18 mars 2019

le voyageur...


"Un voyage de mille lieues a commencé par un pas."
Proverbe chinois


"...Aucune ascension
Aucun sommet
Ne dominent l’instant
Où s’octroyant forme
La vie te prêta vie
Les versants du monde
Et les ressources du jour..."
Andrée Chédid

envoyé par Marie-Paule 


 "Marcher, marcher, le chemin se construit en marchant "
Machado.
envoyé par Colo



 "Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux...elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine."
 Alexandra David-Néel 
envoyé par Tilia 



27 janv. 2019

"nuage..."


Un nuage m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
son contour dans le vent.
 

Une ombre m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
le poids d’un autre corps.
 

Une bouffée d’images m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
l’irréligion du rêve.
 

Une absence m’a visité.
Et m’a laissé en s’en allant
mon image dans le temps.
 

Et moi je visite la vie.
Je lui laisserai en m’en allant
la grâce de ces restes.

 Roberto Juarroz 





 - Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!

Baudelaire
 Petits poèmes en prose, I (1869)


 "Je crois qu'on ne peut perdre son temps qu'en pensant à le gagner. 
 Quand je regarde filer les nuages ou que je fais des bêtises, qui pour moi n'en sont pas, 
je ne perds pas mon temps, car je le vois passer."
F. Sagan


Champ de blancs moutons
pour flirter avec l'azur
un peu d'or se glisse

Miss Yves 




Un matin le ciel décide d'être tout bleu.
Il demande à son acolyte d'envoyer
un petit coup de vent pour chasser tous les nuages.
Le lendemain, plus de nuages, sauf un, tout petit,
qui est resté dans un coin.
Le ciel décide d'envoyer
un vent un peu plus fort.
Le petit nuage est toujours là.
Alors, il envoie tour à tour tous les vents, l'Alizé,
le Mistral, la Tramontane, le Sirocco... etc...etc...
Rien à faire.
Le ciel s'énerve, il déclenche une énorme tornade,
Mais le petit nuage est toujours là.
Le ciel va le voir et lui demande :
« Qu'est-ce-que tu fais là ? »
Le petit nuage ne répond pas.
Alors, le ciel, très en colère, lui demande :
« Mais nom d'une pipe, parle :
pourquoi restes-tu planté là ?
Qu'est-ce que tu veux, à la fin ? »
Alors, le petit nuage lève les yeux vers lui
et tout timidement lui répond :
« Je voudrais une petite bise.... »  

La Licorne


HORIZON S’IRISANT

  Septembre en ciel d’argent
  Horizon s’irisant
  Pommes au pré s’empourprant

  Septembre.

  Les réveils lents et dans les cils un doux ramage
  Pépiements, feuilles, plumes, brises en émoi,
  Les jeux de l’eau pour trois nuages
  Que nul ne voit

  Septembre…

  Les feux du soir en avant froid
  Quelques chasseurs et des abois
  Un air de rire dans les bois
  Des pépites à chaque pas
  Et un goût de dernière fois.

  Septembre

marine D



 Naître
dans les
Nuages
n’être qu’un
Etre
d’
Eau
d’
Air
et de
Lumière
qui va où
le
Parfum
de la
Rose
des
Vents
embaume 


Amichel


Dans les grands prés du ciel d'azur
de petits nuages d'un blanc pur
deviennent tout roses d’excitation
en jouant à saute-mouton

Tilia




Ronces roses
trouées turquoise
dans les nuées agitées
masses froncées
de lumière bleu fumée
déchirure au mercure
...
Béatrice Fontanel

Éloge des nuages 

envoyé par Maïté L

 

10 janv. 2019

spirale...



"D'un regard épouser le cercle de nos vies comme un chemin vers plus grand que soi"
Sandra Dulier



Quand on s'enroule amoureusement la vie se déroule tendrement
Josette T



Sous la main de l'artisan le cœur de l'arbre s'enroule
 en boucles comme une chevelure d'ange, 
déroule les volutes mélodiques de son chant
 et danse en arabesques dans la lumière
Tilia


"Roule s'enroule ma vie à la tienne
Roule s'enroule ma chance à la mienne
Roule s'écoule tant de tendresse
Que je ne cesse de croire en toi...

Nana Mouskouri

envoyé par Marie-Paule 



Volutes et spirales
roule s'enroule le temps
enserrant nos vies
Marine Dussarrat



 Le regard suit la courbure de
La spirale de bois blond et fin
Posée au sol, bois contre bois
Tandis que son doigt s’immisce
entre courbe et contre-courbe,
l’artisan restaure en chantournant
le bois promis à une seconde vie.

Maïté Ladrat


31 déc. 2018

Tous mes voeux...


A vous tous,
De bonnes et de belles choses à vivre et à partager !

