au pied du mur...
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Avance.
Tout peut s'ouvrir
Et même nous, ces hommes
Plus effrayés que toi,
Moins assurés que toi
De donner leur mesure.
Allons de pair,
Dépensons-nous"
Eugène Guillevic
au pied du mur...
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"Mignonne allons voir si la rose..."
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voir la vie en rose
il faut oser certains jours
sortir nos pinceaux
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Vénus rose
vêtue de peau divine
voilée d'évanescence...
Peu importe la fleur
elle voit sa vie en couleur
et nuances roses
rose éblouissant
tulipe tout juste éclose
sa peau en gros plan
" La bonne humeur est un rayon de soleil; elle éclaire et réjouit, elle dissipe les mauvaises pensées,
elle dispose à bien faire, entrouvre l'esprit,
elle encourage à l'effort."
Alexandre Vessiot
De l'enseignement à l'école
Scène ensablée
Sur ses deux pieds bien campé
Yoda en boîte
au pays des géants
un photographe en herbe
- même pas peur !
"A mon avis, vous ne pouvez pas dire que vous avez vu quelque chose à fond si vous n’en avez pas pris une photographie."
Émile Zola
J’ajoute:
Époustouflant !
Je reste ébaubie!
Pince-moi que je voie que je ne rêve pas, saperlipopette !
Du château de sable
affrontant vents et marées
gardiens éphémères
Belles fêtes de Pâques à tous les passants
"Chaque matin est une naissance qu'il faut découvrir et aimer."
Roger Fournier
Soleil de Pâques
Avril et pâquerettes
Pas que du chocolat
Un semis de pâquerettes
Petits soleils qui se dressent
Lèvent la tête
Et font la fête
Le passant se sent en liesse
Un ciel douceur
clocher-bulbe et pâquerettes
Pâques tout sourires
Deux heures douze au cadran du clocher
douces pâquerettes ensoleillées
par les véroniques accompagnées
À Pâques fleuries
les sons de cloches sont
légers comme des cabris
Fées du printemps
Au ras du sol
Rythment le temps
Et nous consolent
Cloches de Pâques
Sèment dans l'herbe
Brindilles qui craquent
Et fleurs superbes
Petits soleils qui se dressent
Lèvent la tête
Et font la fête
moires phosphorescentes
l'esprit divague au gré de l'onde
bercé par le soleil
superbes plumes de paon
emportées par le vent
voguent tranquillement
dans le scintillement
d'un ciel bleu divaguant
Divaguer au fil des algues
s'en va le canard
sans soupçon de vague à l'âme
Plumetis plumes sur l'onde
qui va glissando
Divague le roi soleil
Glisser comme l'eau dit-on
moire sur miroir
Sur les plumes d'un canard
De l'or en fusion
maille par maille
plume par plume
Au fil de l'eau
va et vient de plumes
canard d'eau douce
Recette
Prenez un toit de vieilles tuiles
un peu avant midi.
Placez tout à côté
un tilleul déjà grand
remué par le vent.
Mettez au-dessus d'eux
un ciel de bleu, lavé
par des nuages blancs.
Laissez-les faire.
Regardez-les.
Guillevic
(extrait de "Avec" - éditions Gallimard, 1966
Vagues furieuses
sur la promenade du sillon
que d'éclaboussures !
"Lorsque la nuit tombe, ramasse tout ce que tu as cassé la journée pour mieux reconstruire demain."
Patt El Persévérance Dourilla
Un bateau à voiles
Sans voiles
Une petite inuite
qui voit la vie en rose
Un petit chemin dont
On ne connait pas le bout
La vie
La vie encore
La mer immense
Patiente
Un couvercle de brumes
Un futur nuageux
Et des bombes qui explosent
Sans raison...
L'image simple d'un chemin à la lisière d'un champ, chemin inondé de pluie et de lumière. Cette image me touche, je m'y sens chez moi. Elle ressemble probablement aux chemins fréquentés dans mon enfance mais se situe tout à fait ailleurs.
Moment de retrouvailles émues. Merci Lili !
Le pressentiment de l'infini se révèle à nous de manière fugace, souvent dans les moments où on y prête pas attention. " Ce qu'il y a en moi de plus grand que moi " s'éveille, prend vie dans l'émerveillement, la création ou encore la contemplation, instants d'éternité où je me quitte moi-même. Les limites qui m'enferment s'évanouissent parce que l'objet de mon attention est hors du temps, hors de l'espace. Je deviens ce que je contemple, je deviens oeuvre d'art, je deviens beauté, je deviens musique.
