reste de saveur du paradis perdu. Marthe Séguin-Fontes
La rue s'est emplie de tomates midi, été, la lumière se coupe en deux moitiés de tomate, dans les rues le jus coule. En décembre la tomate se déchaine, envahit les cuisines, s'introduit dans les repas s'assied calmement sur les buffets, parmi les verres, les beurriers, les salières bleues. Elle a une lumière propre, une majesté bénigne. Nous devons, par malheur, l'assassiner : le couteau plonge dans sa pulpe vivante, c'est un rouge viscère un soleil frais, profond, inépuisable, elle emplit les salades du Chili, elle se marie allégrement avec le claire oignon et pour fêter ça
envoyé par Odile Les tuteurs tutoient les tomates A l'assaut de l'été la géographie s'en mêle quand Les œillets d'Inde montent la garde pour éloigner insectes et mildiou. Mais voici que pointent leurs attraits les noires de Crimée et les tomates roses de Berne sans oublier les cornues des Andes. Mais il y a aussi les intimes cœurs de bœuf et celles qui vous ouvrent les portes du paradis de leurs grelots Sur un chemin tracé de longue date par les Roma ! j'ai nommé les Saint-Pierre! Quant au poème de Neruda, il nous fait saliver! Maïté Aliénor
Nahuati, tomati, Légume d'été aujourd'hui Autrefois tu fus un beau fruit: Pomme d'amour, pomme d'or Pomodoro, pomidor. Ajoutez un filet d'olive Voilà le gourmet qui salive, En souvenir de l'Italie, Pizza ou tomate farcie, Tu mérites bien une aubade, Petit soleil rouge en salade, Tomate cueillie aux rivages: Xitomati, Jitomate, Tomato, tomata, tomaat, tomaquet Un même nom pour maints voyages Toi, la reine du potager! Miss Yves
Quand la tomate en pleurs...
Très tôt, dans le matin emperlé de rosée Je me rends au jardin et remplis mon panier De ces bons végétaux qui croissent sans souci: Tomates, céleri, courgettes et persil...
Ces légumes bien frais sont pour moi un poème. J'admire leur beauté, leur plénitude, même Et je les remercie d'être là, pour combler Nos goûts, nos appétits toujours renouvelés.
Quand la tomate en pleurs verse larmes de sang Mon estomac se serre, aussitôt, je ressens Pour cette chair meurtrie une immense tendresse Et je donne à sa peau une ultime caresse.
Mais il faut bien manger: ah, que la chair est bonne De ce légume rond qui à nous s'abandonne Sous un doux filet d'huile issu de l'olivier, Relevée d'un peu d'ail qui va la parfumer.
Un brin de basilic va lui flatter le teint La ciboulette, aussi, cueillie au frais matin Apporte son piquant à la chair si sucrée Qu'on croit, en la goûtant, savourer un baiser!Michèle Corti envoyé par Denise
Cadeau de Cérès sur la table de l'office mignon rejeton Miss Yves
Petit poivron deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie. Mais en rêver en attendant, Je tiens pour moi que c'est folie ..... Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire, Dès ce soir on vous fera frire. Un tiens c'est bien, ce dit-on, mais deux tu l'auras c'est mieux! Claire Fo Petit poivron deviendra-t-il gros, ça l'ombre ne le dit pas! Mais le grand gros lisse à croquer miroite au soleil et goutte à goutte se dit qu'il ne perd rien pour attendre! Maïté Aliénor
Quelque soit la direction prise, marcher conduit à l'essentiel. Sylvain Tesson envoyé par Denise
"Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l'un avance l'autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche" Raymond Devos
Si tu es prêt à quitter père et mère, frère et soeur, femmes et enfants et amis pour ne plus jamais les revoir Si
tu as payé tes dettes, fait ton testament, mis tes affaires en ordre,
et si tu es un homme libre, alors te voilà prêt à marcher. Henry David Thoreau
A voir marcher quelqu'un, on connaît sa pensée. Pétrone A deux reprises, j'ai donc défilé avec ma promo sur les Champs-E lysées. Je me souviens d'avoir éprouvé une certaine gêne, car j'avais lu la remarque d'Eintein : Pour marcher au pas, le cerveau est superflu, la moelle épinière suffit. Albert Jacquard envoyé par Simone
