liberté...

 

 

envie de vivre
juste dans un peu de terre
s'accrocher aux murs 

 

 

Dans les reins des pierres
Un peu de terre et d'eau vive
Chante la verdure

Thérèse 

 

 

Plantes mises au coin
Poussent dans les interstices
La vie est leur jardin

La Licorne

 

 

quelques gouttes d'eau
et la puissance des graines
fait trembler le minéral  

Josette T 

 

 

Si peu de terre
la plante s'accroche à la vie
et au mur de pierre

Marine Dussarrat 

 

 

De la fracture la vie jaillit ,

de l'ombre se devine une étoile 

Arlette

par le vent portée
dans le roc enracinée
graine a bien germé

Tilia 

 

 

Un peu de vert tendre
dans le rocher insensible
coucou mêm'pas peur

Miss Yves 

 

 

le printemps et l'automne...

 

 rencontre hors saison
ou dispute au ras du sol
qui l'emportera ?

 

tout de blanc vêtue
les pâquerettes soulèvent
la couverture feuillue

Josette T 

 

ras des pâquerettes
mortes feuilles bien conservées
dressent encore leurs têtes

Tilia 

 

 Mignon allons voir
Les collerettes au cœur d'or
Dans les prés courons

Thérèse 

 

Marguerites miniatures
Poussée commune vers l'azur
Mort en déconfiture

La Licorne 

De l’or sur champ blanc
un petit fanon se dresse
échec à l’automne 

Miss Yves 

 

Dans un dernier sursaut
la feuille d'automne se redresse
embrasser le printemps

Pascal

 

Tout veut pousser
ôtes-toi de là l'amie
je veux ma place

Marine Dussarrat 

 

 

fleurir...

surgissement rose
éclaboussure printanière
tu m'as étonnée

Jouer sur du velours
pendants d'oreilles ou anglaises
chatons bien nommés

Miss Yves

 

Tout doux les chatons
Sortant une petite langue rose
S'étirent au soleil...

La Licorne

 

Sur les branches noueuses
les doux chatons se réveillent
vive le printemps

Josette T 

 

 Chatons en émoi
Rouge à lèvres encore timide
Bourgeonnent les rameaux

Thérèse 

 

 Chaton éveillé
Peuplier chêne colorés
Doux duveteux

Den 

 

po-li-ni-sa-tion
un rôle des plus délicats
confié aux chatons !

Tilia 

 

Et se parer de pendants d'oreilles ....
A faire tourner les ailes des papillons

Arlette 

 

en cercle...

 

 des ronds de sorcière ?
non, salle de bal pour les fées
ces disques de pierre

Tilia

 

Pierres et tessons roses
En une ronde florale
Sur l'herbe reposent...

La Licorne

 

Rosace magique tel un message porteur de bienfaits
La main de l'homme serait-elle présente et mystérieuse ?
Chacun y apporte sa pensée

Arlette

 

 

 Rose rosace
rythme et vertige
en tourniquet

Marine Dussarrat 

 

 

fleur de grès rose
qui s'épanouit au soleil
de la belle Alsace

Josette T 

 

 Sur les pas des fées
si pouvaient danser les pierres
un deux trois soleil

Miss Yves

 

Écailles de terre brune
Une à une en ronde fêlée
Prière sans appel

Thérèse

 

Pierres concassées
En rondeau aligné dansent
Auprès du soleil

Den 

 
Rose rosace
rythme et vertige
en tourniquet

Marine Dussarrat 

 

s'épanouir...

 

 au cœur de la vie
s'épanouit un rose tendresse
bouton d'azalée

 

 

 En rose douceur
Une azalée se réveille
un matin d'hiver

Josette T 

 

 

 Lorsque la fleur s'apprête à s'ouvrir,
c'est avec une telle volonté que,
malgré son apparente fragilité,
aucune force extérieure
ne pourra l'en détourner.
.
Rainer Maria Rilke

envoyé par La Licorne

 

 

 

azalée jolie
avant de s'évanouir
va s'épanouir

Tilia

 

 

Finesse des couleurs
se manifeste la gaité
s'éclatent les boutons

Thérèse 

 

 

Pétale et chiffons
pour s’épanouir en fanfare
l’azalée se froisse

Miss Yves 

 

 

une petite laine... et autres douceurs

 

 assembler nos vies
un patchwork d'humanité
raconte une histoire 

 

Chaleur de l'hiver
Mailles à droite et mailles à gauche
Amour infini

Thérèse

 

 

 

 

 travail de patience
des morceaux cousus entre eux
pour se tenir chaud

Tilia

 

centon * pour l'hiver
avec l'art et la manière
- Souvenirs imbriqués

Josette T 

Entourés d'Amour
enveloppés de Chaleur
l'Avenir sourit

Thérèse 

 

 

 

Laines qui réchauffent
Nos corps nos coeurs nos âmes
Dans l'hiver glacial

Den

 

 

 

 

 

pour tenir ensemble

il a fallu s'assembler

joyeusement

 

 

 

 

 
De fil en aiguille
maïs lavande ou blé tendre
Survoler les champs

Miss Yves 

 

"Et si on assemblait aussi
Nos petits bouts de vie
Pour un monde chaud et uni ?"