Maurice ZUNDEL
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Prends la route de l’orient
Le soleil suit des voies immuables
Reconnais ces étranges espaces
Vers les steppes infinies
La forêt puissante et redoutable…
Accueille avec frénésie
Ces éclats d’ombres et de lumière
Ce vertige d’un ailleurs te saisira
Le temps d’une image
Au bord de l'étang, sur le sapin un étrange scintillement.
Boule de noël qui s'attarde ? Le canard ne s'en soucie guère...
Portrait de madame pour Dédé :-)
comme une plume égarée
un bouchon à l'arbre pend
tantôt se balance au vent
"D'abord le tronc, puis les branches maîtresses qui cherchent chacune de leur côté, puis les branches secondaires qui naissent des précédentes mais divergent sur un point, émettent un autre avis, enfin les plus hauts rameaux qui raclent la peau du ciel : autant de tâtonnements, d'essais, d'échecs mille chemins inventés pour aller vers la lumière"
Christian Bobin
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"Les arbres sont de grands sages... bien ancrés dans le sol, ils sont à l'écoute de la terre, mais cela ne les empêche pas d'avoir la tête dans les nuages et d'écouter les histoires du vent...et toujours vouloir aller plus haut, vers la lumière. L'arbre qui ne se nourrit de ses racines est un arbre condamné."
Michel Tournier
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"Décembre. Il fait froid et sec. J'entends les morts qui se
rapprochent de nous, j'entends les os des feuilles mortes craquer sous
leurs pieds de lumière. L'hiver fait le travail des grands maîtres : il
simplifie."
Une Bibliothèque de nuages
Christian Bobin
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Enraciné dans le ciel comme dans la terre
l'arbre relie l'ombre à la lumière
père et mère de l'univers
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Instant de grâce
dans l'arbre la lumière
chante l'éternité
Sans ta lumière Seigneur,
Où irions-nous dans ce monde ?
La mer est immense sans ta présence,
Que ferions-nous ?
Simone
"Dire: cette vie est un jardin de roses, c'est mentir. Dire : cette vie est un champ de ruines, c'est mentir.Dire : je sais les horreurs de cette vie et je ne me lasserai jamais d'en débusquer les merveilles, c'est faire son travail d'homme, et vous le savez bien : ce genre de travail n'est jamais fini..."
Christian Bobin
Donne-moi quelque chose qui ne meurt pas
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Vite, roulons sous le barbelé
allons gambader dans les près
admirer le ciel étoilé
quand le soleil sera couché
..."une année de Joie, une année de « vraiment soi » mais pas seulement « pour soi »,
une année de « et si… », une année de « pour » et une année de « oui » .
Une année de « pour qui » mais sans trop de « pourquoi ? ».
Une année pleine d’ « avec » et d’envies."
Raphaël Buyse.
Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ;
Ou c'est d'un esprit sot ou c'est d'une âme basse.
Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ;
C'est d'un mauvais courage et qui trop tôt se lasse.
Riez comme au printemps s'agitent les rameaux,
Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève,
Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ;
Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve.
Jean Moréas (1870 -1910 )
Trouver sur ses voies de lumière et d'ombre
quelque chose qui ne meurt pas
un esprit, un sourire
celui qui éclaire le chemin
qui efface les larmes
qui est un baume et un espoir
Le chant de la passante
dans l'orange du soir
aura le parfum de la rose
Tous les passants s'en sont allés
Plus rapides que la mémoire
Ecrire un petit bout d'histoire
Les uns debout, d'autres couchés.....
Barbara
du ciel tourmenté
se faufile la lumière
l'éternel jeu
Ils soufflent
à pleins poumons
les animaux nuages
J'ai vu un oiseau, un petit singe
plein d'autres animaux volants
empruntant les routes célestes
qui tentent de repousser les vents contraires
Gloire au ciel porteur de tant de vie !
Gris en dents de scie
diagonales en bataille
hachurant le beu
Un ciel tourmenté
les images se déchaînent
dans l’oeil du rêveur
au ciel tourmenté
fumées de la cheminée
suivent les nuées
monnaie diabolique
sur les belles feuilles d'or
de vilaines taches noires
A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont...
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cormes
Ils s'en vont dans le noir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés... ;-)
Jacques Prévert
Valsent les feuilles
lorsque le vent s'affole
humeurs du temps
Offertes ou négligées
sourires mordorés
l'herbe constellée
"Les arbres jettent l'or de leurs feuilles par les fenêtres de l'automne."