Prends la route de l’orient Le soleil suit des voies immuables Reconnais ces étranges espaces Vers les steppes infinies La forêt puissante et redoutable Accueille avec frénésie Ces éclats d’ombres et de lumière Ce vertige d’un ailleurs te saisira Le temps d’une image Marine Lou
Ils ont tant marché qu'en route ils ont amassé quelques graines à jardiner. Dans les chaussures abandonnées elles fleurirent un beau jour d'été. En aquarelle prolongées les belles se souvenaient du parfum des lieux traversés joliment dissimulées entre chaussettes et petits pieds. Maïté Aliénor
Fleurette vous me contez beau prince au chapeau rayé j'en suis toute étourdie quand vous voudrez où vous voulez à l'abri des regards indiscrets.. Marine Zoup
"Le baisemain c'est un bon début. ça permet de renifler la qualité de la viande!" Vicomte Olivier de Kersauson de Pennendreff envoyé par Simone
Enfance endormie dans des cartons... Mais resurgit la lumière dans un regard et l'enfance revient... Leeloo
Ma poupée chérie
Ma poupée chérie ne veut pas dormir! Petit ange mien, tu me fais souffrir! Ferme tes doux yeux, tes yeux de saphir, Dors poupée, dors, dors! ou je vais mourir!
Il faudrait, je crois, pour te rendre sage, Un manteau de soie, de riches corsages ! Tu voudrais des roses à ton clair béguin Des bijoux d'or fin et mille autres choses !
Ma poupée chérie ne veut pas dormir! Petit ange mien, tu me fais souffrir! Ferme tes doux yeux, tes yeux de saphir, Dors poupée, dors, dors! ou je vais mourir !
Quand parrain viendra, sur son âne gris, Il t'apportera de son grand Paris, Un petit mari qui dira: « papa » Et qui dormira quand on le voudra.
Ma poupée chérie vient de s'endormir ! Bercez-la bien doux, ruisseaux et zéphyrs ! Et vous chérubins, gardez-la moi bien! Sa maman jolie, l'aime à la folie !
La fête chez Thérèse (...) "On entendait au loin de magiques accords ; Et, tout en haut, sortant de la frise à mi-corps, Pour attirer la foule aux lazzis qu'il répète, Le blanc Pulcinella sonnait de la trompette. Deux faunes soutenaient le manteau d'Arlequin ; Trivelin leur riait au nez comme un faquin." (...) Victor Hugo envoyé par Miss Yves
Oyez bonnes gens le saxo est dans la rue musique à partager pour faire briller les yeux des enfants.. Marine Zoup
Résultat d'un bouturage en automne dernier. J'ai eu trois roses rouges :-)
Amour et Velours... Toujours Rojo, Flamenco y Tango... Amor, Amor, Amor... Si Señor ! Olé ! Odile
Je te vois, rose, livre entrebâillé, qui contient tant de pages de bonheur détaillé qu'on ne lira jamais. Livre-mage,
qui s'ouvre au vent et qui peut être lu les yeux fermés ..., dont les papillons sortent confus d'avoir eu les mêmes idées. Rainer Maria Rilke envoyé par Tilia Bouture et couture invitation au baiser Jouer sur du velours Miss Yves
Il reste toujours un peu de parfum à la main qui donne des roses.Confucius envoyé par Denise On effeuille la marguerite Pour tirer au sort nos amours Mais la fleur que l’amour mérite Est la rose au sang de velours
Sa vie si brève nous désarme Et le soleil fane ses joues Le vent lui fait verser des larmes De sa beauté le temps se joue
Le cœur se blesse à ses épines Et son parfum parfois rend fou Qu’importe à celui qui devine Que du bonheur elle est l’atout
Elle s’offre à qui la contemple Et se donne au premier venu Quand dans la rosée elle tremble Au petit matin toute nue
La nuit dans un rayon de lune Sa pourpre est caresse de soie Au rêveur qui cherche fortune La rose est un trésor de roi Amichel Entre deux averses Le mois des fleurs se pare de roses magenta aux bouquets bleus-pourprés rendez-vous des abeilles les rouges veloutées repassent leurs atours pour un final de star Marine Zoup
Et voilà qu'il en tremble À quatre mains sur le clavier Son âme mise à nu Au fond de l'instrument Distribuant l'ivresse Redoublant d'ardeur Il fait battre les coeurs... C'est de la joie concert....