Joyeuses fêtes, dixit Fifi
Unique plat, recette unique:
Légumes coupés en julienne
Irisés sous l'effet du flash
Étuvons poireaux, carottes et cardons
Navets, dans un léger bouillon
Noix de muscade? Un soupçon!
Émerveillons-nous : dégustons .



Dans la maison de Fifi
Une potée de légumes
Nacrée de bonnes intentions
Embaume le début de l’année.
Après les intox, la détox
Et pic et pic et colegram
Par ici la bonne odeur
Des carottes, poireaux
Navets et tutti quanti.
Une originale valse des saveurs
Après avoir bien profité de l’odeur et
Une fois la cuisson terminée
A table tous et toutes
Histoire de bien continuer l’Année :
Bon pied, bon œil et bon palais
Bon sang, il suffisait d’y penser !

Maïté Ladrat


Le Cygne et le Cuisinier

Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
Commensal du jardin, l’autre, de la maison.
Des fossés du Château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
Tantôt courir sur l’onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le Cuisinier, ayant trop bu d’un coup,
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou,
Il allait l’égorger, puis le mettre en potage.
L’oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le Cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu’il s’était mépris.
« Quoi ? Je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe !
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s’en sert si bien! »

Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien.

Jean de LA FONTAINE, FABLES


4 déc. 2018

"Pourquoi dit-on d'une feuille qu'elle est morte..."




Feuille morte
Pourquoi dit-on d'une feuille qu'elle est
morte alors qu'à l'automne, elle vole au
secours des artistes en frémissant comme
une muse colorée par le vent ?
Entre ses nervures et ses vols dentelés,
ne devine-t-on point des lumières qui ont
mordu l'encolure des saisons pour franchir
au galop les zébrures des orages et le pont
suspendu des arcs-en-ciel ?
Même chiffonnée sous les pas des 
promeneurs, ne chuchote-t-elle pas ses
souvenirs forestiers comme une vieille
fée qui disserte sur la vie odorante des humus ?
Vraiment, cette feuille n'a rien d'une morte ! 

Jean-Marie Rohé

Visages Filigranes 
Editions du Tourneciel



clic pour agrandir



Tombent, tombent les feuilles rousses,
J'entends la pluie sur la mousse.

Tombent, tombent les feuilles molles,
J'entends le vent qui s'envole.

Tombent, tombent les feuilles d'or,
J'entends l'été qui s'endort.
Tombent, tombent les feuilles mortes,
J'entends l'hiver à ma porte.

Pernette CHAPONNIÈRE

envoyé par Marie-Paule



 Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid
Sans souci d'heure ni d'endroit
Ma pensée est un perce-neige.
Si son terrain est bien étroit
La feuille morte le protège,
Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid.

Charles Cros 
"École buissonnière"



Tes petits pas
D'automne
Caressent la feuille




Car chaque fois, les feuilles mortes
Te rappellent à mon souvenir...
La Chanson de Prévert


25 nov. 2018

rencontres automnales...



Trois feuilles d'or
Au bord des vignes
Sous la coupe de l'automne
Soudain la vie s'éclaire
La nostalgie s'apaise
Les chagrins ne collent plus
A nos pensées, à nos semelles
Quelque chose du soleil
Est don et bonheur
Entre les pages d'un livre
On peut les conserver
Entre les paupières
Tout un monde irisé...

J'irai sur la colline
Renifler un nouveau monde

Marine Dussarrat 
 


le promeneur...


le village...


Plaisir des aubes de l'automne,
Où, bondissant d'élans naïfs,
Le coeur est comme un buisson vif
Dont toutes les feuilles frissonnent !

Anna de Noailles 
"Les saisons et l'amour"
 




27 oct. 2018

l'automne enfin...



 Une feuille rousse
une feuille jaune
s'enlacent pour danser
une valse à trois temps
une valse d'octobre
Je suivrai leur cadence
adoptant leur tempo
tu voudras toi aussi
m'étreindre un instant...
Marine Dussarrat


Enfin l'automne nous donne les heures où les arbres abandonnent leurs habits académiques
 pour nous inviter dans une chaconne aux couleurs de feu
Josette T





On voit tout le temps, en automne
Quelque chose qui vous étonne,
C'est une branche tout à coup,
Qui s'effeuille dans votre cou ;
C'est un petit arbre tout rouge,

Un, d'une autre couleur encor,
Et puis partout, ces feuilles d'or
Qui tombent sans que rien ne bouge.

Nous aimons bien cette saison,
Mais la nuit si tôt va descendre !
Retournons vite à la maison
Rôtir nos marrons dans la cendre.

 Lucie Delarue-Mardrus
envoyé par Tilia  




Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule.

Guillaume Apollinaire
Alcools
envoyé par Marie-Paule 



Lumière. Lumière.
Concert partition du vent,
Bruissement dans les feuilles
Aux couleurs chaudes.
Dans la froidure revenue
Un flamboiement.
Au bout des branches, des guirlandes,
Des lampions d’automne finissant.
Juste avant de nous offrir
La silhouette dépouillée
Des arbres livrés aux éléments.