La Licorne

ombre et lumière...

droites et courbes se tracent

toute une vie à se mouvoir

soleil hivernal 

 

 S'étirent et s'allongent
sur le chemin de l'hiver
formes et chatoiements 

Thérèse

 

Jour de neige
La lumière dit oui
l'ombre dit non
Entre les deux
la douceur est sur toute chose
Et dans nos coeurs...

Marine Dussarrat 

 

 ombre et lumière
l'oscillation essuie la glace
- des fleurs de givre

Josette T

 

 la neige est tombée
un essuie-glace en surchauffe
est à remplacer

Tilia 

 

Géométrie
et poésie
chez Fifi se marient.

 

 
Un triangle noir
marquant le blanc à l'équerre
l'hiver jeu d'enfant

Miss Yves

gouttes...

 

miroir infidèle
les gouttes s'accrochent et puis tombent
le noisetier pleure

 

vieil arbre grippé
tes branches ont la goutte au nez
qui va te soigner !

Tilia

 

 

 Boule de cristal
dans les branches qui se tordent
le printemps se pointe

Miss Yves 

 

 

 Par monts et par vaux
s'égouttent les larmes de l'hiver
sur la mousse câline

Thérèse 

 

 

 miroir de sorcière
la goutte au bord de tomber
lourde de rosée

Josette T 

 

 

 

quand le soleil revient...

 

dans l'étang gelé

les images se cachent

1, 2, 3, trouvées !

 

Le monde à l’envers
est-il plus beau sous la glace
soleil illusoire

Miss Yves 

Tombent les feuilles
Phébus se fait attendre
La vue se brouille

Thérèse

Figées dans la glace
les feuilles multicolores
-soleil de décembre

Josette T

 

 

les feuilles figées

pour se remettre à danser

attendent au soleil

 

Couvert d'une mince pellicule de glace,
dans laquelle tout ce qui se mire s'efface,
étant gelé l'étang git immobile,
sous un ciel maussade, froid et tranquille.

Son vrai miroir s'ouvre entre deux eaux,
séparées comme à grands coups de ciseaux.

De la plus modeste à la plus coquette
les maisons riveraines s'y reflètent,
somnolant là comme dans un cocon.
L'une d'elles semble rêver. Les autres, non.

 Tilia

 

vieille branche

partir en beauté

elle est à terre la vieille branche

flammes automnales

 

 Une branche nue

atterrée et pourtant

l'automne s'embrase!

 

Claudie 

 

 

 

Sur le gazon déverdi, passent – comme un troupeau d’oiseaux chimériques – les feuilles pourprées, les feuilles d’or.

Emportées par le vent qui les fait tourbillonner éperdument
Sur le gazon déverdi, passent les feuilles pourprées, les feuilles d’or.


[Chanson d’automne
Marie Krysinska Rythmes pittoresques, 1890]

envoyé par Suzanne 

 

 

 
Même à terre
Elle enserre
La branche qui se meurt
Un parterre
Haut en couleurs

Miss Yves 

 

 

vibrations...

"Les symphonies de la nature ne connaissent pas de point d'orgue. Le monde n'est jamais silencieux; son mutisme même répète éternellement les mêmes notes, selon les vibrations qui nous échappent."

Albert Camus

 

 Zigzags vibrations
sons infinitésimaux
Symphonie en vert

Miss Yves

 

Vibrations de l'air
toute une musique naturelle
- des moments intenses

Josette T

 

 

Installer le vide
pour écouter le silence
en nous tout résonne

Miss Yves

 

 Dans les verts reflets
cherchant l’image insondable
d’un accord parfait 

Miss Yves 

 

Magie d'un reflet
La nature trace au pinceau
Un tableau abstrait

La Licorne 

 

 
Image inspirante
les sons les mots s'entrechoquent
en nous quel écho

Miss Yves  

 

L'eau transmet ses ondes
Elle chante ses frissons
Elle est au coeur de nos incantations
Elle sait nous apaiser
C'est un mystère incessant
Un enchantement de couleurs
Qui se mêlent et nous bercent
Nous y puisons la vie

J'ai plongé tes espérances
Dans la source de ton jardin

Marine Dussarrat 

 

juponnée...

Mieux vaut prendre plaisir à une rose qu'observer ses racines sous un microscope

Oscar Wilde

Parée de pourpre
aurais-tu le secret de la rose
qu'elle sait taire

Marine Dussarrat 

 

 

 Jupon ou corset
fleurissent les métaphores
coquette ou coquine

Miss Yves 

 

 

Rose coquine
son rouge jupon emperlé
nous émoustille

Josette T

 

 

contempler...