...Autrefois, ses pampres sans nombre S'entrelaçaient autour du puits, Père et mère goûtaient son ombre, Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits... Alphonse de Lamartine envoyé par Denise
Autrefois, le rossignol ne chantait pas la nuit. Il avait un gentil
filet de voix et s’en servait avec adresse du matin au soir, le
printemps venu. Il se levait avec des camarades, dans l’aube grise et
bleue, et leur éveil effarouché secouait les hannetons endormis à
l’envers des feuilles de lilas. Il se couchait sur le coup de sept
heures, sept heures et demie, n’importe où, souvent dans les vignes en
fleur qui sentent le réséda, et ne faisait qu’un somme jusqu’au
lendemain. Une nuit de printemps, le rossignol dormait debout sur un
jeune sarment, le jabot en boule et la tête inclinée, comme avec un
gracieux torticolis. Pendant son sommeil, les cornes de la vigne, ces
vrilles cassantes et tenaces, dont l’acidité d’oseille fraîche irrite et
désaltère, les vrilles de la vigne poussèrent si drues, cette nuit là,
que le rossignol s’éveilla ligoté, les pattes empêtrées de liens
fourchus, les ailes impuissantes. Il crut mourir, se débattit, ne
s’évada qu’au prix de mille peines, et de tout le printemps se jura de
ne plus dormir, tant que les vrilles de la vigne pousseraient. Dès la nuit suivante, il chanta, pour se tenir éveillé : Tant que la vigne pousse, pousse, pousse, Je ne dormirai plus ! Tant que la vigne pousse, pousse, pousse…(...)
Arabesques graciles et légères dans le vent de l'été dansent les vrilles de la vigne pour célébrer l'opulence des grappes et la saveur du vin nouveau qui mûrit au soleil en attendant de couler du pressoir dans de vieux fûts de chêne le pampre tout entier s'en trouve magnifié
Ivre de lumière le pampre trace des courbes le vin sera bon Miss Yves
Volutes et volupté... Poème dit-vin Promesses de vent-d'anges... Claire Fo Acte I Vrilles en liberté S, C et leur crochet Les lianes batifolaient Ne sachant où s’accrocher.
Acte II Les grappes alourdies par l’été Avaient tâche annoncée Leur capital soleil à compléter Avant d’être déclarées dorées à souhait. Maïté Aliénor
"La Vigne" (à Jean-Yves B. autrefois calligraphe)
Mon cher Jean-Yves, S'il
m'arrive, certes, de penser à toi, j'ai aujourd’hui une raison plus
particulière de Ie faire ; c'est que je suis en contrariété avec ma
vigne. Eh quoi ! toujours monter vers le soleil ! Moi qui la voudrais
rampante et docile à habiller ma tonnelle ! Tu ne vois pas le rapport
? C’est que, précisément, en surveillant ces vrilles indépendantes qui
refusent de m'obéir, je crois voir dans l'ombre verte comme le lacis
d'une belle écriture. En voici une qui projette son arc tendu terminé
en crochet. N’est-ce-pas le jambage d'un A ? Une autre se divise en
fourche ; ce pourrait être un y. Dans une boucle bien serrée je
reconnais la cédille d’un grand C dessiné dans l'air. Un I et un L se
sont agrippés, un V se renverse. Toute une phrase en lettres majuscules
parle une langue indéchiffrable. Une guirlande de mots inconnus déploie
ses paraphes sur le bleu du ciel. Il y a un message dans l’entrelacement
de ces vrilles et, à mon avis, il signifie : "pourvu que Jean-Yves
n'ait pas laissé retomber sa plume, et que dans le monde affairé de
Paris, il trouve encore du temps pour couvrir de courbes et de boucles
les pages blanches comme il savait si bien le faire". C'est le vœu que je forme pour toi. À bientôt j'espère. Marthe Seguin-Fontes "Lettres de mon Jardin"
Courbes et volutes exposition d'Art Nouveau vois ce vert divin Miss Yves La vigne vrille elle tortille ses crochets s'arrime pour durer elle sait que dans son corps circule un trésor Marine Zoup