31 déc. 2018

Tous mes voeux...


A vous tous,
De bonnes et de belles choses à vivre et à partager !

Joyeuses fêtes, dixit Fifi
Unique plat, recette unique:
Légumes coupés en julienne
Irisés sous l'effet du flash
Étuvons poireaux, carottes et cardons
Navets, dans un léger bouillon
Noix de muscade? Un soupçon!
Émerveillons-nous : dégustons .



Dans la maison de Fifi
Une potée de légumes
Nacrée de bonnes intentions
Embaume le début de l’année.
Après les intox, la détox
Et pic et pic et colegram
Par ici la bonne odeur
Des carottes, poireaux
Navets et tutti quanti.
Une originale valse des saveurs
Après avoir bien profité de l’odeur et
Une fois la cuisson terminée
A table tous et toutes
Histoire de bien continuer l’Année :
Bon pied, bon œil et bon palais
Bon sang, il suffisait d’y penser !

Maïté Ladrat


Le Cygne et le Cuisinier

Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
Commensal du jardin, l’autre, de la maison.
Des fossés du Château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
Tantôt courir sur l’onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le Cuisinier, ayant trop bu d’un coup,
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou,
Il allait l’égorger, puis le mettre en potage.
L’oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le Cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu’il s’était mépris.
« Quoi ? Je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe !
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s’en sert si bien! »

Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien.

Jean de LA FONTAINE, FABLES


4 déc. 2018

"Pourquoi dit-on d'une feuille qu'elle est morte..."




Feuille morte
Pourquoi dit-on d'une feuille qu'elle est
morte alors qu'à l'automne, elle vole au
secours des artistes en frémissant comme
une muse colorée par le vent ?
Entre ses nervures et ses vols dentelés,
ne devine-t-on point des lumières qui ont
mordu l'encolure des saisons pour franchir
au galop les zébrures des orages et le pont
suspendu des arcs-en-ciel ?
Même chiffonnée sous les pas des 
promeneurs, ne chuchote-t-elle pas ses
souvenirs forestiers comme une vieille
fée qui disserte sur la vie odorante des humus ?
Vraiment, cette feuille n'a rien d'une morte ! 

Jean-Marie Rohé

Visages Filigranes 
Editions du Tourneciel



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Tombent, tombent les feuilles rousses,
J'entends la pluie sur la mousse.

Tombent, tombent les feuilles molles,
J'entends le vent qui s'envole.

Tombent, tombent les feuilles d'or,
J'entends l'été qui s'endort.
Tombent, tombent les feuilles mortes,
J'entends l'hiver à ma porte.

Pernette CHAPONNIÈRE

envoyé par Marie-Paule



 Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid
Sans souci d'heure ni d'endroit
Ma pensée est un perce-neige.
Si son terrain est bien étroit
La feuille morte le protège,
Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid.

Charles Cros 
"École buissonnière"



Tes petits pas
D'automne
Caressent la feuille




Car chaque fois, les feuilles mortes
Te rappellent à mon souvenir...
La Chanson de Prévert


25 nov. 2018

rencontres automnales...



Trois feuilles d'or
Au bord des vignes
Sous la coupe de l'automne
Soudain la vie s'éclaire
La nostalgie s'apaise
Les chagrins ne collent plus
A nos pensées, à nos semelles
Quelque chose du soleil
Est don et bonheur
Entre les pages d'un livre
On peut les conserver
Entre les paupières
Tout un monde irisé...

J'irai sur la colline
Renifler un nouveau monde

Marine Dussarrat 
 


le promeneur...


le village...


Plaisir des aubes de l'automne,
Où, bondissant d'élans naïfs,
Le coeur est comme un buisson vif
Dont toutes les feuilles frissonnent !

Anna de Noailles 
"Les saisons et l'amour"
 




27 oct. 2018

l'automne enfin...



 Une feuille rousse
une feuille jaune
s'enlacent pour danser
une valse à trois temps
une valse d'octobre
Je suivrai leur cadence
adoptant leur tempo
tu voudras toi aussi
m'étreindre un instant...
Marine Dussarrat


Enfin l'automne nous donne les heures où les arbres abandonnent leurs habits académiques
 pour nous inviter dans une chaconne aux couleurs de feu
Josette T





On voit tout le temps, en automne
Quelque chose qui vous étonne,
C'est une branche tout à coup,
Qui s'effeuille dans votre cou ;
C'est un petit arbre tout rouge,

Un, d'une autre couleur encor,
Et puis partout, ces feuilles d'or
Qui tombent sans que rien ne bouge.

Nous aimons bien cette saison,
Mais la nuit si tôt va descendre !
Retournons vite à la maison
Rôtir nos marrons dans la cendre.

 Lucie Delarue-Mardrus
envoyé par Tilia  




Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule.

Guillaume Apollinaire
Alcools
envoyé par Marie-Paule 



Lumière. Lumière.
Concert partition du vent,
Bruissement dans les feuilles
Aux couleurs chaudes.
Dans la froidure revenue
Un flamboiement.
Au bout des branches, des guirlandes,
Des lampions d’automne finissant.
Juste avant de nous offrir
La silhouette dépouillée
Des arbres livrés aux éléments.

Maïté L 


Hier, à Paris, l’automne s’est glissé sans bruit.
Il descendait la rue offerte à saint Michel
Et, sous les arbres qui dormaient dans la chaleur,
Il est venu vers moi.
M’en allant à pas lents j’approchais de la Seine.
Dans mon âme chantait le feu dans du bois mort
Et la chanson était étrange, pourpre, grave
Et parlait de ma mort.
L’automne m’a rejoint. Il a dit quelque chose
Et le Boulevard Saint-Michel a frissonné.
Tout le long du chemin des feuilles guillerettes
S’amusaient à danser.
Ce ne fut qu’un instant. L’été n’a pas bronché
Et l’automne en riant quittait déjà Paris.
Il est passé. Je suis seul à le savoir
Sous les arbres pesants.
Poème Andre Ady 
(1877-1919) poète hongrois
(Traduction d’Eugène Guillevic).


 À L'ENTERREMENT D'UNE FEUILLE MORTE

A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voila le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vous couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent a chanter
A chanter a tue-tête
La vrai chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là haut dans le ciel
La lune veille sur eux.

J. Prévert
envoyé par Miss Yves 



Feuilles dorées, feuilles marronnées, feuilles pourprées,
elles tombent, elle tombent, elles tombent !
en un tapis épais qui craque sous nos pieds
tels de gros biscuits secs,
et sous lequel se cachent chanterelles et petits cèpes.

Claude 


"Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été"
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913  

envoyé par Cergie


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