L'esprit se meut, l'âme s'émeut; l'esprit raisonne, l'âme résonne."

"L'esprit communique, l'âme communie."

François Cheng

Cinq méditations sur la mort. Autrement dit sur la vie.

"Ne jamais cesser de contempler la beauté du monde qui nous entoure, 

même si elle s'exprime de manière éphémère dans un délicat coquelicot." 

Dédé 

 Petit coq fripé
comme un baiser qui s'efface
lumière estivale

Miss Yves 

Coquelicot tremble au vent

J’écoute Ella Fitzgerald qui chante

Bewitched, bothered and bewildered

La pluie va s'inviter

Tout est suspendu

Tout frissonne

Un nuage passe sans me regarder

Le coquelicot me sourit

Sans le savoir

Mais je sais, moi

Que la vie est là toute

En cet instant...

Ella chante

Le temps s’arrête 

Le coquelicot se balance

 Marine Dussarrat

Coquelicot

Timide en sa jeunesse
la fleur cache son visage
dans ses jupes levées,
qu'elle abaisse fièrement
quand vient le grand âge,
avant de les détacher
au fil du vent.
Tilia

 Chemise rouge passion 
en papier crépon
Et le coeur en gilet noir.
Claude

volutes automnales...

Arceaux et volutes
rouge baie et bouche bée
au goût de l'automne

Miss Yves 

Superbes guirlandes
de lumignons écarlates
Noël avant l'heure

Tilia

 L'automne venu
des rameaux de gratte-cul
belle broderie

Tilia

 

"Il pleut..."

Qu'on me laisse à mes souvenirs
Qu'on me laisse à mes amours mortes
Il est temps de fermer la porte
Il se fait temps d'aller dormir
Je n'étais pas toujours bien mise
J'avais les cheveux dans les yeux
Mais c'est ainsi qu'il m'avait prise
Je crois bien qu'il m'aimait un peu
Il pleut
Sur le jardin, sur le rivage
Et si j'ai de l'eau dans les yeux
C'est qu'il me pleut
Sur le visage
Anne Vanderlove
envoyés par Simone
 

L’âme est une fleur délicate exposée au vent de la destinée.
 Les brises du matin la secouent et les gouttes de rosée lui ploie le cou. 
Comme la fleur prend de la terre son parfum et sa vie, 
l’âme tire de la matière et de ses torts une force et une sagesse. 
Khalil Gibran 
Le sable et l'écume - 1926

envoyée par Thérèse




Des larmes de pluie
dans les doux plis de sa robe
des larmes d'amour
Miss Yves



À Éliane.

Il pleut — c’est merveilleux. Je t’aime.
Nous resterons à la maison :
Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Par ce temps d’arrière-saison.

Il pleut. Les taxis vont et viennent.
On voit rouler les autobus
Et les remorqueurs sur la Seine
Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !

C’est merveilleux : il pleut. J’écoute
La pluie dont le crépitement
Heurte la vitre goutte à goutte...
Et tu me souris tendrement.

Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,
Qui sanglote comme un adieu.
Tu vas me quitter tout à l’heure :
On dirait qu’il pleut dans tes yeux.

FRANCIS CARCO 
envoyé par Colo 


 Pauvre rose givrée de pluie,
Alourdie de pétales posés
A même le sol et si fragile.
On la dirait de sucre
On la dirait de soie,
Chaque goutte qui goutte
Lui ôte un soupçon de vie
Et « La Ronsard » nous émeut ;
Elle nous prend par le bout du cœur.
Maïté Ladrat 


J'ai traversé des murs de chagrin
D'absence et d'indifférence
De brume et de nuages sombres
La pierre était froide et la route détrempée
J'ai planté trois rosiers en attendant le joli mai
J'ai vu un matin la fraiche pâquerette
Entendu chanter le merle réjoui
J'ai rejoint ma cachette de verdure
J'ai souhaité une parole d'amour
Une main chaleureuse
Avant que le ciel ne s'obscurcisse
A nouveau et pour longtemps

J'ai chassé les doutes
Pêché le bonheur
Chanté les dons de la nature
La douceur du partage
J'ai vécu,  attendu
Aimé la vie et ses aspérités
Aimé la vie pour ce qu'elle est...
Marine Dussarrat 



Toute alourdie de pluie, la rose s'est couchée,
Sans bruit elle a posée sa joue sur le muret.
Assoupie elle rêve sur son dur oreiller,
Passons doucement pour ne pas la réveiller.
Tilia 


 Il pleut. J'entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble et que nul vent ne berce,
Se penche et brille en pleurant sous l'averse ;
Le deuil de l'air afflige les oiseaux.

Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d'eau.

René-François Sully Prudhomme 
(1839-1907) "Pluie"