Maïté L 


Hier, à Paris, l’automne s’est glissé sans bruit.
Il descendait la rue offerte à saint Michel
Et, sous les arbres qui dormaient dans la chaleur,
Il est venu vers moi.
M’en allant à pas lents j’approchais de la Seine.
Dans mon âme chantait le feu dans du bois mort
Et la chanson était étrange, pourpre, grave
Et parlait de ma mort.
L’automne m’a rejoint. Il a dit quelque chose
Et le Boulevard Saint-Michel a frissonné.
Tout le long du chemin des feuilles guillerettes
S’amusaient à danser.
Ce ne fut qu’un instant. L’été n’a pas bronché
Et l’automne en riant quittait déjà Paris.
Il est passé. Je suis seul à le savoir
Sous les arbres pesants.
Poème Andre Ady 
(1877-1919) poète hongrois
(Traduction d’Eugène Guillevic).


 À L'ENTERREMENT D'UNE FEUILLE MORTE

A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voila le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vous couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent a chanter
A chanter a tue-tête
La vrai chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là haut dans le ciel
La lune veille sur eux.

J. Prévert
envoyé par Miss Yves 



Feuilles dorées, feuilles marronnées, feuilles pourprées,
elles tombent, elle tombent, elles tombent !
en un tapis épais qui craque sous nos pieds
tels de gros biscuits secs,
et sous lequel se cachent chanterelles et petits cèpes.

Claude 


"Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été"
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913  

envoyé par Cergie


10 oct. 2018

clarté...

 



La clarté ne nait pas de ce qu'on imagine le clair mais de ce qu'on prend conscience de l'obscur"
C.G Jung


Au bout des couloirs sombres
le passage s'éclaire
la lumière éblouit
j’entends les voix qui implorent
pour tous les souffrants de la terre...

Marine Dussarrat




Pourquoi Je vois la cornette vivement coiffée ..
Pourquoi j’entends le glissement de petits pas pressés ...
Pourquoi ...?
Le jour se lève ... la cloche sonne « Matine «
Elle ne sera pas en retard à l’office de la lumière .. ��

Mathilde 



Rien n’est jamais entièrement noir. A. Einstein
Suzanne


Un colimaçon habituellement dévolu à l'ombre de l'ombre s'était pris d'amour pour une lampée de lumière opale le surplombant.Comme un point sur un i, une accroche du temps lapait un peu de la douceur qui irradiait chaque parcelle de pierre. Ainsi en était-il de la lampe improvisée , ainsi des angles de lumière qui se frottaient dans un soupir aux volutes menant au célestes pensées.
Maïté L.



20 sept. 2018

grêle...



"La grêle a transformé les fruits du verger en déconfiture." 
Gaëtan Faucer




et lacéré mes capucines...




On entend sur l’auvent
sonner les grelots
gros grêlons
de la grêle
gredins
qui assassinent
sans pitié
au jardin
les capucines
si grêles
si frêles
quel mauvais temps !

Amichel 





23 juil. 2018

fraîcheur...




Pour fuir la chaleur
La terre nous offre en son cœur
L'ombre et la fraîcheur


"Chaque expérience de beauté, si brève dans le temps tout en transcendant le temps, 
nous restitue chaque fois la fraîcheur du matin du monde."
 François Cheng







La fraîcheur d’un regard
subtil en son humble art

la chaleur du partage
d’un cœur en voyage

la musique des fleurs
leurs intimes odeurs

la poésie des rêves
des matins qui se lèvent

au fil des jours sans chichis
c’est le don de fifi

à tous ceux,celles
qui passent à tire d’ailes

dans un ciel éclairci
chemin de paradis




Le vase à Fifi
D'un beau blanc d'albâtre
Rêvait d'une pluie

Véronica B

 
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Pour cette période de canicule à venir, je vous souhaite des coins d'ombre et de fraîcheur afin de pouvoir profiter du soleil en toute quiétude.

"Au fil..." est en pause. 
Bel été à vous tous !

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26 juin 2018

début des soldes...



Jeter un œil sur des dessous, Jésus
la belle affaire ! Pour être nonne
on n’en est pas moins femme
fi!de ceux qui marmonnent
ma beauté c’est mon âme
qui toute nue se donne
le cœur sans dessous dessus 



 Jolis dessous
la nonne attend les soldes
pour se les offrir


 A dix sols à dix euros
Chantelle chante-t-elle
Toutes les voiles dessous 

Miss Yves


Non non non se dit la nonne
vade retro chant-
-telle chantal satanas

Miss Yves


demi-nue la femme
embusquée dans la vitrine
attire les regards

des sous-vêtements or
pas pour moi pense la nonne
ce n'est pas mon genre

au couvent les sœurs
tout comme la mère supérieure
n'aiment que le coton

moins cher et moins beau
mais beaucoup plus confortable
que le saint éthique

Tilia 

 

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