Sylvain Tesson
Jésus-Christ est mort sur une croix pour notre salut.
Nous n'adorons pas cette croix. Nous adorons le Christ vivant.
Cependant parmi tous les emblèmes du monde, la croix est admirée avec respect et émerveillement.
Billy Graham
passerelle d'or
pour enjamber le ruisseau
le rêveur pressé
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Bientôt le ruisseau
charriera des pièces d'or
trésor de l'automne
les tiroirs de l'automne
regorgent de trésors
brillants de mille feux
qui tintent au fil de l'eau
les oiseaux nous le disent
en trilles et en cantates
Quelle mantille !
Alchimie automnale
Émotion dorée
l'eau sur les pierres
par dessous la splendeur
le paysage respire
Deux ou trois pas vers l’automne
sentier mystérieux
où les couleurs s’éternisent
L'automne est le printemps de l'hiver.
Henri De Toulouse-Lautrec
De jade et d'or
les feuilles des bouleaux
s'enorgueillissent
projecteur solaire
collection d'automne-hiver
prête à défiler
L'été dégriffé
octobre persiste et signe
clin d'oeil fulgurant
au bal d'octobre
le bouleau devient roi soleil
ballet de feuilles
L'arbre avare tout l'été
D'un coup lâche ses pièces d'or
Pour acheter sa tranquillité...
En automne rangez vos souvenirs et entrez chez vous, vous blottir contre votre amour.
La fraîcheur de l'automne ne fera que rallumer en vous le désir d'une nouvelle vie.
Andrée Asmar
L'automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur.
Albert Camus
Soleil au défi
piécettes et gouttelettes
impriment l'automne
du bouleau
de l’automne
ruisselle
un pluie d’or
La même qui tomba
aux pieds de Danaé
que Zeus désirait tant
ainsi naquit Persée
qui tuera Méduse
Mais
la gorgone-hiver
n’aura point de Persée
pour le pauvre bouleau
mauve douceur
mais elle n'est pas une mauviette,
guérisseuse
bien loin d'être un fauve
la très belle et bonne mauve
nous soigne et nous sauve
s'incliner à droite
surgir à gauche, qu'importe
salut au soleil
Langoureusement
bercée, une fleur sur l'eau
ce nénuphar
On les voit remuer doucement et nager...
Edmond Rostand
Noyé dans les soucis
Mais quand le soleil l'appelle
Il sort la tête de l'eau !
prince des étangs
à la tête couronnée d'or
s'admire dans l'eau calme
Les feuilles font la planche sur l'eau sans ride...
Instants de sérénité.
les feuilles de nuphar
comme un jeu de la marelle
s'offrent aux grenouilles
Corps et coeur dans l'eau
petit minois solaire
respire un bon coup
J'avais beaucoup ramé, d'un grand geste net et assoupi, les yeux
au-dedans fixés sur l'entier oubli d'aller, comme le rire de l'heure
coulait alentour. Tant d'immobilité paressait que frôlé d'un bruit
inerte où fila jusqu'à moitié la yole, je ne vérifiai l'arrêt qu'à
l'étincellement stable d'initiales sur les avirons mis à nu, ce qui me
rappela à mon identité mondaine.
Qu'arrivait-il, où étais-je ?
Il fallut, pour voir clair en l'aventure, me remémorer mon départ
tôt, ce juillet de flamme, sur l'intervalle vif entre ses végétations
dormantes d'un toujours étroit et distrait ruisseau, en quête des
floraisons d'eau et avec un dessein de reconnaître l'emplacement occupé
par la propriété de l'amie d'une amie, à qui je devais improviser un
bonjour. Sans que le ruban d'aucune herbe me retînt devant un paysage
plus que l'autre chassé avec son reflet en l'onde par le même impartial
coup de rame, je venais échouer dans quelque touffe de roseaux, terme
mystérieux de ma course, au milieu de la rivière : où tout de suite
élargie en fluvial bosquet, elle étale un nonchaloir d'étang plissé des
hésitations à partir qu'a une source.
L'inspection détaillée
m'apprit que cet obstacle de verdure en pointe sur le courant, masquait
l'arche unique d'un pont prolongé, à terre, d'ici et de là, par une haie
clôturant des pelouses. je me rendis compte. Simplement le parc de
Madame..., l'inconnue à saluer.
Extrait : Le nénuphar blanc. Stéphane Mallarmé